Pour un peu plus de clarté sur l’énormité du dispositif :
Grâce à la réduction Fillon, sur chaque euro de salaire net, l’empoyeur économise 32 centimes par rapport à ce qu’il devrait débourser s’il versait des salaires corrects (1,6 fois le smic et plus )
L’idée générale, c’était que les sommes dégagées, étant considérables, permettraient aux employeurs d’embaucher massivement et de permettre le retour au plein emploi.
Comme chacun sait, ce dispositif introduit en 2003 fut un plein succès ; pour avoir éradiqué spectaculairement le fléau du chômage, l’homme fut nommé premier ministre en 2007. Encore aujourd’hui, sa côte de popularité flirte avec les 50%...
En même temps c’est cohérent : après avoir mis en place une forte incitation à payer des salaires de merde en 2003, en pleine période d’inflation masquée, on a créé une forte incitation à faire plus d’heures puisque les smicards ne gagnaient pas assez pour vivre : magique ! C’est le travailler plus pour gagner plus...
C’est beau le gaullisme social !
Historiquement parlant, c’est aussi le premier élément de la fiche de paye que vous ne pouvez pas obtenir en 1 opération avec une calculette de base : d’une part, parce que c’est une équation à deux inconnues ; et d’autre part parce qu’il se régularise avec les précédentes payes de l’année. C’est à partir de la réduction Fillon qu’il est devenu quasi-impossible de rédiger ses payes sur un facturier à la main.
Pour moi, ça a à voir avec la notion de transparence...
Maintenant, pour être juste envers ce monsieur, et malgré que cela ne retire rien à la contre-productivité et aux effets pervers du dispositif, cela existait avant, sous Jospin, avec un autre nom. C’était la « réduction bas salaires ».