Kadhafi avait réussi un coup de maître en chassant le roi Idriss, sans effusion de sang. Il a mis à la porte de la Libye les Américains qui avait mis ce pays en coupe réglée et qui n’ont eu de cesse de déstabiliser un régime nuisant tout autant à leurs intérêts en Afrique qu’à ceux de leurs alliés israéliens, par ses projets d’unité arabe.
Ceux-là ont fait des alliances contre nature avec les Frères musulmans et le fondamentalisme islamique pour déstabiliser Kadhafi. Il a résisté souvent brutalement à la subversion, parfois avec une stratégie admirable en envoyant les faux coupables de Lockerbie devant la justice, ce qui a ouvert les yeux de nombre de gens sur les preuves fabriquées de leur implication.
Et pour ceux qui pensent encore que Kadhafi détournait l’argent des Libyens voici ce qu’écrivait un bloggeur canadien en avril 2011 :
"Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA) sont
estimés à environ 70 milliards de dollars, qui grimpent à plus de 150
si l’on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale et
d’autres organismes. Et ils pourraient être plus importants encore. Même
s’ils sont inférieurs à ceux de l’Arabie saoudite ou du Koweït, les
fonds souverains libyens se sont caractérisés par leur croissance
rapide. Quand la LIA a été constituée en 2006, elle disposait de 40
milliards de dollars. En cinq années à peine, elle a effectué des
investissements dans plus de cent sociétés nord-africaines, asiatiques,
européennes, nord-américaines et sud-américaines : holding, banques,
immobilier, industrie, compagnies pétrolières et autres
La Libye,
après que Washington l’ait effacée de sa liste de proscription des «
États voyous », a essayé de se refaire une place à un plan international
en misant sur la « diplomatie des fonds souverains ». Quand les
États-Unis et l’Union européenne ont abrogé leur embargo de 2004 et que
les grandes compagnies pétrolières sont revenues dans le pays, Tripoli a
pu disposer d’un surplus commercial d’environ 30 milliards de dollars
annuels qu’il a destiné en grande partie aux investissements étrangers.
La gestion des fonds souverains a cependant créé un nouveau mécanisme de
pouvoir et de corruption, aux mains de ministres et hauts
fonctionnaires, qui a probablement échappé au contrôle de Kadhafi
lui-même : confirmé par le fait qu’en 2009, ce dernier a proposé que les
30 milliards de dividendes pétroliers allassent « directement au peuple
libyen ». Ceci a accentué les fractures à l’intérieur du gouvernement
libyen.Cette opération a été favorisée par le représentant même de la
Libyan Investment Authority, Mohamed Layas : comme le révèle un câble
diplomatique publié par Wikileaks, le 20 janvier Layas a informé
l’ambassadeur étasunien à Tripoli que la LIA avait déposé 32 milliards
de dollars dans des banques étasuniennes. Cinq semaines plus tard, le 28
février, le Trésor étasunien les a « gelés ». Selon les déclarations
officielles, c’est « la plus grosse somme d’argent jamais bloquée aux
États-Unis », que Washington garde « en dépôt pour l’avenir de la Libye
». Elle servira en réalité pour une injection de capitaux dans
l’économie étasunienne toujours plus endettée. Quelques jours plus tard,
l’Union européenne a « gelé » environ 45 milliards d’euros de fonds
libyens"