Chère Ariane ou plutôt chère Pénélope,
Quel beau conte nous narrez-vous là !
L’Ulysse Mélenchon dans l’antre du Cyclope El Kabbach… Fabuleux !
Toutefois Polyphème Kabbach n’a qu’un œil. Il ne voit que Sarkozy, en régie… Pas Mélenchon !
Mais voilà le concubin de la concurrente qui disparut en 2007 jouit d’une opinion publique plus favorable que son champion. Il faut prendre à l’extrême droite sur les partisans lepenistes. L’ambition est réalisable si les élus présentateurs tiennent bon. Simultanément, il faut diviser sérieux à gauche pour que l’écart au premier tour ne dissuade pas ceux de la Marine de jeter l’ancre avant l’isoloir. Aux alentours de 10 ou 12% au premier tour, Ulysse et ses compagnons retourneront en Ithaque la queue entre les jambes (propos canins, emprunté à l’ami Tall).
Polyphème feint d’admirer et flatte Mélenchon. Ulysse ne doit pas disparaître accroché au ventre de la fusée Ariane, la Circé « polypharmacos » d’Homère, pour atterrir, métamorphosé en génie, sur une colonne le 18 mars… La trompette de la renommée de ce bon Ulysse peut encore servir la bonne cause de la vraie et seule république, celle de Maître Nicolas.
Ulysse est le seul à pouvoir diviser une gauche qui n’est pas extensible. Il doit recueillir les suffrages qui nuiront au pire ennemi du maître, Hollande. Aussi plein de dextérité, Polyphème encourage-t-il son invité et lui offre-t-il un micro où coule le petit lait de ses brebis, le grandissant ainsi aux yeux de la sinistre plèbe.
Le résultat d’une telle démarche pourrait, dans l’idéal pour Polyphème si Marine Lepen recueille ses signatures et Mélenchon fait jeu égal ou presque avec Hollande, aboutir à un duel MLP NS au second tour. Combat qui profiterait au président sortant avec un très petits nombre de suffrage exprimés. La Gauche étant réduite au vote nul et rôle de spectateur, ses deux candidats de gauche s’étant éliminés mutuellement.
Si ce n’est votre incommensurable talent qui vous entraîne à tire de plume aux portes de l’Olympe, chère Pénélope, j’ai crainte qu’il ne vous faille, cette nuit même, reprendre quenouille et fuseau, puis après avoir défait votre ouvrage, en modifier le canevas.
Nous nous en réjouirons tous, nous adorons la bonne lecture et les feuilletons qui palpitent.
Chantecler, chapon sur le retour, a bien vu la chose dès le premier coup d’œil… Bien sûr, Ulysse est trop rusé pour ne pas tirer parti de la situation, mais la scène, si vivante que vous nous peignez et son happy end, n’expriment hélas pas la cruelle réalité…
Vous le savez les champs élyséens sont, en apparence, jonchés de bonnes attentions qui dissimulent les chausse-trappes. El Kabbach est un fin braconnier.