Autant dire que le fossé est immense entre dirigeants français et
allemands. Comment construire une Europe politique avec une approche de
la mondialisation aussi divergente ?
Oh, le fossé n’est pas si grand que ça, faut pas exagérer. Le smic français est condamné à terme si le libre-échange fait son oeuvre, de toute façon.
Il y a bien à cet égard un paradoxe
allemand à prôner la dérégulation de l’économie et de l’autre, vouloir
imposer avec brutalité un contrôle strict des budgets des Etats par des
structures technocratiques.
C’est moins un contrôle strict du budget qu’une volonté d’imposer une diminution structurelle des dépenses publiques, de façon autoritaire, et qui s’inscrit dans l’idéologie néolibérale :
- privatisations massives,
- dérégulation,
- baisse des dépenses publiques.
C’est moins un contrôle strict du budget qu’un sabotage de la sphère publique en réalité.
En réalité, la dépense publique est moins diminuée que réorientée des services d’utilité publique (santé, éducation, justice) vers la sphère privée (partenariats publics privés, dette souveraine, cadeaux fiscaux aux grosses entreprises). Ca a le double avantage de non seulement enrichir le privé, mais également de fragiliser les services publics pour mieux les privatiser ensuite, et d’ouvrir des nouveaux marchés florissants au privé (santé, éducation, justice).
C’est là toute l’hypocrisie des néolibéraux d’ailleurs, que de prôner l’inverse (il faut baisser les dépenses publiques) de ce qu’ils pensent en réalité (il faut augmenter les dépenses publiques vers le privé).