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Super Mario a mis son habit de Père Noël...

La bombe atomique que Mario Draghi a lancé aujourd'hui va-t-elle exploser et nous pulvériser ou jouera-t-elle son rôle de dissuasion ?

Une fois encore, les lecteurs de MVMA étaient informés depuis le 6 août (il y a pile un mois) de ce que préparait Mario Draghi. L'achat massif de dette pourrie est lancé. L'opération s'appellera OMT pour "Outright Monetary transaction".

 

  • Ligne ouverte pour acheter les obligations des Etats en difficulté, sans plafond.
  • Achats passant par le FESF, c'est-à-dire accepter les conditions drastiques imposées en cas d'appel à l'aide.

Deux points dans l'annonce d’aujourd’hui que nous n'avions pas précisé.

Le premier, c'est que Mario Dragi a limité l'intervention de la BCE aux obligations qui ont une maturité inférieure à trois ans alors que ses précédentes interventions se focalisaient plutôt sur de la dette à long terme. C'est, dans l'esprit des interventionnistes, une manière d'espérer limiter les risques. Si un pays, bien qu'ayant fait appel au FESF et bien qu'ayant accepté les mesures d'austérité que celui-ci impose, ne respectait pas ses engagements en matière de réformes ou de déficit, la BCE pourrait cesser ses opérations de soutien et s'en tirer sans trop de dommage, n’ayant pas dans son bilan des obligations à long terme ne valant plus rien. Autre avantage, nous savons, pour l'avoir vécu avec la Grèce, que la hantise de la BCE s'appelle "restructuration". Elle ne peut pas se permettre d'abandon de créance. Or, justement, les titres à court terme échappent aux restructurations de la dette.

Le second, ce sont les critères "déclencheurs" de l'opération de rachat massif. Or là, notre ami Mario est resté dans le flou. A quel moment, à partir de quel écart entre les taux de référence (allemands ?) et ceux du pays concerné va-t-il appuyer sur la détente ? Le mystère reste entier. Mais comme la machine ne peut se mettre en route qu'à partir du moment où le pays concerné en fait la demande, on peut estimer qu'il n'y aura pas un fou dans la zone euro pour se mettre sous les fourches caudines du FESF si la situation ne l'exige pas.

Que penser de cette décision ? A vrai dire, je ne change pas un mot de l'appréciation que j'en faisais il y a un mois. Certains commentateurs comparent cette décision à une bombe atomique. Ils expliquent que désormais les marchés n'ont plus aucun intérêt à spéculer sur une dette d'un pays en difficulté, parce que Super Mario interviendra et raflera tout. Moi, je pense que cette comparaison avec la bombe atomique a un fond de vérité. Cette opération ne marchera que si.... elle n'a pas à fonctionner. C'est comme la menace nucléaire. Elle ne fonctionne que tant qu'on ne s'en sert pas. SI par malheur on est amené à s'en servir, c'est la moitié de la planète qui saute. Avec l'OMT, si Super Mario appuie sur le bouton, les conséquences peuvent être terribles. Terribles les sommes colossales qui sont en jeu. Terrible la tête du bilan de la BCE plombé avec 1000 milliards de dettes pourries supplémentaires. Terrible les politiques d'austérités qui seront imposées aux pays qui feront appel au parapluie de l'OMT. Nous n'avons pas vu pour l'instant que les mesures imposées par le FESF et les troïkas successives permettaient effectivement aux pays de se sortir de l'ornière dans laquelle ils s'étaient enfoncées. Terrible enfin le monceau de dettes qui sera accumulé. Car au bout du bout, ces dettes, il faudra les payer. Et là, deux hypothèses. Soit l'Euro sauve sa peau et je reviens à ma conviction que seule l'hyperinflation permettra d'éponger, soit l'Euro explose (ce qui est toujours possible car rien ne dit que les Etats joueront le jeu de l'austérité ou réussiront, même en jouant le jeu, à rétablir leur situation) et là, il faudra dissoudre la BCE et... payer le passif ! Sauf que dans ce cas, le passif sera commun, c'est à dire que tous les pays paieront même ceux qui n'auront pas fait appel à l'OMT. Autrement dit, que ce soit par l'inflation ou par la dissolution de la BCE, ce sont tous les pays de la zone Euro qui paieront pour ceux qui sont ou seront en difficulté. Quelque part Hollande a ce qu'il voulait, faire payer les dettes du sud par les pays du nord.

