Ce que je voulais dire c’est que nous sommes dans une prise de conscience superficielle mais pas globale. Et justement ce que vous dites va dans ce sens. Quand il y a un attentat on prend conscience du risque déjà, des victimes potentielles, de la dangerosité, des effets sur la suite (là en l’occurence c’est des effets sur les présidentielles dont les médias parlent désormais, et cela après avoir dit, 5 minutes après la confirmation de la mort de Merah « ça y est, la campagne peut recommencer »...) On a aussi parfois une prise de conscience de l’aspect religieux de ces violences, sans doute ce qui vous pousse à dire qu’il faut réformer les religions.
Mais ce dont je parle c’est une prise de conscience plus fondamentale, sur les rapports humains et les relations entre les individus et leurs différences. Exposé comme ça, je reconnais que ça peut faire très psychologie magazine, mais c’est bien plus concret que ça. Je m’explique : Comment en sommes nous arrivés aujourd’hui à un tel degré de détestation entre les individus ? En France tout particulièrement... Les délit, et même les crimes d’intolérance sont très nombreux, de plus en plus. Il ne s’agit pas seulement d’une question de religion même si celle ci est un facteur. Un facteur, pas l’origine. Car la haine raciale, qui est une vérité en France, revient au même, la xénophobie ou l’homophobie... Ces mots atroces qui ressemblent à des termes médicaux. Il y a tellement d’autres formes d’intolérance en France qui, pour un trop grand nombre, finisse en catastrophe.
Pour en revenir à la religion, j’ai été très surpris il y a deux jours par une scène qui s’est joué dans le collège où je travaille. Avant de passer un oral de rapport de stage, deux élèves, deux filles black de 14 ans, stressent, s’angoissent et cherchent à se donner du courage en en appelant à... Jésus pour l’un et Allah pour l’autre. S’ensuit un échange sur les différences entre les deux religions, beaucoup de curiosités de l’un et de l’autre. J’ai compris alors que les religions n’étaient fondamentalement pas différentes et qu’elles ne justifie pas à elles seules la violence. La religion n’est pour rien dans les crimes fanatiques. Ce sont les fanatiques qui décident de choisir la religion.
Voila ce que j’appelle une prise de conscience générale. Un regard sur l’homme et son évolution, sur son éducation, sur le social, sur le culturel... Prendre conscience que les crimes d’aujourd’hui prennent leur source il y a très longtemps. Que ça n’est pas un triste hasard si jamais les gens se détestent autant aujourd’hui, que ça ne s’explique pas que par les différences de cultes. C’est se voiler la face que de croire ça. C’est regarder avec des oeillères.
Voila ce que j’ai voulu dire. Je suis désolé que vous ayez trouvé ça « ridicule ».