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Commentaire de bigglop

sur Super Mario a mis son habit de Père Noël...


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bigglop bigglop 8 septembre 2012 22:38

Bonjour à tous,

@TDK1, merci de nous livrer votre analyse « à chaud », mais vous ne traitez pas de l’abandon de la « seniorité » de la BCE et de la « stérilisation » des créances pourries prises en garantie (collatéral) par la BCE.
En effet, lors des deux LTRO, les banques ont déposé en garantie des prêts BCE, des créances sur dettes souveraines et des créances garanties par les états d’une qualité définie par des critères BCE
Conséquence visible  : les banques espagnoles, italiennes ont racheté massivement de leur dette souveraine tout se fragilisant davantage pour une brève détente sur les taux.

Je vais commencer par la conclusion, puis ensuite expliquer les motifs qui m’y conduisent.
Un crime monétaire illimité se met en place
A mon avis, il s’agit d’un grand coup de poignard dans le dos des états de l’eurozone, organisé par A Merkel, la Bundesbank et la BCE.
En effet, cette « solution » ne traite pas les causes de la crise financière, de la dette publique, de l’euro, mais « soigne » les symptômes. On reporte dans le futur le vrai diagnostic en gagnant encore du temps (6 mois, un an) en laissant les états-nations s’enfoncer dans la récession durable par les réformes structurelles (austérité) si efficaces en Grèce, au Portugal et auxquelles Rajoy voudrait échapper.

ANALYSE

Les « conditionnalités »
La BCE conditionne l’accès au bénéfice du rachat de dette souveraine (inférieure à trois ans et ou dette long terme dont l"échéance est à trois ans), à la demande de l’état concerné d’un plan de sauvetage auprès du FESF et du MES qui lui succèdera.
En priorité, il faudra la mise en place de réformes structurelles, de l’austérité budgétaire, cad la flexibilisation du travail (droit du travail, droits sociaux (maladie, retraites, aides sociales)), fiscalité, privatisation de l’eau, énergie, transports.
Ils persistent dans cette idéologie néolibérale des politiques d’austérité pour reconquérir la croissance.
Au final, on constate que ces mesures conduisent à la précarisation, au chômage, à la baisse des salaires, au transfert de charges de l’entreprise par augmentation des taxes (TVA, CSG,...) sur les salaires dont la base imposable se réduit donc diminution des recettes fiscales pour le désendettement public et in fine accroissement mécanique du déficit et de la dette, accroissement de la pauvreté, des inégalités.
Pour l’activité économique, les entreprises, le financement de la trésorerie, des investissement devient difficile, sinon impossible, et en conséquence fermeture d’entreprises avec chômage, perte de recettes fiscales et sociales.
Face aux incertitudes fiscales, financières, les entrepreneurs diffèrent leurs investissements surtout en matériel de production
En conséquence, l’outil de production devient obsolète et même si le coût du travail baisse le ratio coût du travail/productivité se dégrade et par conséquent la compétitivité se dégrade aussi.
Ainsi les gains de productivité potentiels ne se réalisent pas et nous sommes dans un cercle vicieux.

Par cette conditionnalité du MES, le programme OMT de la BCE place le MES en première ligne.
En effet le MES peut racheter de la dette souveraine sur les marchés, avec une garantie sur les premières pertes procurant un effet de levier. Le MES est un hedge fund, un SPV (spécial purpose vehicle) avec ses activités de rehausseur de crédit et d’émetteur de certificats d’assurance, mais il peut aussi titriser ses créances, ça ne vous rappelle rien ?
Comme la capacité d’action du MES est limitée, ce sera donc le mécanisme OMT de la BCE qui prendra le relais.

Cette stratégie en deux coups garantit aux détenteurs de dettes souveraines d’être payés quoiqu’il arrive. Cela va permettre aux banques mondiales et surtout européennes de se recapitaliser, de réduire la taille de leur bilan aisément, alors qu’aujourd’hui elles sont en faillite technique ne respectant pas les critères de Bâle III malgré des « assouplissements » sur le % de fonds propres et des méthodes comptables des provisions, évaluation des actifs, des dettes (très technique)

Cela peut créer des effets pervers sur les taux long terme demandés car ces taux se décomposent en une prime de risque de non paiement et une prime de conversion sur le risque de défaut, de disparition de l’eurozone. Rien n’empêche un prêteur d’augmenter significativement son taux à dix ans (par exemple), pour obtenir le produit des intérêts à 10 ans en 5 ans, puis plus tard déposer ces titres en collatéral OMT auprès de la BCE.

