Tout d’abord, je remercie l’auteur de nous offrir l’occasion (trop rare à mon goût) d’une réflexion sur Agoravox.
Mais ensuite, sans vouloir le heurter, je dois dire que sur le fond, l’invective de RBEYEUR n’est pas dénuée de fondement.
En tant que professionnel de l’école et plus précisément de la difficulté scolaire, j’avoue avoir acquis progressivement la plus totale aversion à la « correction » de celui qui ne l’a pas demandée.
Il y a une telle souffrance pour celui qui passe sa vie (scolaire au moins) à s’entendre dire qu’il fait des fautes que pour ma part, je ferme complètement les yeux sur les erreurs innombrables que l’on trouve en effet dans les articles presque autant que dans les commentaires.
Pour moi ce qui compte, comme me semble-t-il easy l’a bien exprimé, c’est le sens. Et le snes vyogae bein au-dleà des mtos n’est-ce pas ?
Dès lors je fais surtout attention à la qualité de l’enchaînement de significations qui est proposé, à sa cohérence, à sa pertinence. Peu importe, bien sûr dans quel sens il va, dès lors qu’il est bien construit.
Ainsi, même si je ne suis pas d’accord avec l’orientation de votre article et de votre action, si j’avais eu à l’évaluer, j’aurais donné un avis positif pour sa publication.
De fait, quand il m’arrive (rarement je l’avoue) de « modérer », je choisis les articles avec l’espoir d’aider à leur publication. Autrement dit, je cherche à voter positif et je ne me souviens plus de la dernière fois que j’ai fait un vote négatif.
La seule raison qui pourrait me pousser encore à modérer négativement un article c’est si je pense que sa publication desservirait affreusement Agoravox.
Pour le dire clairement je trouve ce site sans égal. Que d’aucuns osent le comparer à la « vraie presse » me donne la nausée. Comme s’il existait une « vraie presse ». La presse est aussi « vraie » que le « vrai-faux » passeport d’Yves Chalier (me trompè-je ?).
Agoravox est une merveille car le meilleur et le pire s’y côtoient. Nous sommes donc à coup sûr dans l’humain, le vrai, « the real thing » comme disent les anglophones. C’est une « cour des miracles » et, à mon sens, tout le monde, je dis bien tout le monde devrait y être le bienvenu.
Ceci ne poserait aucun problème dès lors qu’on s’abstiendrait de tout processus de sélection éditoriale et qu’on laisserait les lecteurs évaluer les articles selon un certain nombre de dimensions.
Les articles les mieux notés se retrouveraient en tête d’affiche, ceux dépassant un minimum syndical se retrouveraient dans la version « in » (officielle, validée par la rédaction) et ceux qui seraient en dessous se retrouveraient dans la version « off », dans le reliquat. Ce qui aurait, sans doute, un caractère stigmatisant mais peu importe dès lors que cela résulterait des jugements cumulés des lecteurs.
En fonction de ces évaluations des articles non validés pourraient progressivement rentrer dans la version « officielle » et des articles validés pourraient se trouver, de fait, invalidés.
Tout cela serait vivant, chacun aurait sa chance et surtout, aucune idée ne serait purement et simplement mise à la poubelle.
Ou alors, si tant est que la poubelle apparaisse nécessaire, qu’à tout le moins, il reste permis d’y aller fouiller, sauf bien sûr pour les contenus reconnus comme manifestement susceptible de poursuites judiciaires pour quelque raison que ce soit.
Voilà ce que je voudrais pour Agoravox : que ce soit un lieu ouvert à toutes les idées, même mal formulées, même mal orthographiées. Que chacun y ait sa chance. Que chacun puisse accéder à la publication et se soumettre à la vox populi, vox dei que je crois seule légitime et garante de l’absence de censure de quelque forme que ce soit.
Car, en définitive, chacun a pu le constater ici et ailleurs, l’intelligence est dans la salle, dans le collectif des lecteurs. Bien sûr qu’un auteur qui maîtrise son affaire nous régale, mais dès lors que le thème de réflexion est bien choisi, nous avons aussi plaisir à lire des articles mal ficelés que des commentaires savants ou bien informés sont venus enrichir à plus soif .
Tout ceci n’empêcherait pas la rédaction de garder une main souveraine sur ce qui, en définitive est accessible ou pas, mais je ne saurais trop recommander la plus grande clémence.
Nous manquons terriblement de démocratie et celle-ci commence avec la liberté d’expression. Alors, de grâce, préservons-là.
Pour finir, car il faut bien finir, je pense que je trouverais acceptable l’idée d’une obligation pour les auteurs de faire passer leur texte à un correcteur d’orthographe de manière à garantir un minimum de lisibilité.
ça ne mange pas de pain et tout le monde y gagnerait. Mais une fois passé ce filtre minimal, encore une fois, que chacun soit libre (et responsable) de son expression.
Agoravox est déjà un magnifique outil d’information et d’intelligence collective. Il suffit de voir ce qui s’écrit ou se dit dans les médias « alignés ». Mais je trouve qu’il gagnerait significativement en puissance et en audience si les articles non validés devenaient accessibles au public et éventuellement repêchables.
04/07 14:15 - Sulpicia
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02/07 23:25 - Mimmo D.DN
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30/06 17:58 - Blartex
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30/06 17:16 - Blartex
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30/06 15:17 - Sulpicia
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