Bonjour à tous,
@TDK1, merci de
nous livrer votre analyse « à chaud », mais vous ne traitez
pas de l’abandon de la « seniorité » de la BCE et de la
« stérilisation » des créances pourries prises en garantie
(collatéral) par la BCE.
En effet, lors des deux LTRO,
les banques ont déposé en garantie des prêts BCE, des créances
sur dettes souveraines et des créances garanties par les états
d’une qualité définie par des critères BCE
Conséquence visible
: les banques espagnoles, italiennes ont racheté massivement de leur
dette souveraine tout se fragilisant davantage pour une brève
détente sur les taux.
Je vais commencer par la conclusion,
puis ensuite expliquer les motifs qui m’y conduisent.
Un
crime monétaire illimité se met en place
A mon avis, il
s’agit d’un grand coup de poignard dans le dos des états de
l’eurozone, organisé par A Merkel, la Bundesbank et la BCE.
En
effet, cette « solution » ne traite pas les causes de la
crise financière, de la dette publique, de l’euro, mais « soigne »
les symptômes. On reporte dans le futur le vrai diagnostic en
gagnant encore du temps (6 mois, un an) en laissant les états-nations
s’enfoncer dans la récession durable par les réformes structurelles
(austérité) si efficaces en Grèce,
au Portugal
et auxquelles Rajoy voudrait échapper.
ANALYSE
Les
« conditionnalités »
La BCE conditionne l’accès
au bénéfice du rachat de dette souveraine (inférieure à trois ans
et ou dette long terme dont l"échéance est à trois ans), à
la demande de l’état concerné d’un plan de sauvetage auprès du
FESF et du MES qui lui succèdera.
En priorité, il faudra la mise
en place de réformes structurelles, de l’austérité budgétaire,
cad la flexibilisation du travail (droit du travail, droits sociaux
(maladie, retraites, aides sociales)), fiscalité, privatisation de
l’eau, énergie, transports.
Ils persistent dans cette idéologie
néolibérale des politiques d’austérité pour reconquérir la
croissance.
Au final, on constate que ces mesures conduisent à la
précarisation, au chômage, à la baisse des salaires,
au transfert de charges de l’entreprise par augmentation des taxes
(TVA, CSG,...) sur les salaires dont la base imposable se réduit
donc diminution des recettes fiscales pour le désendettement public
et in fine accroissement mécanique du déficit et de la dette,
accroissement de la pauvreté, des inégalités.
Pour l’activité
économique, les entreprises, le financement de la trésorerie, des
investissement devient difficile, sinon impossible, et en conséquence
fermeture d’entreprises avec chômage, perte de recettes fiscales et
sociales.
Face aux incertitudes fiscales, financières, les
entrepreneurs diffèrent leurs investissements surtout en matériel
de production
En conséquence, l’outil de production devient
obsolète et même si le coût du travail baisse le ratio coût du
travail/productivité se dégrade et par conséquent la compétitivité
se dégrade aussi.
Ainsi les gains de productivité potentiels ne
se réalisent pas et nous sommes dans un cercle vicieux.
Par
cette conditionnalité du MES, le programme OMT
de la BCE place le MES en première ligne.
En effet le MES
peut racheter de la dette souveraine sur les marchés, avec une
garantie sur les premières pertes procurant un effet de levier. Le
MES est un hedge fund, un SPV
(spécial purpose vehicle) avec ses activités de rehausseur
de crédit et d’émetteur de certificats d’assurance, mais il
peut aussi titriser ses créances, ça ne vous rappelle
rien ?
Comme la capacité d’action du MES est limitée, ce sera
donc le mécanisme OMT de la BCE qui prendra le relais.
Cette stratégie en deux coups garantit aux détenteurs de dettes souveraines d’être payés quoiqu’il arrive. Cela va permettre aux banques mondiales et surtout européennes de se recapitaliser, de réduire la taille de leur bilan aisément, alors qu’aujourd’hui elles sont en faillite technique ne respectant pas les critères de Bâle III malgré des « assouplissements » sur le % de fonds propres et des méthodes comptables des provisions, évaluation des actifs, des dettes (très technique)
Cela peut créer des effets pervers sur les taux long terme demandés car ces taux se décomposent en une prime de risque de non paiement et une prime de conversion sur le risque de défaut, de disparition de l’eurozone. Rien n’empêche un prêteur d’augmenter significativement son taux à dix ans (par exemple), pour obtenir le produit des intérêts à 10 ans en 5 ans, puis plus tard déposer ces titres en collatéral OMT auprès de la BCE.
