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Prostitution : Abolition 2012 veux l’interdire, le STRASS s’y oppose

En ces temps de débats politiques, il en est un qui suscite toujours beaucoup de discution. C'est celui de la pénalisation des clients de la prostitution avec en toile de fond son interdiction. Les deux camps font valoir leurs arguments.

A l’occasion de la campagne présidentielle le débat sur la pénalisation des clients de prostitués a refait surface. L’objectif des associations qui soutiennent ce projet est à terme l'interdiction de cette activité. 

 
Pour fêter les 66 ans de la fermeture des maisons-closes, une conférence a été organisé le 13 avril par le collectif Abolition 2012. Les associations qui le compose prônent la pénalisation des clients et non plus des prostituées qu’elles considèrent comme des victimes. Sans concession, elles remettent en cause, « le plus vieux métier du monde ».
 
L’expression est vivace dans la bouche de ceux qui désire le statuquo mais sonne comme une aberration dans celle des abolitionnistes. « Si une mauvaise chose à prospéré pendant des millénaires, doit-elle continuer encore et encore » lance à la salle Tiphaine Duche dans un monologue théâtral « à la Sofia Aram ».
 

Elle poursuit : « Si demain mesdames votre patron vous donnait une bonne poignée de vulve en lieu et place de la traditionnelle poignée de main matinale, qu’est-ce que cela changerait ? »

La salle conquise apprécie l’ironie de la séduisante jeune femme. Elle explose l’applaudimètre durant les cinq minutes que dure sa performance puis reprend son sérieux pour présenter la présidente de l’association Du Nid. Femme entre deux âges, elle inspire le respect, son propos est affirmé.

Elle évoque le premier pas franchi dans la remise en cause de la prostitution et l’interdiction des maisons closes moins d’un an après la fin de la seconde guerre mondiale. Cette loi éditée il y a 66 ans aujourd’hui est le prétexte au rassemblement de plus de 40 associations sous le collectif Abolition 2012 à l’occasion de la présidentielle. 

Cette loi Marthe Richard à pris le nom d’une ancienne travailleuse du sexe dont les activités d’espionnage l’emmèneront à côtoyer Mata-Hari, à devenir aviatrice et à obtenir la légion d’honneur des mains de son amant, alors ministre. Par la suite elle deviendra le sujet de plusieurs biographies et maire d’un arrondissement parisien.

C’est alors, qu’auréolé de faits de guerres néanmoins contestés, elle se battra pour la fermeture des maisons closes. Pourtant moins de cinq ans plus tard, elle reviendra sur sa position prétextant avoir été instrumentalisée par ses appuis politiques. Elle ne changera pas d’avis jusqu’à sa mort en 1982. 

C’est donc la Marthe de la deuxième partie de sa vie qui intéresse les responsables d’associations conviées à s’exprimer devant la cinquantaine de personnes présentes. Essentiellement composé de femmes, l’audience est totalement acquise à la cause féministe et rien d’étonnant à cela. Comme je l’apprendrai plus tard, les membres d’associations de prostitués se sont vus refusés l’accès.

La teneur des interventions n’en est pas moins intéressante notamment celle du Collectif féministe contre le viol. Sur un échantillon de 90 prostituées, près de 100% d’entres elles auraient subit une agression sexuelle durant l’enfance. 73% par leur père. C’est notamment sur ces chiffres que s’appui Abolition 2012 qui milite pour déresponsabiliser pénalement les prostitués et au contraire interdire le recours à leurs services.

« Payer pour une relation c’est l’imposer à quelqu’un qui ne la désire pas » selon Maudy Piot de Femme pour le dire, femme pour agir.Cette dernière évoque un sujet dont on entend de plus en plus parler, celui des aidants sexuels qui dispense un plaisir sexuel à des handicapés.

Là encore la position de son association pour les femmes handicapés est la même : « On s’intéresse à leur sexualité et c’est bien mais de la mauvaise manière car les aidants ne sont pas la solution […] 90% des demandes sont masculines, vous vous en doutez !

Une dispute sur le sujet avait d’ailleurs éclaté avant le début de la conférence entre une féministe et un homme en fauteuil roulant. L’homme reprochant à plusieurs associations présentes de s’opposer au projet de remboursement des aidants sexuels par la Sécurité Sociale. Ses arguments avaient été balayé par la femme : « visiblement vous avez vos deux mains, ça ne vous suffit pas » ?

