@pingveno : Je ne connais pas très bien Tokio Hotel mais j’en ai bien sûr entendu parler et je suis tout à fait d’acccord avec vous sur cette stigmatisation. Pour moi, c’est un groupe comme un autre. Je ne connais pas leur musique mais sur le plan du look, leurs fantaisies capillaires me rappellent un peu l’esprit d’un certain rock japonais mêlé à un style très européen, et je trouve ça plutôt sympathique.
Pour ce qui est des titres en anglais de la première dame nord-coréenne, est-ce qu’il s’agissait de chansons commercialisées en Corée du Sud ? Si c’est le cas ça n’a rien d’étonnant.
En Corée du Sud, on chante bien sûr en coréen (il est appréciable que, malgré leur succès international, les artistes conservent leur langue), mais bien souvent, on retrouve glissées dans le refrain des phrases en anglais. Il n’est pas rare que les chansons phares aient un titre anglais ; d’ailleurs, les albums eux-mêmes ont quasiment toujours un titre international en anglais. Un peu comme les films, si vous voulez : le film « Old Boy » de Park Chan Wook, qui a gagné le grand prix du jury à Cannes il y a quelques années, possède un titre en coréen pour les Coréens mais est connu sous son titre anglais à travers le monde.
Jusqu’à très récemment, les grosses maisons de disques coréennes ciblaient seulement le continent asiatique et ne s’intéressaient pas vraiment à l’Occident. Une fois recrutés par les maisons de disques, les chanteurs apprennent ainsi le japonais afin de pouvoir faire, pour certains titres, des versions japonaises. Là, je parle bien sûr de la pop mainstream issue des gros labels, pas des groupes ou artistes indépendants qui, eux, fonctionnent comme les notres.
En fait, le Japon est un énorme marché pour la pop sud-coréenne depuis quelques années, notamment depuis le succès d’un groupe du nom de DBSK. Après, l’anglais étant enseigné à l’école comme à peu près partout dans le monde, beaucoup de jeunes parlent un peu l’anglais, et toujours dans les grosses maisons de disques, les recrues ont accès à des cours d’anglais. Pour autant, il ne font pas à proprement parler de version en anglais de leurs chansons mais ça leur permet de pouvoir s’adresser au public dans toute l’Asie et, à présent, de faire de la promotion en Occident.
Ainsi, on peut dire que les maisons de disques ont une stratégie de conquête de marchés. Mais cela ne veut pas dire que leurs artistes sont de simples exécutants : la plupart ont un vrai background musical et certains composent leurs chansons eux-mêmes.
Ce qui m’a frappé dans un reportage consacré à la K-pop sur Canal+ (dans l’émission « l’effet papillon »), c’est que les journalistes présentaient le niveau d’études linguistiques des popstars comme une bizarrerie, une sorte de tare limite inquiétante qui donnait une sorte de mauvais exemple aux jeunes de chez nous... L’angle de leur reportage consistait uniquement à démontrer que les jeunes, là-bas, sont soumis à une énorme pression. Ce qui est vrai, si on se penche sur la société dans sa globalité. Mais il est délirant d’envisager une telle industrie à travers ce simple prisme.
Et puis, de mon point de vue, voir des jeunes admirer des popstars qui ont quelque chose dans la tête plutôt que des rappeurs américains accrocs à la cocaïne ne fait pas de mal !
Le système par lequel est régi la K-pop est un système un peu particulier qui diffère du notre et qui n’est donc pas bien compris par nos journalistes. Ces deniers en déduisent que ces artistes sont de simples produits marketing. Et puis, en France, on aime bien dire que les Asiatiques qui réussissent sont des robots ou des fourmis... Il y a des relents de racisme là-dedans. Aux USA, ils comprennent mieux ce système parce qu’ils ont eux aussi des artistes qui ont commencé grâce à un recrutement, comme Christina Aguilera ou Justin Timberlake, et qui ont volé de leurs propres ailes par la suite.
Je ferai d’autres articles ultérieurement sur la K-pop parce que j’aimerais parler de manière plus générale de cet engouement autour de la culture pop coréenne à travers le monde, un phénomène qu’on appelle « Hallyu » (vague coréenne) et qui concerne également les séries télévisées voire, pour les adeptes les plus extrêmistes, les variety shows...
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22/08 14:19 - pingveno
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