Je partage tout à fait votre point de vue sur l’enseignement de la physique. Je connais moins bien la situation en mathématiques. Vous faite une petite erreur sur la formule erronée de l’élève : 1/(2pi racine (LC)) et pas FC.
Je partage tout à fait votre point de vue sur l’apprentissage de la physique. Il faut une articulation fine entre l’expérience, la formulation mathématique et « l’expérience de pensée », c’est à dire la capacité d’abstraction, de mise en situation que demande la résolution d’un exercice. Ce n’est absolument pas fait aujourd’hui. Ou plutôt ce n’est plus fait car j’ai eu mon bac C en 1988 et il me semble avoir subit à cette époque un enseignement scientifique de très bonne qualité.
J’ai aussi remarqué ce « formulisme » : je l’appelle « la physique Harry Potter » : les élèves vont chercher la formule adéquate (ou pas... votre exemple est édifiant) dans le Grand grimoire (leur calculette). Le pire, c’est qu’ils s’imaginent ainsi faire de la physique, et que c’est ainsi qu’ils se représentent les sciences physiques.
Je me pose une question depuis longtemps, et il me semble que vous y faites allusion dans votre article : lorsque j’étais élève en 1ère S, puis terminale C, puis étudiant à l’université, j’étais une grosse feignasse. Rien n’était pire, pour mes camarades et moi que d’apprendre par cœur des trucs que nous ne comprenions pas, parce que c’était long, peu généralisable donc peu efficace. Nous nous moquions donc des « besogneux », qui apprenaient tout par cœur, ne comprenaient par grand chose, et obtenaient des notes passables au prix d’efforts herculéens !
Je me demande si des « besogneux » ne sont pas aujourd’hui à la têt de l’éduc-nat. Ça expliquerait tout ! Les méthodes d’apprentissages (la pédagogie) de la physique au lycée sont exactement ce qu’un bon (ou médiocre parce que feignant) élève ne devrait pas faire, mais ce que faisaient les mauvais (ceux qui travaillaient beaucoup pour de médiocres résulats, bref, ceux qui ne comprenaient rien) quand j’étais jeune : Apprendre par cœur (ou tout mettre dans sa calculette) sans rien chercher à comprendre... des TP à tire larigot en veux-tu en voilà sans recule ni mise en perspective des connaissances, au point que les malheureux ados se font une idée assez fausse de la méthode expérimentale. Pour eux, l’expérience sert à valider une formule... on y revient.
L’éduc-nat serait-elle dirigée par les anciens mauvais élèves, les formalistes qui à cause de méthodes de travail erronées arrivaient tout de même à des notes médiocres au prix d’un travail acharné ? Vraiment, ce que l’on appelle aujourd’hui pédagogie se rapproche tellement de ce qu’il ne faudrait surtout pas faire dans l’enseignement des sciences que je me pose la question...