On s’en doute, l’autre axe de bataille mené par le collectif est la lutte pour l’égalité homme/femme car 99.6 % des « prostitueurs » comme elles les surnomment seraient des hommes. 

 
 
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Morgane Merteuil
 
Pas touche à mon client
 
Morgane Merteuil est la secrétaire générale de l’association Strass qui lutte pour les droits des prostitués. Elle manifestait son opposition devant l’entrée de la conférence « Abolition 2012 ».
 
Pourquoi vous opposez-vous à une loi qui pénaliserait le client mais affranchirait les prostitués notamment en cas de racolage ?
 
Parce que sous couvert de s’attaquer au client, on s’attaque aux prostitués car sans clients, pas de prostitués. L’objectif de ce collectif est d’interdire tout bonnement la prostitution. Ce n’est pas la solution. On l’a vu aux Etats-Unis pendant la prohibition, le commerce de l’alcool est devenu souterrain mais n’a pas disparu. Après la fermeture des maisons closes en 1946 ce serait pousser un peu plus vers la clandestinité des dizaines de milliers de personnes. Les outils législatifs existent déjà pour encadrer l’activité des prostituées.
 
Pourquoi manifestez-vous aujourd’hui contre ce collectif ?
 
Parce que les associations qui le composent considèrent la prostitution comme une violence en soi. Elles sont dans une vision très romantique du sexe. Selon elles une sexualité sans désir serait forcément une violence car elles font l’amalgame entre désir et consentement. Dire aux personnes concernées que ce qu’elles vivent, c’est de la violence et qu’elles le regretteront plus tard, c’est du paternalisme. On revendique être responsable de notre corps et savoir ce que l’on en fait.
 
La prostitution n’est-elle pas plus souvent une contrainte qu’un véritable choix ?
 
Vous croyez que c’est un choix d’être caissière dans un supermarché ou serveuse dans un bar. Il y a effectivement des prostitués qui vivent leur travail avec violence et c’est le rôle d’association comme la nôtre de tout mettre en œuvre pour qu’elles puissent se réorienter professionnellement. Mais beaucoup d’entres nous préfèrent se prostituer que d’exercer d’autre métier car on y trouve des avantages comme être son propre patron, avoir beaucoup de temps libre…
 
Propos recueillis par Jérémi Michaux

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13 réactions à cet article    


  • njama njama 12 mai 2012 12:38

    Abolition 2012 veuT ...

    accroître la répression pénale !


    • Chuck Maurice 12 mai 2012 13:53

      La question serait plutôt est-ce qu’elles veulent pénaliser les gros porcanias qui monopolisent le pouvoir et qui organisent en toute impunité des soirées bounga-bounga, ou alors c’est seulement pour les adeptes des bois et des trottoirs ?

      « Payer pour une relation c’est l’imposer à quelqu’un qui ne la désire pas »

      Cela dit, payer pour obtenir quelque chose ne se fait pas forcément avec de l’argent numéraire, c’est plus généralement un troc, autrement dit la totalité des femmes (et d’une manière plus générale tout les être-humains) de la planète monnayent d’une façon ou d’un autre leurs faveurs, pourtant tous ne sont pas considérés comme des prostitués.

      Interdire, pénaliser et abolir n’empêchera en rien un être-humain de renier ses pulsions animales, au contraire il les accumulera jusqu’au moment où il n’en pourra plus et au lieu de le faire d’une manière « normale » avec un(e) partenaire plus ou moins consentant(e), il ira agresser, violenter, violer, massacrer, tuer, ce qui ne permettra au final que d’apporter à ces débiles plus d’arguments en faveur de plus de pénalisation, plus de criminalisation, bref tout le contraire de ce qu’il faudrait faire.

      Actuellement, on apprend aux être-humains à n’être que des esclaves, rien n’est fait pour les éduquer, les responsabiliser et en l’occurrence dans ce cas précis leurs donner les bases des dynamiques sociales et amoureuses, leur apprendre à séduire correctement et à obtenir une vie amoureuse épanouie. Quand on rajoute à ce fait que les femmes qui ont la fâcheuse tendance à tout ramener à elle (oui les hommes aussi) et qui semblent en plus prendre un malin plaisir à foutre un max de bâtons dans les roues d’un gars qui essaye seulement de se trouver une copine et plus si affinité alors qu’en fait elles ont trop souvent l’art de joindre l’inutile au désagréable (oui les hommes aussi), faut pas qu’elles viennent ensuite se plaindre que les mecs ne pense au final qu’à leur cul.

      Et je te parle même pas de la position des frustrés de la braguette et des curetons qu’elle que soit leur secte.

      Bref comme toujours 200% de mauvaise foi pour ces gens qui prônent l’abolition d’un comportement humain naturel (la sexualité) qu’elles font tout pour avilir, salir et diaboliser.

      D’autant plus que recourir aux maisons closes permet de localiser la pratique dans des endroits bien précis, augmente la sécurité aussi bien des clients que des prostitués, améliore l’hygiène de ces pratiques, et en plus rapporte de l’argent à l’État par l’intermédiaire des impôts, alors faut vraiment avoir une case en moins dans le cerveau pour oser prôner le contraire.

      Pour finir sur une note plus légère, j’aurais tendance à dire que les femmes qui veulent être l’égale des hommes manquent franchement d’ambition !


      • njama njama 12 mai 2012 14:25

        Le projet de loi ne semble pas « catégoriser » une clientèle particulière.
        L’argent en tant que moyen est une forme de troc.


      • Nangala 13 mai 2012 23:07

        Votre commentaire est un ramassis de clichés, comme c’est souvent le cas lorsque les hommes s’autorisent à donner leur avis sur la prostitution.


        Le mouvement abolitionniste n’a pas vocation à interdire la prostitution mais à interdire le contrôle social sur la prostitution (fichages policier, contrôles médicaux, rafles, délits de racolage, maquereaux, réseaux d’exploitation, traite des êtres humains, etc). Ce mouvement, contrairement à ce que vous dites et ce que semble également dire l’auteur de l’article, ne milite pas pour empêcher qu’entre deux adultes consentants, il puisse exister des relations sexuelles tarifées, tout simplement parce que cela est impossible : on ne peut pas mettre un policier dans chaque alcôve, en clair, on ne peut contrôler l’intimité des personnes.

        En revanche, ces personnes qui militent pour l’abolition sont généralement des acteurs du terrain, psy, médecins, travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés, etc. qui côtoient quotidiennement le public prostitué et en constate chaque jour la dégradation. Parce que oui, la prostitution abîme les personnes qui s’y adonnent : drogue, alcool, troubles psychologiques sévères, dépression, suicides, etc.

        La prostitution n’est pas un métier comme un autre. La preuve ? L’année dernière, l’équivalent du Pôle Emploi allemand a proposé à des jeunes femmes de travailler dans des Eros Center, puisque la prostitution là-bas est considérée comme un métier. Vous aimeriez, vous, qu’on propose à votre fille ou à votre femme, ce genre ’d’emploi«  ? Que son salaire dépende du nombre de pipes et de sodomies réalisées dans la journée ?

        Vous parlez d’éducation des personnes, apprendre à séduire, apprendre à obtenir une vie sexuelle épanouie, etc. Comme si les clients étaient tous des désespérés sexuels, des malheureux et des frustrés ! Les éduquer à quoi ? Combien de fois nous croisons sur les parking des clients avec un siège bébé à l’arrière de la voiture... Des gens bien sous tout rapport, des types qui roulent en Merco et vont s’encanailler avec le public le plus pauvre et le plus déshérité que la France héberge. Plusieurs études sociologiques réalisées aux USA ont montré que la majorité des clients savaient pertinemment que les prostituées qu’ils fréquentaient subissaient de graves violences et des formes sévères d’exploitation. A la question »cela peut-il vous pousser à cesser d’avoir recours à elles ?« , la réponse a été non à 80%. Par contre, en Suède où la pénalisation du client est effective, la fréquentation a baissé de façon conséquente, et la récidive tombe quasiment à zéro vu que les noms des fautifs sont rendus publics. Comme quoi des fois une bonne démonstration vaut mieux qu’un long discours.

        Dire que l’interdiction de la prostitution va augmenter les viols est faux et ARCHIFAUX ! Il y a statistiquement plus de viols dans les pays qui autorisent la prostitution que dans ceux qui l’interdisent ! Ce que vous dites en l’occurrence est : la prostitution a une utilité sociale, elle sert de défouloir sexuel aux hommes. C’est le discours que tenaient les hygiénistes du XIXème siècle, c’est dire si ce que vous avancez est totalement RINGARD !

