La tendance est de vouloir faire de cette question de la laïcité un sujet national sur lequel les partis politiques gauche-Droite auraient depuis peu des idées différentes, et de l’enfermer dans du franco-français.
Or, l’attitude de Nicolas Sarkozy en 2005 démontre assez clairement son attitude politicienne qui se calait sur le contexte européen comme le rappelle + haut minusabens :
« Pour information Nicolas Sarkozy , Ministre des Cultes avait, le 20 octobre 2005, donné mission au Professeur Machelon de conduire les travaux d’une commission de réflexion juridique sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics.. Pas plus que la Cour Européenne des Droits de l’homme, cette assemblée d’experts n’a pas été en mesure de proposer une définition légale de la laicité. »
L’Europe émet des « Directives » qui bien sûr devraient (devront ?) s’imposer à chaque Gouvernement des États membres pour des raisons invoquées de cohésion.
Le mot laïcité ne figure pas dans le texte du traité constitutionnel. Le Traité prône :
« Un dialogue ouvert, transparent et régulier »
Les religions reviennent dans le traité constitutionnel avec l’article I-52 (I-51 dans le projet), largement critiqué mais pourtant maintenu :
Statut des Églises et des organisations non confessionnelles
1. L’Union respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les Églises et les associations ou communautés religieuses dans les États membres .
2. L’Union respecte également le statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les organisations philosophiques et non confessionnelles.
3. Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces Églises et organisations.
Ce dialogue ouvert, transparent et régulier va à l’encontre du principe de laïcité français, affirmé à la fois par les lois de séparation de 1905 et par la Constitution de 1958, qui déclare dans son article 1 que La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale . La France respecte toutes les croyances (même article), mais sa constitution lui interdit d’aller plus loin et d’instaurer un dialogue régulier avec elles, ni bien sûr de contribuer à leur financement.
Voir le commentaire complet de Jean Tosti « Constitution européenne Religion et laïcité » (Attac 66) PDF
Visiblement François Hollande ne s’inscrit pas dans les démarches de son prédécesseur qui se soldèrent comme on le sait par un échec politique.