De tout cela nos gouvernants sont-ils conscients ou inconscients ? Sans sombrer dans la paranoïa ou la théorie du complot, je me demande sincèrement si certains "jusqu'au boutistes" ne font pas exprès de mettre l'Europe dans une situation telle qu'ils puissent ensuite présenter leur projet fédéraliste comme le seul recours. Gageons que nous allons les entendre nous expliquer que face à la solidarité désormais imposée des dettes, il FAUT que s'impose à tous les mêmes règles budgétaires et la même rigueur de gestion, que cela ne peut se faire que par le biais de l'Europe fédérale et qu'il y a urgence à accélérer la marche vers l'adoption du pacte budgétaire européen, du traité de stabilité, de la coordination et la gouvernance (TSCG) signé en février dernier. D'ailleurs, comme nous l'évoquons dans un article précédent, les structures de contrôle des banques se mettent en place. Il ne manque plus que le contrôle des budgets. Aucun doute à mes yeux que le risque "nucléaire" sera utilisé comme une façon d'imposer le fédéralisme par la peur de l'explosion.

Pour ceux qui en ont le courage, l'intégralité de la conférence de presse de Mario Draghi est en ligne sur MVMA TV (3 videos).


Article paru sur MavieMonargent


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22 réactions à cet article    


  • Aldous Aldous 8 septembre 2012 13:51

    Mario Draghi est un ancien cadre et oligé de Goldman Sachs.


    Attendre quoi que ce soit de positif de ce predateur c’et n’avoir rien suivi à la situation actuelle, en particulier à l’ecorchage de la Grèce dans lequel Goldman Sachs fut le boucher en chef.

    • Tzecoatl Claude Simon 8 septembre 2012 16:59

      Super Mario a bien joué pour en finir avec la spéculation sur les dettes publiques. Par contre, il est regrettable que cette offre soit assortie d’un FESF assimilable aux pires pratiques du FMI. Les états n’ont pas à abdiquer une nouvelle fois leur souveraineté à la doxha libérale qui les a emmené droit dans le mur.


      Ce qu’il est en revanche regrettable, c’est que des intervenants privés, comme les banques, voient leur dettes pourries recyclées par les états, et donc maintenant potentiellement la BCE. Car ce que demande Bruxelles, c’est de plier encore plus les états aux intérêts privés, alors que ceux-là même ont échoués.

      Mais si le chantage néo-libéral bruxellois se fait trop fort au détriment des européens du sud, il leur reste toujours l’arme du chantage de la souveraineté monétaire.

    • bigglop bigglop 8 septembre 2012 22:38

      Bonjour à tous,

      @TDK1, merci de nous livrer votre analyse « à chaud », mais vous ne traitez pas de l’abandon de la « seniorité » de la BCE et de la « stérilisation » des créances pourries prises en garantie (collatéral) par la BCE.
      En effet, lors des deux LTRO, les banques ont déposé en garantie des prêts BCE, des créances sur dettes souveraines et des créances garanties par les états d’une qualité définie par des critères BCE
      Conséquence visible  : les banques espagnoles, italiennes ont racheté massivement de leur dette souveraine tout se fragilisant davantage pour une brève détente sur les taux.