        Les maisons closes offrent certes plus de sécurité aux clients mais certainement pas aux prostituées. Il a été démontré il y a quelques mois que les filles de l’Est qui travaillaient dans les Eros Center allemand gagnaient environ 7800 euros par mois mais payaient en moyenne leur »chambre« au tenancier 7200 euros. Elles se font donc un salaire misérable, à moins de passer à des cadences infernales (dix clients par jour pour 20 jours de travail/mois). Tout ça pour quoi, exactement ? Pour permettre à des bons pères de famille de venir se vider les couilles en toute sérénité ? Pour que l’état encaisse de l’argent »parce qu’il faudrait avoir une case en moins pour prôner le contraire" ? Est-ce que vous réalisez seulement l’énormité de ce que vous dites ????




      • njama njama 12 mai 2012 14:32

        @ l’@uteur de l’article
        « Si une mauvaise chose à prospéré pendant des millénaires, doit-elle continuer encore et encore » lance à la salle Tiphaine Duche ..."

        Vos sources ?
        Tiphaine Duche ? la grande Duduche ?

        Ne serait-ce pas Geneviève Duché plutôt que Tiphaine ? et Tiphaine ...
        Besnard peut-être ? ici 


        • njama njama 12 mai 2012 14:40

          Tiphaine Besnard ...

          Or, selon Tiphaine Besnard, du Strass (syndicat des travailleurs du sexe), « 90% des prostituées le sont par choix ». Selon lui, seule « la légalisation de la prostitution permettrait de mieux déceler l’exploitation et de lutter contre ».
          http://www.liberation.fr/societe/01012331616-prostitution-l-etat-veut-faire-payer-le-client

          L’@uteur nous embrouille ... smiley


        • Deneb Deneb 12 mai 2012 15:07

          Merci à l’auteur pour émettre une opinion raisonnable dans ce brouhaha d’invectives frustrés et autres esquives colériques. Louer ses muscles, cerveau, vulve..., revient à la même chose. Il y en a qui se résignent et réussissent à y approuver du plaisir. D’autres n’arrêtent pas de se plaindre, quelle que soit la noblesse de la tâche qu’ils doivent accomplir pour la survie. La vie est ainsi faite : nous sommes tous à la fois esclaves et maîtres de quelqu’un. Nous n’avons le choix qu’entre la complainte et résignation. Mais du moment qu’on arrête de juger ceux qui ne nous font aucun mal, on a déjà accompli un grand progrès.


          • njama njama 12 mai 2012 15:37

            Merci à l’@uteur... de vérifier ses sources.
            Si la modération d’Agoravox avait eu le temps d’éplucher son papier, il aurait été prestement invité à revoir sa copie.

            « Pour fêter les 66 ans de la fermeture des maisons-closes ... »

            Le Nid n’a fait que déplacer le problème. Quand on se pose les mauvaises questions, forcément il n’y a que de mauvaises réponses. Tenter de résoudre cette question « complexe » par des lois, n’est rien d’autre que du pharisaïsme, ancêtre du talmudisme.


          • Robert GIL ROBERT GIL 12 mai 2012 17:35

            Dans notre société qui déborde d’images pornographiques et qui nous fait croire que les films et les photos trouvés sur le net ou ailleurs sont la norme dans les rapports humains ou amoureux, il serait bon de se demander si la satisfaction de tous les désirs est la phase ultime de la liberté individuelle. La phase ultime de ceux qui ont les moyens de se l’offrir, évidement.......
            Voila pour essayer de reflechir a la question :
            http://2ccr.unblog.fr/2011/12/16/prostitution-alors-on-fait-quoi/


            • njama njama 12 mai 2012 20:31

              Quelques bonnes pistes sur votre lien, mais la prostitution n’a pas attendu la TV !
              Sur la cause de l’épicurisme qui semble avoir retenu votre attention, il serait plutôt unilatéral dans le cas de la prostitution.
              N’y-a-t-il pas confusion entre sexe et plaisir ?


            • Nangala 13 mai 2012 23:31

              Vous tous ici abordez la prostitution sous l’angle moral (bien / mal) ou sous l’angle politique (liberté personnelle, utilité sociale de la prostitution, contrôle de la pulsion sexuelle, etc), mais vous ne l’abordez jamais sous l’angle médical. 



              La majeure partie des personnes prostituées souffre de troubles psychologiques d’une extrême gravité : dysmorphie, aperception de la douleur, asomatognosie, troubles de la personnalité, troubles sévères de conversion, etc.
              Ces troubles engendrent des comportement addictifs très lourds : drogues, alcools, conduites à risque.
              A cela il faut rajouter bien sûr tous les effets somatique de la pratique : salpingites, candidose, MST, et toute la gamme des maladies de sinistre renom.
              Enfin, comme le rappellent les associations abolitionnistes, la quasi totalité des personnes prostituées a subi un viol avant l’entrée en prostitution, ce qui invalide totalement l’idée d’un libre choix. La prostitution est le résultat d’un long processus de dégradation intérieure qui commence par une effraction d’une extrême gravité, le plus souvent en effet, un inceste.

              La prostitution, au regard de ces faits, est-elle encore tolérable ? Je ne le crois pas.

              PS : Quand on demande à des prostituées qui se font violer pourquoi elles ne portent pas plainte, souvent elles répondent « je fais ça toute la journée ». Ainsi, quand les clients pensent réaliser un échange de bons procédés (argent contre prestation sexuelle), les prostitué-e-s envisagent souvent leur activité comme un viol contractuel. 

              • njama njama 15 mai 2012 11:54

                Il me semble que la position d’Abolition 2012 se place avant tout dans l’idée de l’instauration d’un nouvel ordre moral. Le consensus sur cette posture est même repris à un niveau européen.
                Hormis l’idée de déviances sexuelles, voire a-sociales, individuelles comme facteurs essentiels de la prostitution, je n’ai pas perçu d’analyses qui mettraient en cause l’organisation de l’ordre social elle-même. L’abolition ou la prohibition, sont des formes contemporaines des bannissements qui existaient avant dans l’ordre tribal traditionnel.
                Bref, cette posture abolitionniste, répressive il faut le dire, s’affranchit de ses propres responsabilités (violences, iniquité, misère, ...). Au mieux le réglementarisme (modèle hollandais), faute de résoudre la question et d’être une panacée, l’encadre.

                C’est très pertinent et important de souligner les conclusions convergentes des observations médicales ... qui mettent en évidence les liens entre « pathologies » et traumatismes relationnels.
                L’ennui avec des positions générales qui s’absolvent de considérer la complexité du problème, et surtout la singularité de chaque cas (contrairement à la médecine), est cette tendance à déshumaniser l’autre, et cette déviance « comportementale » qui, pourtant, ne peut se comprendre que comme résultante de facteurs multiples.

                L’ordre moral ne s’intéresse pas aux individus, il oppose en réalité à un niveau profond les développements individuels à la société. D’une certaine façon, la société et les rapports sociaux deviennent, à travers lui, la vérité même de l’individu.

                La lutte (ici) contre la prostitution (mais elle pourrait avoir d’autres objets) exprime une lutte morale dont l’objet est de positionner le social à la place laissée libre par le sacré, comme dimension organisatrice de la société. En déshumanisant l’autre, en le réduisant à un contre-venant, fauteur (moral), et, malfaiteur au fond puisqu’il est « pénalisé », on désacralise la relation humaine.


              • nemotyrannus nemotyrannus 15 mai 2012 00:25

                Pourquoi ne pas le dire carrément ?


                Elles ont peut-être un accès plus facile au sexe que ce bonhomme en fauteuil roulant ...
                Comprennent pas ce que c’est que d’avoir à se battre pour y arriver .
                Un groupe de nanties de belles gueules qui se plaignent que d’autres n’en ont pas .
                Et , comme un riche qui dit à un pauvre de manger de la brioche puisqu’il n’a plus de pain , elles se mettent à parler de ce qu’elle ne connaissent pas .C’est vécu comme une inégalité pour nous,savez-vous ?( oui ça me « frustre » :=)) )
                On rajoute à ça la différente conception du sexe selon que l’on soit un mâle ou une femelle et le monde ne tourne plus rond .
                Sans oublier ceux qui se donnent des airs d’intello en parlant de domination à propos de tout et n’importe quoi...
                Il y en a c’est vrai:la traîte des blanches,les pédophiles,les réseaux,ceux qui abusent , les risques de maladie etc... mais de là à diaboliser notre sexualité entière et nous pousser à la nier , ça relève de la connerie profonde.

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