Le vrai scandale des abattoirs : vouloir nous faire oublier que 30 % de la viande que nous consommons est abattue sur un mode rituel et peu ou prou finance ainsi le culte musulman !
Sous prétexte de ne parler que de problèmes sanitaires ou commerciaux relatifs à la question de la viande provenant de l’abatage rituel, on vide de son contenu le problème essentiel de cette tromperie sur la marchandise. Notre République laïque est bafouée, un détail pour certains qui effectivement tiennent le haut du pavé, on se demande bien pourquoi, qui tente de faire passer ce problème sous silence par un recentrage du débat sur l’aspect sanitaire, en écartant ainsi confortablement certains aspects gênants de la chose. Il n’est question ici de rien d’autre que de politiquement correct et de bienpensance.
Oui ! A notre insu nous sommes exposés à financer un culte lorsque nous consommons de la viande.
Il est un fait que la filière halal a été porteuse dès l’origine, de l’idée qu’elle puisse financer les mosquées venue du sommet de l’Etat, et ce n’est donc pas d’aujourd’hui. On en retrouve les questionnements dans un Colloque organisé dans le cadre de l’EHESS en 2005 (1). De quoi s’agit-il ? Des mosquées habilitées, de Paris, d’Evry et de Lyon, donnent une certification à des sacrificateurs contre monnaie sonnante et trébuchante, qui sont à l’œuvre contrairement à ce qui est prétendu par certains partout où on abat de la viande sans étourdissement. Un phénomène qui concerne non pas 2 ou 3% de la viande qu’on retrouve sur les étals, comme a cru bon de le prétendre pour tenter de désamorcer le problème Nicolas Sarkozy, mais tout officiellement un peu plus de 30 %. Comme le marché halal et cacher (de bien moindre importance) ne représentent que 7 % du marché de la viande, le reste, soit 23%, est vendu sans cette appellation. Aussi, à un moment ou à un autre, nous consommons donc tous une viande qui peu ou prou a été abattue sur un mode rituel, auquel à participé un de ces sacrificateurs dont on paie la rémunération sur le prix de la viande, qui reverse à travers le coût de leur certification une partie à la mosquée. Autrement dit, à un moment ou à un autre, nous participons tous de ce système à notre insu, un véritable scandale qui entache notre République et ceux qui sont en charge de sa responsabilité.
Cela n’est donc pas un fantasme de Marine Le Pen dont on se contrefiche que ce soit elle qui ait appuyé un reportage qui est en réalité à l’origine de ce qui n’est nullement une polémique, mais bien la révélation d’un scandale qui mêle profits à tout prix des milieux de l’abatage et impôt cultuel sur un commerce pratiqué de façon légale, piétinant les droits les plus élémentaires du consommateur et du citoyen.
On veut nous faire oublier la laïcité et par là la République issue de la séparation de 1905 !
On nous dit que les autorités musulmanes seraient les premières à dénoncer la supercherie du halal car égorger la bête ne suffit pas, il faut qu'elle soit bénie par un imam et tuée en direction de la Mecque ce que peu d'abattoirs respecteraient. Mais qu’est-ce qu’on nous raconte pour nous faire avaler cette couleuvre. Qui a entendu les mosquées qui ont le monopole de la certification des sacrificateurs crier au scandale ou faire des déclarations publiques et bruyantes sur ce sujet pour s’opposer à ce système ? Bien au contraire, il sert une idéologie religieuse qui voit d’un très bon œil son influence ici prendre du terrain par-delà l’aspect financier du problème, sur notre société. Il suffit de se référer au rôle que l’on fait jouer au voile, non pas pour le musulman de se faire différent au milieu des autres mais d’imposer des accommodements pour que les autres s’adaptent à ses exigences religieuses, en absorbant de son influence les milieux où il s’est introduit.