      Je vais commencer par la conclusion, puis ensuite expliquer les motifs qui m’y conduisent.
      Un crime monétaire illimité se met en place
      A mon avis, il s’agit d’un grand coup de poignard dans le dos des états de l’eurozone, organisé par A Merkel, la Bundesbank et la BCE.
      En effet, cette « solution » ne traite pas les causes de la crise financière, de la dette publique, de l’euro, mais « soigne » les symptômes. On reporte dans le futur le vrai diagnostic en gagnant encore du temps (6 mois, un an) en laissant les états-nations s’enfoncer dans la récession durable par les réformes structurelles (austérité) si efficaces en Grèce, au Portugal et auxquelles Rajoy voudrait échapper.

      ANALYSE

      Les « conditionnalités »
      La BCE conditionne l’accès au bénéfice du rachat de dette souveraine (inférieure à trois ans et ou dette long terme dont l"échéance est à trois ans), à la demande de l’état concerné d’un plan de sauvetage auprès du FESF et du MES qui lui succèdera.
      En priorité, il faudra la mise en place de réformes structurelles, de l’austérité budgétaire, cad la flexibilisation du travail (droit du travail, droits sociaux (maladie, retraites, aides sociales)), fiscalité, privatisation de l’eau, énergie, transports.
      Ils persistent dans cette idéologie néolibérale des politiques d’austérité pour reconquérir la croissance.
      Au final, on constate que ces mesures conduisent à la précarisation, au chômage, à la baisse des salaires, au transfert de charges de l’entreprise par augmentation des taxes (TVA, CSG,...) sur les salaires dont la base imposable se réduit donc diminution des recettes fiscales pour le désendettement public et in fine accroissement mécanique du déficit et de la dette, accroissement de la pauvreté, des inégalités.
      Pour l’activité économique, les entreprises, le financement de la trésorerie, des investissement devient difficile, sinon impossible, et en conséquence fermeture d’entreprises avec chômage, perte de recettes fiscales et sociales.
      Face aux incertitudes fiscales, financières, les entrepreneurs diffèrent leurs investissements surtout en matériel de production
      En conséquence, l’outil de production devient obsolète et même si le coût du travail baisse le ratio coût du travail/productivité se dégrade et par conséquent la compétitivité se dégrade aussi.
      Ainsi les gains de productivité potentiels ne se réalisent pas et nous sommes dans un cercle vicieux.

      Par cette conditionnalité du MES, le programme OMT de la BCE place le MES en première ligne.
      En effet le MES peut racheter de la dette souveraine sur les marchés, avec une garantie sur les premières pertes procurant un effet de levier. Le MES est un hedge fund, un SPV (spécial purpose vehicle) avec ses activités de rehausseur de crédit et d’émetteur de certificats d’assurance, mais il peut aussi titriser ses créances, ça ne vous rappelle rien ?
      Comme la capacité d’action du MES est limitée, ce sera donc le mécanisme OMT de la BCE qui prendra le relais.

      Cette stratégie en deux coups garantit aux détenteurs de dettes souveraines d’être payés quoiqu’il arrive. Cela va permettre aux banques mondiales et surtout européennes de se recapitaliser, de réduire la taille de leur bilan aisément, alors qu’aujourd’hui elles sont en faillite technique ne respectant pas les critères de Bâle III malgré des « assouplissements » sur le % de fonds propres et des méthodes comptables des provisions, évaluation des actifs, des dettes (très technique)

      Cela peut créer des effets pervers sur les taux long terme demandés car ces taux se décomposent en une prime de risque de non paiement et une prime de conversion sur le risque de défaut, de disparition de l’eurozone. Rien n’empêche un prêteur d’augmenter significativement son taux à dix ans (par exemple), pour obtenir le produit des intérêts à 10 ans en 5 ans, puis plus tard déposer ces titres en collatéral OMT auprès de la BCE.

