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Commentaire de mbdx33

sur Front de Gauche : La défaite a dépassé toutes les espérances


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mbdx33 mbdx33 19 juin 2012 18:42

@l’auteur
Je ne partage pas votre vision, le programme l’humain d’abord s’adresse à tout le monde et il présente une alternative aux autre programmes y compris à ceux des autres partis de gauche. Il est clair que le but de ce programme n’est pas de parler aux riches mais de proposer une dynamique par la relance du pouvoir d’achat pour les électeurs des classes moyennes et populaires.

Pour ce qui est du débat, là encore je ne partage pas votre point de vue, MLP bénéficiait et bénéficie encore d’une starisation à outrance dans les médias qui n’abordent que rarement le contenu de son programme et préfèrent reprendre en cœur les déclarations chocs que celle-ci prépare à leurs intentions. Le père faisait pareil.

Par ailleurs vous parlez de l’électorat de MLP comme si ce dernier lui était idéologiquement acquis. Or le FN surfe depuis toujours sur le vote contestataire, Derrière le noyau dur de militants pur jus de droite extrême, il y a l’électorat ouvrier et populaire qui est venu au fil des ans voter FN par rejet du PS, du PCF et des gouvernements Mitterrand, cet électorat est composé de ceux qui ont subi les fermetures d’usine, le tournant de la rigueur, les délocalisations. Les déçus de 1981 en somme. Cet électorat accepte tout à fait que l’on vienne bousculer MLP à condition de la prendre à son propre jeu et d’avoir un discours clair et simple. Les thèmes abordés par Mélenchon lors du débat pouvaient porter, mais la stratégie de MLP consistant à ne pas répondre n’a pas permis à Mélenchon de vraiment prendre le dessus sur celle-ci. En gros cela est fait le buzz, mais les idées ne sont pas passées. Stratégie de l’évitement de MLP qui réduit la casse en évitant la confrontation.

Dois-je vous rappeler le poids des débats et en particulier d’un débat dans le score électoral ? Toutes les études montrent qu’un débat n’influence au mieux le résultat de 1 à 2 % . Et encore pas toujours. Enfin ce « non débat » a eu lieu tôt dans la campagne, son influence a été très faible sur le résultat. Beaucoup d’évènements étant intervenus après.

Votre discours pose effectivement le problème de la généralisation ? Est-ce que l’immigration pose problème ?

Chaque vague d’immigration a eu des difficultés pour s’insérer, une partie y parvient assez vite, l’autre pose problème. L’angélisme de la gauche avec la délinquance a longtemps permis aux trafiquants de tous poils de prospérer. Comme toujours la petite délinquance est enracinée avec la pauvreté, et les immigrés originaires du maghreb ont un double problème culturel d’une part avec les stupéfiants (en particulier le haschich) et avec la pauvreté d’autre part. Les polonais, espagnols ou italiens n’avaient pas ce problème avec la production des stupéfiants. Le contexte a également changé, l’époque 68 est passée par là et la demande de stupéfiants s’est accrue. Le positionnement politique du FdG n’y peut rien. C’est l’héritage des 40 dernières années, des politiques post 68, des crises, du laxisme de la gauche envers la délinquance, de problèmes de logements, etc.

Pour ce qui concerne la sortie de l’euro soit vous êtes POUR soit vous êtes CONTRE, le FdG a choisi. Et oui les mouvements souverainistes apparaissent souvent comme « maréchalistes » parce que ceux qui précisément prônent ce discours sont la plupart du temps les figures de la droite extrême. Et qu’à gauche, la réponse est européiste.

Vous faites l’élection à l’envers, au moment où l’humain d’abord a été présenté, c’était avant le résultat des élections. Donc vous ne pouviez pas dire qu’il n’y aurait que 10 députés pour le représenter à l’assemblée.

Alors oui je vous donne raison sur le point de pédagogie concernant le rôle des députés et donc l’importance du nombre dans l’application du programme. Mais dans ce cas, il fallait une négociation préalable avec le PS comme l’ont fait les verts, afin que des mesures soient reprises dans le programme PS. Or le FdG souhaite garder son indépendance et de toute évidence le PS n’était pas non plus sur la même ligne idéologique. Donc il ne pouvait y avoir d’accord.

Le discours a toujours été clair du côté du PC, les médias et quelques caciques ont beau rabâcher le contraire, la base du PC et les dirigeants actuels ne souhaitaient pas à l’instar de Robert Hue rentrer dans un gouvernement PS, pour une raison simple, le programme du PS est trop social-démocrate à leurs yeux.

Le Front de gauche n’existe que depuis quatre ans, et les scores électoraux du PCF étaient en chute libre auparavant. Le phénomène que vous décrivez est du à la fin de l’idéal communiste, au vieillissement de ses leaders locaux et à l’incapacité idéologique que le PCF a eu à se renouveler dans les années 70. C’est à cette période que l’érosion de son électorat s’est entamée. Le coup de grâce ayant été porté dans les années 90. Cela n’est pas du au Front de Gauche, à la personnalité de Mélenchon ou à la stratégie conduite. Le Front de Gauche est né en réponse à cette érosion parce que comme vous le décrivez les bastions communistes tombaient uns à uns.

Vous confondez les causes et les conséquences.

Hénin-Beaumont est certainement à la fois un succès et un échec. Un succès parce que compte tenu des affaires du PS local, MLP était quasiment sure de se faire élire. Et la mobilisation autour de la candidature Mélenchon a forcé le PS à faire campagne et à ne pas abandonner cette circonscription au FN.

Un échec parce que la médiatisation de Mélenchon a personnifié son combat dans cette circonscription et fait oublier au plan national le combat des autres représentants du FdG. Mélenchon s’est surement trop impliqué dans ce combat local au détriment de son rôle de porte voix national du FdG.

Pouvait-il en être autrement, dès lors qu’il a choisi de se présenter à Hénin-Beaumont ? Surement pas.
Hénin-Beaumont a donc montré les limites du FdG dont le poids politique et médiatique n’est finalement que trop incarné par Mélenchon. Le mouvement est « jeune » et la plupart de ces cadres ne sont pas encore assez connus du grand public. Certes il y a ceux du PCF comme Laurent ou Buffet, mais ils n’ont pas le charisme de Mélenchon et ils sont trop connotés « dinosaures » communistes.

Le PCF est mort, il doit maintenant céder sa place totalement au Front de gauche et à une nouvelle génération de cadres. Je dirais que toute proportion gardée, c’est ce que le FN tente de faire par exemple avec la succession de JMLP. Golnish a été écarté par MLP qui a propulsé Alliot, Philippot et maintenant Collard sur le devant de la scène.

Le FdG doit préparer la succession de Mélenchon avec Delapierre, Dartignolles et consorts.


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