@ GD
Il n’y a pas deux lectures du droit car les deux sortes de texte [DDHC et constitution] sont différents par nature. Comme je vous l’ai dit également, l’un engendre l’autre. C’est du reste tout ce qui fait la différence entre la République et la socialdémocratie qui sont deux systèmes démocratiques différents ; dans le premier cas la politique se mène dans l’interêt général [c’est-à-dire selon l’esprit de DDHC 1789] tandis que dans le second la majorité qui emporte l’élection impose sa ’tyrannie’ à la minorité qui échoue.
Je puis vous démontrer cela à travers le très mauvais exemple que vous prenez avec la constitution de 93. Vous ne devez pas ignorer que celle-ci comporte tout d’abord une DDHC qui n’est pas celle de 1789 ? Donc, que penser du procédé intellectuel qui consiste à relativiser une chose en la mettant en perspective avec qq ch qui ne s’y applique pas ?
Vous ne devez pas davantage ignorer que 93 est un moment très particulier dans le processus révolutionnaire ; que la Terreur va être mise en place et que va être instaurée une dictature de salut public ? La survenue de ces calamités sont-elles la conséquence du succès ou de la mise en péril de l’oeuvre révolutionnaire ?
La situation de 93, pré-Terreur, est très semblable à celle que nous vivons actuellement. Cela est particulièrement lisible dans le texte lui-même. La Révolution risque d’avorter pour de multiples facteurs : la jeune République lutte contre des forces révolutionnaires à l’intérieur du pays ; elle est en guerre avec des puissances étrangères qui ne veulent pas la laisser vivre son nouveau destin ; elle est dans un état de pauvreté hallucinant ; la masse est sensible aux propos des démagogues. Mais en lisant ces nouveaux textes, on peut deviner l’esprit qui les anime ; pour la première fois on parle d’économie via les moyens de simple subsistance dûs à chacun.
"Article 21. - Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler. «
A l’heure où beaucoup de petits égoïstes n’ont à la bouche que les mots (péjoratifs) genre assistanat ou les formules dégueulasses type ’cancer de la société’, on se pince tout de même. En 1793, la chose était déjà jugée. »Dette sacrée« , le simple fait de mettre cela sur le tapis est déjà PAR ESSENCE la négation de l’esprit républicain et un signe certain de corruption de l’esprit par tous ceux qui entonnent ce triste refrain.
Puisqu’un vent nouveau se lève sur la France - car ce n’est pas un hasard que nous venions à reparler de tout cela -, cela va se passer comme en 93. La situation est strictement la même : la masse par manque d’instruction (non qu’il soit illettré mais plus sûrement parce qu’on ne lui a pas inculqué la hiérarchie des valeurs) ne comprend plus le sens de 1789 ; la République possède foule d’ennemis en son sein, allant m^me jusqu’à placer l’un d’eux à sa tête ; ces individus instrumentalisent le peuple pour parvenir à leurs fins ; des ennemis sont également présents aux frontières, prêts à agir ; en cassant la France économiquement.
Mais au fond, que veulent donc tous ces gens rassemblés sous une même bannière de circonstance ?
Ils ne veulent pas de la France ; c’est-à-dire qu’ils ne veulent pas de la liberté, pas de l’égalité et pas de la fraternité. Mécaniquement, ils veulent l’exact inverse et cela parce qu’ils y ont chacun à part eux interêt. Et il suffit de contempler le paysage alentour pour bien remarquer qu’effectivement c’est le tableau qui s’offre à nous : restriction des libertés, inégalités de plus en plus criantes ; ressentiment entre tous.
Il n’y aura pas de Terreur et de dictature de salut public cette fois. On verra si le peuple est à présent mature. Mais, selon moi, beaucoup parmi les corrompus doivent être bien surpris du vent qui se lève maintenant sur le pays et de la résistance inouïe de la foi INTUITIVE en la République et cela en dépit de toutes les avanies qu’on lui a fait subir.
En vérité, ce que vous faites, c’est du relativisme. Il suffit de comparer ddhc et constitution pour remarquer que leur nature diffèrent et que l’une excède l’autre :
in DDHC 93 : ’droits inaliénables, sacrés, naturels, imprescriptibles’.
même texte, au sujet de la constitution : »Article 28. - Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures.«
La différence est que la DDHC circonscrit l’état de droit, c’est-à-dire le champ dans lequel va s’appliquer le droit ; tandis que la constitution établit la façon dont le droit va être mis en oeuvre A L’INTERIEUR de cet espace.
Vous avez d’un côté la lettre et de l’autre l’esprit, la légalité (l’Etat) et la légitimité (la mission de l’Etat, son objet). LA DDHC est par essence juste et parfaite tandis que l’Etat peut manquer à l’esprit ; si d’aventure il se trompe ou se livre à l’iniquité par erreur, mépris ou ignorance, un citoyen peut le remarquer via la compréhension de l’esprit. C’est précisé dans le préambule :
» [...] a résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, ces droits sacrés et inaliénables, afin que tous les citoyens pouvant comparer sans cesse les actes du gouvernement avec le but de toute institution sociale, ne se laissent jamais opprimer, avilir par la tyrannie ; afin que le peuple ait toujours devant les yeux les bases de sa liberté et de son bonheur ; le magistrat la règle de ses devoirs ; le législateur l’objet de sa mission."
05/05 00:23 - lulupipistrelle
Oui mais ça, ça existe aujourd’hui... avec l’Education Nationale...
04/05 16:34 - non667
03/05 23:10 - xxxxx
03/05 23:04 - xxxxx
@ latortue [excusez-moi au sujet de la charia ; j’ai repris là le message d’un (...)
03/05 22:15 - Christian Labrune
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03/05 17:39 - non667
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