      Autre effet, les états riquent de privilégier pour leur financement budgétaire les émissions de bonds à 3 ans. Ainsi pour bénéficier de bas taux, ils financeront les paiements à échéance de la dette en capital par du court terme en la faisant « rouler », ainsi que les déficits sur les dépenses structurelles, mais aussi les dépenses de fonctionnement, reportant ainsi le risque sur la BCE puisqu’elle ne demande plus de qualité minimale pour les collatéraux apportés 

      En conclusion :

      Comme depuis la crise financière, on continue à « sauver « les banques avec le MES, le programme OMT qui leur offre une garantie de paiement tout en les encourageant à continuer à spéculer contre les dettes souveraines en toute impunité, sans prendre leurs pertes.

      La mise en place des plans d’austérité conduisent à la réduction des recettes fiscales et sociales et à l’augmentation des déficits et dettes publiques pour le plus grand bénéfice des marchés financiers

      La boucle est bouclée


      Qui sont les garants en dernier ressort ? Les Experts répondent la BCE par le programme OMT et les Etats (contribuables) pour le MES (engagement irrévocable et indéfini des états) mais aussi pour la recapitalisation future de la BCE

      Pour la BCE, après les deux LTRO, la taille du bilan serait passée à 3000 mds €, pour les fonds propres de 69 mds € augmentés d’une réserve de réévaluation de 120 mds €, soit 6,3 % de fonds fonds propres. C’est vraiment très rassurant, sachant que Bâle III demandait 9% aux banques privées.


      Le but de ce programme OMT est d’empêcher (pour un temps) la disparition de la zone euro, mais aussi les restructurations de dettes publiques suite à un défaut partiel.

      La restructuration de la dette grecque a été un échec bien dissimulé car les déficits et la dette publique se creusent, la récession sinon la dépression s’installent avec un PIB qui n’en finit pas de s’écrouler, comme pour le Portugal


      Il faut payer la dette, fût-elle illégitime en partie, Hollande dixit


      Mécanisme OMT :

      Stérilisation  : en théorie cela doit empêcher la création de monnaie ex-nihilo par la destruction de monnaie créée. Ainsi les collatéraux, garanties pris par la BCE seront stérilisés soit par :

      • des offres de dépôts à terme déjà utilisé dans les achats du Security Market Progam (SMP)

      • des encaissements de créances détenues par la BCE détruisant en proportion la monnaie BCE créée

      • titrisation des créances (genre subprimes) en les remettant dans le circuit financier, mais je ne suis pas sûr que ses statuts l’autorise (mais ils ont été si souvent violés, contournés...)

      • des actifs réels et liquides

      Toujours en théorie, cela éviterait une augmentation de l’inflation (respect des statuts de la BCE)

      Créancier Senior :Ce statut donne un privilège à ce créancier sur ceux de rang inférieur, les créanciers ordinaires.Une priorité de paiement en cas de difficulté comme un défaut.

      Dans le cas de la restructuration de la dette grecque, la BCE détentrice de cette dette, s’était auto-exclue du périmètre du Private Sector Involvment, pour ne pas supporter des pertes qui l’aurait mise au tapis.

      Donc en y renoncant elle se place au même rang que les autres créanciers ordinaires et accepte un abandon de souveraineté

      Rachat illimité  :

      Sur ces créances on favorise les acteurs des marchés en leur permettant d’apporter toutes leurs créances actuelles et à venir en garantissant le paiement.

      Open bar, venez et servez-vous

      Conclusion (provisoire)  :

      Avec les différents traités, notamment Lisbonne, le MES et le TSCG renforcé par les Six et Two Packs, Pacte de Croissance et de Solidarité, Pacte Euro +, la classe politico-financière nous a mis dans un carcan de contraintes dont nous ne sortirons que par l’éclatement de la zone euro dont ils retardent le plus l’échéance après avoir ruinés, mis en esclavage les peuples, détruit les états de droit



    • bigglop bigglop 9 septembre 2012 00:46

      Correction : lire Pacte de Stabilité et de Croissance et non Pacte de Croissance et de Solidarité

      Addendum ;
      La BCE, M Draghi, n’a pas précisé à partir de quels critères le programme OMT serait activé, par exemple % de variation du spread, du taux de crédit CT, MT, LT. Il reste dans le flou artistique.


