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Commentaire de njama

sur Prostitution : Abolition 2012 veux l'interdire, le STRASS s'y oppose


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njama njama 15 mai 2012 11:54

Il me semble que la position d’Abolition 2012 se place avant tout dans l’idée de l’instauration d’un nouvel ordre moral. Le consensus sur cette posture est même repris à un niveau européen.
Hormis l’idée de déviances sexuelles, voire a-sociales, individuelles comme facteurs essentiels de la prostitution, je n’ai pas perçu d’analyses qui mettraient en cause l’organisation de l’ordre social elle-même. L’abolition ou la prohibition, sont des formes contemporaines des bannissements qui existaient avant dans l’ordre tribal traditionnel.
Bref, cette posture abolitionniste, répressive il faut le dire, s’affranchit de ses propres responsabilités (violences, iniquité, misère, ...). Au mieux le réglementarisme (modèle hollandais), faute de résoudre la question et d’être une panacée, l’encadre.

C’est très pertinent et important de souligner les conclusions convergentes des observations médicales ... qui mettent en évidence les liens entre « pathologies » et traumatismes relationnels.
L’ennui avec des positions générales qui s’absolvent de considérer la complexité du problème, et surtout la singularité de chaque cas (contrairement à la médecine), est cette tendance à déshumaniser l’autre, et cette déviance « comportementale » qui, pourtant, ne peut se comprendre que comme résultante de facteurs multiples.

L’ordre moral ne s’intéresse pas aux individus, il oppose en réalité à un niveau profond les développements individuels à la société. D’une certaine façon, la société et les rapports sociaux deviennent, à travers lui, la vérité même de l’individu.

La lutte (ici) contre la prostitution (mais elle pourrait avoir d’autres objets) exprime une lutte morale dont l’objet est de positionner le social à la place laissée libre par le sacré, comme dimension organisatrice de la société. En déshumanisant l’autre, en le réduisant à un contre-venant, fauteur (moral), et, malfaiteur au fond puisqu’il est « pénalisé », on désacralise la relation humaine.


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