A propos les 30%. Il y deux chiffres qui circulent, celui de 32 % repris dans
la presse et celui de la chambre de l’agriculture de l’Ile de France auquel je
me réfère, de 30%. Effectivement, si dans le titre de mon article je dis
"peu ou prou » pour évoquer le financement de l’islam par l’entrepise du halal, c’est qu’il existe une totale opacité sur la façon
dont s’articule le rôle de ces sacrificateurs patentés par les mosquées contre
argent comptant et le milieu marchand de l’abatage. Une opacité qui n’a pas à
voir qu’avec un problème de commerce, mais est étroitement lié aux dispositions
prises depuis Villepin en la matière, qui avait pour projet d’utiliser cette
filière (voir l’article) pour créer les conditions du financement des mosquées, façon moins
visible de les financer que directement par l’intervention publique. Il est
bien plus facile de déporter le problème que pose la viande halal sur un problème
sanitaire qui existe et n’est pas à négliger, mais fait facilement l’unanimité,
que d’interpeler sur la dimension religieuse de ce fait et les droits
fondamentaux que cela met en cause. Il y a des libertés privées qui ne sont pas
respectées ici telle que celle du droit d’adhérer à une religion ou pas. Il y
en a certains que, parce qu’il s’agit de l’islam, ne trouve rien à redire. Mais
quel que soit la religion, il y a ici à redire et à dénoncer. Les meilleurs alliés
de Marine Le Pen, façon wesson qui par une manœuvre dilatoire entend tuer le
débat, sont ceux qui jouent à cache-cache avec des questions de société qu’on
ne peut évacuer. L’islam, n’en déplaise à certains, prend un tour aujourd’hui
qui n’est pas celui d’une laïcisation mais d’un retour au conservatisme et à la
tradition qui ne doit pas laisser indifférent. Une islamisation de l’islam y
compris en France palpable à travers le vote ultra-majoritaire des Tunisiens
résidant en France en faveur des partis islamistes lors des élections qui les ont
portées au pouvoir dans ce pays. Une raison de plus de s’interroger sur la
complaisance des politiques à l’égard de cette religion, à laquelle les autres emboitent le pas pour reprendre des parts d’influence sur la société, rien qui ne doive surprendre et laisser sans réaction.
G.C.