On nous dit que les divisions de la communauté musulmane rendent très difficile l'avènement d'un label hallal, alors qu’il suffit d’aller à son supermarché pour constater qu’il existe partout aujourd’hui des rayons halal, et comme si d’ailleurs c’était le sujet ! Le problème est bien plus sérieux, c’est bien qu’à notre insu nous financions un culte par l’entremise de la consommation d’une viande provenant d’animaux abattus selon un mode rituel. Nous ne pouvons tous être des laïques, et que certains se croient autorisés à vouloir gommer l’aspect que j’évoque ici fait partie d’une de ces libertés d’expression qu’ils doivent à la République… Mais qu’on ne vienne pas nous faire la leçon sur la laïcité en nous demandant de l’oublier, qui est étroitement solidaire de toutes nos libertés, car les libertés ne se débitent pas en tranches.
Quelle liberté de pensée de procès pour islamophobie en délit d’opinion ?
Il y a effectivement un certain nombre de problèmes relatifs à certains thèmes qu’aucun parti ou journaliste bienpensant ne viendra mettre sur le plan de travail, qu’on laisse le soin à Marine Le Pen de dénoncer, en identifiant ainsi des questions de société tout à fait essentielles à l’extrême droite, en amalgamant par avance toute réaction sur ces mêmes problèmes comme une collusion avec elle : mise en danger de la laïcité, immigration sans compter, critique de l’islam du voile… On tue par là-même la liberté de pensée et d’expression, qui sont interdépendants avec la liberté de conscience qui permet à chaque individu de croire ou de ne pas croire, de se sentir libre de tout passer aussi à la critique s’il le veut.
Pour contrer l’extrême droite, au lieu de taire la réalité comme c’est le cas ici avec l’abatage rituel, il faut s’emparer de ces débats en en faisant des questions sérieuses, en les extrayant de leur gangue idéologique, de leur instrumentalisation par une Marine le Pen, un Guéant, autant que par une certaine gauche bienpensante sur le mode du miroir inversé. Dès qu’il est question de critique des religions, et tout particulièrement de l’islam, il y a comme un problème qu’on ne rencontre avec aucun autre sujet. Pourquoi ? Parce que l’islam est conçu par certains comme s’identifiant avec l’icône de l’immigré, dans la filiation d’une culpabilité articulée à l’opposition entre Nord riche et Sud pauvre ou avec la question coloniale. Ainsi, il devient impossible d’aborder certains sujets au risque de se faire suspecter de faire le jeu de l’extrême droite ou d’être l’objet d’un procès en islamophobie (2).
Libre critique : Résistance !
A-t-on dans ce contexte de tensions, d’idéologie bienpensante, d’hégémonie des bons sentiments, encore le droit à une certaine intelligence de l’esprit, à la libre critique, à la pensée spéculative qui n’a aucun a priori sur ce qu’elle peut découvrir jusqu’au contraire d’une première hypothèse qui l’a inspirée ? Il n’y a rien de moins sur. L’intellectuelle à la pensée indépendante par les temps qui courent n’a qu’à bien se tenir. Résistance !
Guylain Chevrier, Historien et formateur en travail social.
1 – « Cet interventionnisme de l’Etat dans les affaires cultuelles islamiques n’est pas nouveau (Frégosi, 2001). Ce qui l’est en revanche c’est la publicité faite à des propositions comme la création d’une Fondation des œuvres musulmanes, ou « une rationalisation du marché halal » destinées à aider au financement des mosquées en France. » Propositions de Mr D. de Villepin, Ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales. Assemblée Nationale. 02 /11/2004. Extrait d’une communication de Florence Bergeaud-Blackler, Docteur en Sociologie- CNRS – faite dans le cadre du « Colloque Droits, libertés et obligations du culte musulman » sous l’autorité de l’Ecole des haute Etudes en Sciences Sociales (2005).
2 -Islamophobie, ce terme inventé par l'Ayatollah Khomeini pour contrer toute crique de la religion et qui juridiquement se définit comme le délit de blasphème. Une attitude qui fait le jeu d’un islam qui tend à affirmer une volonté de s’imposer à la société en l’obligeant à s’adapter à ses exigences, comme hier le catholicisme l’imposait, régissant la vie privée des individus en raison de sa position dominante, qui a été repoussée pour que leur soit redonnée leur liberté. Dommage que ce soit pour aujourd’hui laisser faire dangereusement une autre religion qui n’a pas des buts différents.
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