1°) La traite arabo-musulmane des esclaves a concerné pendant des siècles le sud de l’Europe et de la France, puisque au cours des razzias barbaresques furent enlevés et réduits en esclavage nombre de français ( ce fut d’ailleurs la raison principale de la colonisation de l’Algérie, une réaction aux exactions de piraterie et d’esclavagisme du régime de la « régence d’Alger » )
Oui, mais n’oublions pas que c’était à double-sens : les Sarrazins puis Barbaresques étaient aussi souvent réduits en esclavage en Espagne chrétienne, en Italie et en Provence (et si elle fût utilisée comme prétexte, à l’époque de Charles X, la traite barbaresque était devenue résiduelle).
Et les européens ont aussi longtemps vendu des Européens aux arabo-musulmans. Les trafics contrôlés par les Francs, puis par les Vénitiens, ont sans doute concerné des millions de personnes.
3°) Ce qui concerne la France, c’est que les lois introduisent le deux poids deux mesures :
- la traite négrière arabo-musulmane fut bien pire et de durée bien plus longue que la traite négrière européenne, et n’est pourtant pas concernée par la loi Taubira
Deux poids deux mesures ? Non. Il n’y a pas lieu à parler de deux poids deux mesures, car la traite négrière était bien un phénomène spécifiquement européen. Il n’y a jamais eu de « traite négrière » arabo-musulmane, car les arabo-musulmans pratiquaient un esclavage traditionnel, celui de toute société ancienne, et se fichaient éperdument de la race de leurs esclaves. Comme dit plus haut, ils prenaient des esclaves blancs en Europe, qui furent d’ailleurs longtemps les plus nombreux. Seuls les Européens allaient chercher des africains noirs juste parce qu’ils étaient noirs - et pour chipoter, ils utilisaient dans leurs plantations de l’Ocean Indien des malais, indiens et arabes ; c’est-à-dire toujours des non-blancs, les blancs ne pouvant pas être réduits en esclavage. Ce qui fait la spécificité de la traite des esclaves occidentale.
Quand à l’affirmation selon laquelle la « traite négrière arabo-musulmane » fut bien pire et de durée bien plus longue que la traite négrière européenne, elle semble se baser sur les livres contestables de Olivier Pétré -Grenouilliau. Qui essaie de gonfler les chiffres du traffic arabo-africain à plus de 15 millions, d’autres les estimant plutôt à 11-12 millions. Et surtout, essaie de baisser ceux du trafic transatlantique aux mêmes 11-12 millions, alors que les estimations les plus sérieuses les mettent à au moins 15 millions. Chiffres qu’il faut en plus rapporter au fait que le trafic transatlantique n’a duré que quatre siècles et demi, contre plus de treize au trafic arabo-africain.
Et je ne parle pas des millions d’Amérindiens tués par le travail forcé, les maladies ayant bon dos.
Toutes ces manipulations sont le fait d’une propagande qui essaie de diminuer la culpabilité occidentale ; elle n’a d’ailleurs pas pris en dehors de la France. Où on fait d’ailleurs remarquer que le développement du trafic extra-européen en Afrique est la conséquence du sur-développement de la traite transtlantique, qui avait édifié des structures démesurées qui nécessitaient de trouver d’autres débouchés une fois que les Européens s’étaient retirés.
Les mêmes propagandistes ont d’ailleurs poussé le ridicule jusqu’à parler de traite négrière interne à l’Afrique noire. Il n’est pas besoin d’insister sur le non-sens que cette dénomination représente. Certains, comme Yves Lacoste, allaient même jusqu’à essayer bêtement de culpabiliser les noirs africains en disant que la réduction des noirs en esclavage par d’autres noirs était particulièrement choquante. Ce qui était bêtement raciste, car cela voulait dire que les noirs avaient moins le droit que les blancs de réduire des noirs en esclavage. Et il échappait complètement à l’entendement limité de Lacoste que les africains subsahariens réduisaient d’autres africains subsahariens en esclavage non parce qu’ils étaient noirs, mais parce vivant dans une société traditionnelle esclavagiste, ils recherchaient des êtres humains pour esclaves.
Mais qui sait, peut-être que els négro-africains étaient rcistes contre eux-mêmes ? Comme les Athéniens d’autrefois devaient être auto-racistes anti-blancs, quand on voit le nombre d’eclaves blancs qu’ils employaient.
on peut légalement nier la traite négrière arabo-musulmane sans tomber sous le coup du délit de négation de génocide
Et on peut légalement nier la traite négrière (la vraie) sans « tomber sous le coup du délit de négation de génocide », puisque la traite des esclaves n’est pas un génocide. Ce délit de négation de génocide n’existe d’ailleurs pas...
Les raisons de ces attaques contre Christine Taubira sont claires comme de l’eau de roche : c’est une Noire qui n’entend pas rester à sa place et se laisser marcher sur les pieds. Ce qui est insupportable à beaucoup.