Je crois que penser aux Japonais, aux citoyens lambdas de ce pays est très important. Ces millions d’êtres humains qui vivent si près de cet enfer tout près de se déverser n’ont d’autre choix que de continuer à vivre, prétendre que tout va bien.
J’ai une amie japonaise (vivant à Hokkaido) avec laquelle je correspond deux à trois fois par semaine (à laquelle je vais rendre visite en septembre) et à laquelle j’ai déjà fait part plusieurs fois des dangers de Fukushima (qui n’est pas si loin de sa région) : elle semble malheureusement préférer mettre la main devant les yeux et les oreilles et dire que tout est en ordre. Et je crois que les médias japonais, en grande majorité, ne disant pas tout ce qu’ils devraient dire, ne font que renforcer cette envie de ne pas y penser.
Mais encore une fois : que peuvent bien faire tous ces Japonais ? Tous n’ont pas les sous pour partir. Tous ne veulent pas partir. Je suis personnellement très attristé par cette situation terrible dont il est si peu question au jour le jour. Alors que cela le devrait. Tout le temps. Pourquoi ? Parce que, quoi qu’on en dise (les ouvriers japonais s’étant précipités sur les lieux pour tenter d’éviter le pire, dans les premiers temps de la crise, ne pourront le dire, eux... car certains sont déjà morts), le nucléaire, quand il ne va plus, quand il n’est plus maîtrisé, n’est rien d’autre qu’un bain de mort pour quiconque y trempe le doigt de pied... Même à 100 km.