Autre effet, les états riquent de privilégier pour leur financement budgétaire les émissions de bonds à 3 ans. Ainsi pour bénéficier de bas taux, ils financeront les paiements à échéance de la dette en capital par du court terme en la faisant « rouler », ainsi que les déficits sur les dépenses structurelles, mais aussi les dépenses de fonctionnement, reportant ainsi le risque sur la BCE puisqu’elle ne demande plus de qualité minimale pour les collatéraux apportés 

En conclusion :

Comme depuis la crise financière, on continue à « sauver « les banques avec le MES, le programme OMT qui leur offre une garantie de paiement tout en les encourageant à continuer à spéculer contre les dettes souveraines en toute impunité, sans prendre leurs pertes.

La mise en place des plans d’austérité conduisent à la réduction des recettes fiscales et sociales et à l’augmentation des déficits et dettes publiques pour le plus grand bénéfice des marchés financiers

La boucle est bouclée


Qui sont les garants en dernier ressort ? Les Experts répondent la BCE par le programme OMT et les Etats (contribuables) pour le MES (engagement irrévocable et indéfini des états) mais aussi pour la recapitalisation future de la BCE

Pour la BCE, après les deux LTRO, la taille du bilan serait passée à 3000 mds €, pour les fonds propres de 69 mds € augmentés d’une réserve de réévaluation de 120 mds €, soit 6,3 % de fonds fonds propres. C’est vraiment très rassurant, sachant que Bâle III demandait 9% aux banques privées.


Le but de ce programme OMT est d’empêcher (pour un temps) la disparition de la zone euro, mais aussi les restructurations de dettes publiques suite à un défaut partiel.

La restructuration de la dette grecque a été un échec bien dissimulé car les déficits et la dette publique se creusent, la récession sinon la dépression s’installent avec un PIB qui n’en finit pas de s’écrouler, comme pour le Portugal


Il faut payer la dette, fût-elle illégitime en partie, Hollande dixit


Mécanisme OMT :

Stérilisation  : en théorie cela doit empêcher la création de monnaie ex-nihilo par la destruction de monnaie créée. Ainsi les collatéraux, garanties pris par la BCE seront stérilisés soit par :

  • des offres de dépôts à terme déjà utilisé dans les achats du Security Market Progam (SMP)

  • des encaissements de créances détenues par la BCE détruisant en proportion la monnaie BCE créée

  • titrisation des créances (genre subprimes) en les remettant dans le circuit financier, mais je ne suis pas sûr que ses statuts l’autorise (mais ils ont été si souvent violés, contournés...)

  • des actifs réels et liquides

Toujours en théorie, cela éviterait une augmentation de l’inflation (respect des statuts de la BCE)

Créancier Senior :Ce statut donne un privilège à ce créancier sur ceux de rang inférieur, les créanciers ordinaires.Une priorité de paiement en cas de difficulté comme un défaut.

Dans le cas de la restructuration de la dette grecque, la BCE détentrice de cette dette, s’était auto-exclue du périmètre du Private Sector Involvment, pour ne pas supporter des pertes qui l’aurait mise au tapis.

Donc en y renoncant elle se place au même rang que les autres créanciers ordinaires et accepte un abandon de souveraineté

Rachat illimité  :

Sur ces créances on favorise les acteurs des marchés en leur permettant d’apporter toutes leurs créances actuelles et à venir en garantissant le paiement.

Open bar, venez et servez-vous

Conclusion (provisoire)  :

Avec les différents traités, notamment Lisbonne, le MES et le TSCG renforcé par les Six et Two Packs, Pacte de Croissance et de Solidarité, Pacte Euro +, la classe politico-financière nous a mis dans un carcan de contraintes dont nous ne sortirons que par l’éclatement de la zone euro dont ils retardent le plus l’échéance après avoir ruinés, mis en esclavage les peuples, détruit les états de droit



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