Autre effet, les états riquent de privilégier pour leur financement budgétaire les émissions de bonds à 3 ans. Ainsi pour bénéficier de bas taux, ils financeront les paiements à échéance de la dette en capital par du court terme en la faisant « rouler », ainsi que les déficits sur les dépenses structurelles, mais aussi les dépenses de fonctionnement, reportant ainsi le risque sur la BCE puisqu’elle ne demande plus de qualité minimale pour les collatéraux apportés
En conclusion :
Comme depuis la crise financière, on continue à « sauver « les banques avec le MES, le programme OMT qui leur offre une garantie de paiement tout en les encourageant à continuer à spéculer contre les dettes souveraines en toute impunité, sans prendre leurs pertes.
La mise en place des plans d’austérité conduisent à la réduction des recettes fiscales et sociales et à l’augmentation des déficits et dettes publiques pour le plus grand bénéfice des marchés financiers
La boucle est bouclée
Qui sont les garants en dernier ressort ? Les Experts répondent la BCE par le programme OMT et les Etats (contribuables) pour le MES (engagement irrévocable et indéfini des états) mais aussi pour la recapitalisation future de la BCE
Pour la BCE, après les deux LTRO, la taille du bilan serait passée à 3000 mds €, pour les fonds propres de 69 mds € augmentés d’une réserve de réévaluation de 120 mds €, soit 6,3 % de fonds fonds propres. C’est vraiment très rassurant, sachant que Bâle III demandait 9% aux banques privées.
Le but de ce programme OMT est d’empêcher (pour un temps) la disparition de la zone euro, mais aussi les restructurations de dettes publiques suite à un défaut partiel.
La restructuration de la dette grecque a été un échec bien dissimulé car les déficits et la dette publique se creusent, la récession sinon la dépression s’installent avec un PIB qui n’en finit pas de s’écrouler, comme pour le Portugal
Il faut payer la dette, fût-elle illégitime en partie, Hollande dixit
Mécanisme OMT :
Stérilisation : en théorie cela doit empêcher la création de monnaie ex-nihilo par la destruction de monnaie créée. Ainsi les collatéraux, garanties pris par la BCE seront stérilisés soit par :
des offres de dépôts à terme déjà utilisé dans les achats du Security Market Progam (SMP)
des encaissements de créances détenues par la BCE détruisant en proportion la monnaie BCE créée
titrisation des créances (genre subprimes) en les remettant dans le circuit financier, mais je ne suis pas sûr que ses statuts l’autorise (mais ils ont été si souvent violés, contournés...)
des actifs réels et liquides
Toujours en théorie, cela éviterait une augmentation de l’inflation (respect des statuts de la BCE)
Créancier Senior :Ce statut donne un privilège à ce créancier sur ceux de rang inférieur, les créanciers ordinaires.Une priorité de paiement en cas de difficulté comme un défaut.
Dans le cas de la restructuration de la dette grecque, la BCE détentrice de cette dette, s’était auto-exclue du périmètre du Private Sector Involvment, pour ne pas supporter des pertes qui l’aurait mise au tapis.
Donc en y renoncant elle se place au même rang que les autres créanciers ordinaires et accepte un abandon de souveraineté
Rachat illimité :
Sur ces créances on favorise les acteurs des marchés en leur permettant d’apporter toutes leurs créances actuelles et à venir en garantissant le paiement.
Open bar, venez et servez-vous
Conclusion (provisoire) :
Avec les différents traités, notamment Lisbonne, le MES et le TSCG renforcé par les Six et Two Packs, Pacte de Croissance et de Solidarité, Pacte Euro +, la classe politico-financière nous a mis dans un carcan de contraintes dont nous ne sortirons que par l’éclatement de la zone euro dont ils retardent le plus l’échéance après avoir ruinés, mis en esclavage les peuples, détruit les états de droit
13/09 01:45 - bigglop
Graphe Dette/PIB, pas très détaillé, mais on distingue les points d’inflexion
12/09 16:54 - bigglop
@Eau du robinet, Par rapport aux enjeux actuels sur les dettes publiques et déficits, la (...)
12/09 00:03 - eau-du-robinet
Ré-Bonjour bigglop, — début de citation — Jusque 1992, la Banque de France pouvait (...)
11/09 19:48 - bigglop
Re-bonjour @Eau du robinet, Voici ce que j’ai trouvé sur Wikipédia, et que j’ai lu (...)
10/09 17:29 - eau-du-robinet
Bonjour bigglop, :-) Pour moi l’origine de la dette remonte à la loi 73-7 , article 25 (...)
09/09 21:36 - Rémi André
Entièrement d’accord ! Application de l’article 50 du Traité de Lisbonne (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération