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Commentaire de ffi

sur Exorcismes spirituels pour en finir avec Kant et Newton


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ffi ffi 31 mai 2012 14:12

@Herbe : Faites l’expérience /
Concevez une expérience avec une chose dans la conscience,
Concevez la même expérience avec autre chose dans la conscience,
au final, le résultat sera le même.
Celui-ci ne dépendra que du dispositif matériel mis en place.

Vous pouvez toujours tenter de démontrer le contraire, mais, pour l’instant, il n’y a rien dans la littérature scientifique qui permette d’accréditer un effet de la conscience de celui qui observe sur le phénomène physique.
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@Gollum
"Vous dites que le monde physique peut être étudié, qu’il est réel et prévisible, qu’il n’a pas d’âme, qu’il est mort. J’en conclus que vous n’avez pas d’âme et que vous êtes mort.« 

J’avoue avoir fait là une petite provocation.
Mais c’est bien, car cela pose précisément les termes du débat.

Il s’agit du débat entre panthéisme et créationnisme.

Prenons le tout par le bout de la biologie et le fait suivant »la vie ne naît que de la vie« .
L’homme vit, mais de quoi est-il né ?
1) Si l’univers est vivant, alors la vie de l’homme est née de la vie de l’univers.
C’est l’hypothèse panthéiste : La cause originelle est l’univers et l’univers est Dieu.
2) Si l’univers est inerte, alors la vie de l’homme est née de Dieu.
C’est l’hypothèse créationniste : la cause originelle est Dieu, qui crée à la fois l’inerte et le vivant, qui crée la matière et donne l’esprit.

Vous penchez pour la panthéisme. En effet, vous dites ensuite :
J’en conclus que vous n’avez pas d’âme et que vous êtes mort. Car vous êtes bien un corps de matière n’est-ce pas ?
Mais dans mon modèle, je ne suis pas mort, car si mon corps est fait de matière, Dieu y a insufflé une âme (rationnelle). Mon corps obéit donc à la loi des corps, qui est une loi physique et naturelle. Mon âme obéit à une loi morale, qui est une loi sur-naturelle.
 
C’est-à-dire que dans le modèle panthéiste, l’Un, la substance primordiale, l’embryon universel est une chose qui, dès le départ, est composée de matière inerte et d’esprit vivant, dont l’auto-développement donnera toutes choses connues. Par conséquent, vous tendez à voir dans l’incertitude quantique la preuve que la matière est vivante, ce qui vous permet d’accréditer l’idée que la »conscience« de l’observateur pourrait communiquer avec la matière par un canal spirituel.
 
Mais dans le modèle créationniste, c’est Dieu, qui est pur esprit, qui est cause de tout. Il est à la fois cause du monde surnaturel et du monde naturel. Pour ce qui nous intéresse, dans le monde naturel, Il est cause d’abord des choses inertes. Puis Il a pris, dans ces choses inertes, ce qui convient pour faire un corps fonctionnel, avec ses organes, destiné à suivre les lois du monde physique, puis il a animé ce corps en y insufflant une âme.

Ce sont donc bien deux métaphysiques différentes, deux regards portés sur le monde différents, menant à des déductions qui diffèrent. Il s’agit de voir laquelle porte le plus de fruits.

Pour ce qui est des critiques de l’Abbé de Nantes sur Einstein, je ne les connais pas. En revanche, ce que je sais, c’est, pour avoir lu le mémoire de Poincaré (réactualisé avec des notations modernes, disponible sur Wikipédia), que Poincaré développe de manière autonome la relativité restreinte, dans sa forme aboutie. Or, pour y parvenir, Poincaré calcule l’effet qu’a le déplacement d’un électron dans l’éther sur la géométrie de cet électron pour expliquer les résultats de l’expérience de Michelson. C’est-à-dire que, pour Poincaré, l’effet relativiste est un effet d’advection de l’éther sur l’électron. La relativité du mouvement doit s’entendre par rapport à l’éther, entendu comme référentiel fixe (mais dont on ne peut déterminer le mouvement).

D’autre part, dans son livre »la science et l’hypothèse« , Poincaré avait affirmé :
 »L’éther existe-t-il ? C’est une hypothèse secondaire, une question de métaphysicien... mais on garde cette hypothèse car l’omettre serait nuire à la clarté de la théorie"

C’est alors que la métaphysicien Einstein entre en jeu et supprime toute référence à l’éther dans la théorie. Mais de quelle métaphysique s’inspire-t-il ? Mystère...

Toujours est-il que la métaphysique d’Einstein fait découler l’effet physique relativiste non de principes physiques mais de principes mathématiques (c’est-à-dire idéels) : il pose en axiomes l’équivalence des référentiels et la constance de la vitesse de la lumière, ce qui est en effet la conclusion de Poincaré (qui lui le tient comme le fruit d’un effet physique)

Ce n’est pas très correct, car si l’on veut parler de physique, il faut parler d’une chose physique (ex l’éther) qui produit un effet sur une autre chose physique (ex : l’électron) dans une certaine situation physique (ex : le mouvement). Mais si on prend le parti de parler d’une chose mathématique (ex : l’équivalence des référentiels) qui produit un effet sur une chose physique (ex : électron) dans une certaine situation (ex : un mouvement), je pense que c’est un mélange des genres (genre idéel mathématique / genre réel physique), ce qui n’est pas très heureux.

L’apport métaphysique d’Einstein est donc en effet très critiquable. Mieux vaut partir de la sagesse de Poincaré, ce qui à la fois éclaircit la théorie relativiste mais aussi donne une chose physique à étudier (l’ether).

Maintenant, il faut aussi être modeste quant à nos possibilités de mesures du temps. Cette mesure dépend en effet toujours d’un dispositif matériel, dispositif nécessairement influencé par le mouvement dans l’éther. Cela ne signifie donc pas que le temps absolu n’existe pas, mais simplement que nos dispositifs expérimentaux ne peuvent pas le donner.

Les délires qui ont eu lieu sur le sujet viennent du fait qu’Einstein a évacué toute référence à la réalité physique (l’éther) dans sa métaphysique de la relativité, pour y substituer une idéalité mathématique (principe d’équivalence), ce qui a versé les réflexions dans l’abstraction pure, sans plus aucun lien avec le réel.

De fait, une expériences de pensée, ce n’est pas de la physique, mais de la mystique...


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