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Commentaire de bigglop

sur Coupons leur la dette 1/3 : la saignée


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bigglop bigglop 20 mars 2012 18:25

Bonsoir à tous,

En effet, ce sont des obligations de droit britannique bénéficiant d’une garantie de l’état grec enregistrée en hors bilan (bien sûr), mais....

Les résultats du plan de restructuration de la dette publique grecque ne justifient pas les termes « dythirambiques » de Succès prononcés par Van Rompuy, Juncker, Merkel, Sarkozy et consorts.

Quelques chiffres pour planter le décor :

Dette publique fin 2011 : 368 mds €

PIB fin 2011 : 220 mds €

Ratio Dette/PIB : >160 %

Cette dette se décompose en :


Mds

Titres

241

Obligations nationales

19

Obligations internationales

73

Prêts UE et FMI

15

Titres court terme

6

Prêts à la Banque de Grèce

7

Prêts bilatéraux

6

Autres prêts

1

Titres émis à l’étranger, prêts domestiques

368

Total


Objectif théorique du PSI et du dernier plan d’aide UE, ramener la dette publique grecque à 120,5% du PIB en 2020.

Les moyens du PSI (Private Sector Involvement) :

Obtenir l’agrément volontaire des détenteurs d’obligations grecques d’un abandon de créance, d’une décôte minimale de 50% de leurs titres, échangés contre de nouvelles obligations de droit britannique à échéance de 30 ans, et des titres emis par le FESF pour obtenir un effacement de la dette de l’ordre de 100 mds €. Ceci avec un taux de participation égal ou supérieur à 90%

Clause d’action collective (CAC) :

Le 23 février, le parlement grec a voté cette CAC avec effet rétroactif.

En cas d’un taux de participation insuffisant des créanciers concernés (inférieur à 90% et au moins égal à 66%, d’autres retiennent 75%), cette CAC contraindra les récalcitrants à accepter le PSI.

Avant la publication des résultats par la Grèce, plusieurs scénarios étaient envisageables.

Les résultats provisoires ont été publiés par le gouvernement grec, donnant un taux de participation de 85,8%

Répartition de la dette par type de créanciers :

75 mds pour les banques/assurances grecques

55 mds pour les autres banques/assurances/instutions européennes

75 mds pour les hedges funds/secteur privé international (à l’annonce du PSI, ils ont racheté de la dette grecque pour spéculer sur l’activation des CDS

Soit un total de 205 mds pour une dette totale de 368 mds et la différence

163 mds représenterait les créances publiques internationalees, non impliquées dans PSI et CAC

En raison d’une participation inférieure à 90%, la CAC est activée.

En conséquence la part acceptante du secteur privé va se faire « tordre le bras »

Pour une obligation ancienne de 100€, il recevra :

1 obligation nouvelle de 31,5€, échéance 30 ans

1 obligation FESF de 15€

en plus, pour mémoire une obligation « future » quand la croissance reviendra !!!

Soit une perte faciale de 100-31,5-15 = 53,5€

Pour les obligations nouvelles de l’échange, ils percevront des taux d’intérêts moindres que ceux des marchés.

Tout cela est affecté par deux informations :

L’ISDA a annoncé vendredi, à la suite des décisions du gouvernemt grec, qu’il s’agissait d’un « événement de crédit » donc d’un défaut partiel ordonné qui autorise l’activation des CDS (Credit Default Swap)

Fitch a abaissé, vendredi, la note de la Grèce à RD (défaut partiel) après S&P’s et Moody’s.

Par conséquent, le détenteur à échéance du 20 mars (total de 14,3 mds €) n’a aucun intérêt à l’échange proposé.

Les créanciers du secteur privé international, les hedge funds peuvent engager des procédures juridiques contre la Grèce, ou bien utiliser leurs CDS pour récupérer environ 75% du nominal sur des obligations achetées avec une forte décote.

Le niveau d’effacement de la dette publique grecque :

Mathématiquement, il serait de 100-31,5 + 15 (titres FESF) = 68,5%

Le chiffrage (provisoire) du gouvernement grec donne une participation 177 mds€, dont 152 mds pour les « volontaires », plus 20 mds de détenteurs d’obligations de droit international (non grec)

Au final, on devrait avoir une diminution faciale de (177 + 20)x68,5% = 135 mds€, ce qui est très conséquent.

Impact du dernier plan d’aide « 130 milliards d’euros »

Reste le fameux prêt de « 130mds €) dont 35,5 mds ont été débloqués vendredi, pour les banques participant à l’échange, le solde devrait être versé très rapidement.

Le FESF va contribuer au sauvetage de la dette grecque :

30 mds au titre du PSI (à deux ans)

40 mds de recapitalisation partielle des banques grecques (besoin immédiat 23 mds) et environ

24 mds de financement déficit 2012 estimé par l’Union

Dette fin 2011 : 368 mds

Restructuration dette : -135 mds

Prêts FESF : 30 mds

Recapitalisation Bques : 40 mds

Déficit 2012 : 24 mds

soit une dette fin 2012 de 327 mds environ et une diminution de 41 mds

Tous ces efforts pour ce résultat

D’après les estimations la dette devrait atteindre 161% du PIB fin 2012, à rapprocher du ratio de fin 2011 qui était > 160%

Même si mes calculs sont basés sur des estimations, la marge d’erreur pouvant être faible, votre réaction sera de dire « tout ça pour ça !!!! », après toutes les annonces de succés des dirigeants européens, nationaux, des experts et des médias qui claironnent depuis le toit de la BCE.

Alors les promesses, les estimations d’une dette de 120,5% en 2020, dans univers aussi incertain, sont-elles crédibles ?


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