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Commentaire de Fred59

sur Intermittents du spectacle, permanents de l'arnaque


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Fred59 24 août 2012 10:38

Les resucées des vieilles lunes sur les intermittents, une arnaque permanente...

Votre article trouve ses sources dans la propagande medef de 2003, dans les articles qui reparaissent à l’identique dans « les échos » chaque fois que Bruxelles demande à la France de faire des économies, enfin dans les souhaits de Bruno Coquet, qui en tant que « President of the Employment Committee of the European Union (EMCO) » est le véritable supérieur hiérarchique d’Aurélie Philipetti et du ministre de l’emploi, chargé de mettre en oeuvre la politique de l’emploi en U.E en préparant les directives européennes en lois présentables devant les parlements nationaux.

Qualifier les événements de 2003 comme un baissage de culotte gouvernemental est très inexact. Les cotistions chômage des intermittents ont doublé du jour au lendemain ; la durée de l’indmnisation a perdu 20% ; le nombre d’intermittents a cessé de croître, ce qui était le seul vrai objectif de la réforme (le syndicat patronal et le syndicat salarial se sont entendus pour contrôler artificiellement la taille du marché). Enfin la réforme a créé des niches plus favorables que d’autres, génératrices de déséquilibres entre les métiers, et qui permettraient à terme de justifier de nouveaux tours de vis.

En clair, vous vous êtes fait le relais de la propagande européiste et financière, sans obligatoirement l’avoir voulu.

En premier lieu, je propose aux lecteurs de faire la connaissance du sociologue Richard Florida, qui a démontré scientifiquement une relation directe entre la densité du tissu artistique et le dynamisme économique (tous secteurs confondus) des grandes villes. Ses travaux ont démontré qu’assécher le tissu artistique conduit à assécher l’attrait général d’une région et à la faire péricliter, d’où l’intérêt pour une société à garder un investissement sur l’artistique. Economiser ce milliard d’€ par an pourrait, à terme, coûter très cher.

En second lieu, un rappel historique sur ce qu’est l’intermittence du spectacle, par Mathieu Grégoire. Il démontre que loin d’être condamné à l’aggravement exponentiel, la croissance du déficit de l’assurance chômage des intermittents est en train d’atteindre son sommet naturel ; et que dès lors, on peut estimer qu’entre 1 à 1,3 mds d’€ annuels on peut financer ce régime.

Il existe aussi des solutions pour que l’assurance chômage bénéficie d’un transfert de ressources autres : l’Etat (ou pourquoi pas les sociétés de droit d’auteur, par exemple ces 30% de leurs recettes pour lesquels le Spedidam ne parvient pas à trouver de bénficiaires). Ce type de solutions serait en fait l’équilibrage face au rôle de dynamiseur économique sur les autres sphères sociales.

Parallèlement, il faut aussi savoir qu’entre la TVA, les impôts sur le revenus, etc.. les intermittents payent en impôts 950 millions d’euros annuellement, en-dehors même du fait qu’ils pèsent moins sur les collectivité locales que des attributaires du rsa, de l’apl, etc...

En conclusion, votre approche consistant à regarder les dépenses et à oublier les recettes (et les dépenses évitées) est parente des méthodes du FMI, lorsqu’il exige des « modérations salariales ». Elle est partiale, et il n’est pas même sûr que vous compreniez vraiment de qui vous jouez le jeu sur ce sujet.


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