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 9 septembre 2012 09:41

      Bonjour biglop,

      très bonnes explications et analyse, que je partage avec vous !

      L’éclatement de l’Europe est inévitable ... et pourtant ...rien semble les arrêter !

      Je suis surpris de voire que ses gens « politico-financiers » poussent leur escroquerie jusqu’au bout. 

      Nous payons de plus en plus d’intérêts sur la dette publique !

      On parle de la crise de la dette.
      Mais ce n’est pas celle-ci en elle-même qui est la cause de la misère dans laquelle vivent nos amis Grecs, les Italiens et Espagnols, ainsi que nous-même dans un avenir pas si lointain…Ce sont sont les intérêts de ceux-ci qui sont bien souvent plus élevés que la dette réelle actuelle des états. Ce sont pourtant ces pays tous aussi endettés les uns que les autres qui s’empruntent ainsi mutuellement de l’argent, contribuant ainsi à des plans d’aides.

      C« est une vrai bombe à retardement ...

      La France à a ce jour »rembourse" plus de 1.400.000.000.000 d’Euros (1.400 milliards d’Euros) aux banques privées depuis 1973 !

      Ce système mis en place le 3 janvier 1973 est un véritablement parasitage de nos finances publiques et nous prive des services publiques de qualités !!!

      J’ai bien pu chercher un tableau des pays européens (endetté) pour savoir combien d’intérêts paye chaque pays sur ses dettes publiques respectives !

      Combien payé l’Europe en intérêts sur l’ensemble des dettes publiques ?

      Impossible de trouver les chiffres !!!

      Les chiffres que j’ai pu trouver sont les suivantes :

      France 2011 : 50.000.000.000 d’Euros (50 milliards d’Euros)
      Allemagne 2011 : 37.000.000.000.000 (37 milliards d’Euros)
      autres les autres pays européens ?
      .... si quelqu’un arrive à completter ce tableau ? ...

      L’économie Européenne est plombé par des intérêts croissantes sur les dettes publiques, argent qui, je doit rappeler, est prélevé a travers de nos impôts !

      Je me suis amusé à calculer le montant que chaque habitant en France payé en impôts pour financer les intérêts sur la dette publique (c’est une moyenne :

      En France on compte environ 65 million d’habitants.
      Chaque année, chaque habitant, je fait une moyenne, paye de sa poche 769,23 Euros juste que pour les intérêts de la dette.

      Exemple une famille, un père, la mère et ses deux enfants (donc 4 personnes) payent donc 3076,92 Euro / ans pour rembourser les intérêts de la dette publique !

      Tout le monde à maintenant compris ce qui représentent les intérêts de la dette publique ?  smiley

       


    • bigglop bigglop 9 septembre 2012 11:29

      @Eau du robinet.
      Je vous remercie de votre commentaires et de vos précisions.
      Très accessoirement, la loi de 1973 autorisait des avances et des prêts assurant la liquidité du Trésor. Ce n’est qu’à partir du 7 février 1992, traité de Maastricht et son article 123 que tout s’est gâté. Jusqu’en 1992, la BDF pouvait prêter jusqu’à 10,5 mds sans intérêts, puis 10 mds à faible taux

      Pour les responsabilité des décideurs politiques, je vous renvoie sur un de mes précédents commentaires

      Bon dimanche, cordialement, Jacques


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 10 septembre 2012 17:29

      Bonjour bigglop, smiley

      Pour moi l’origine de la dette remonte à la loi  73-7 , article 25 du 3 Janvier 1973.

      Que prévoit cette loi ? "Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France". En clair, la Banque de France ne pouvait et ne peut plus faire crédit à l’État, elle n’a plus le droit de le financer !

      Jusque là (3 Janvier 1973), l’État avait le droit d’emprunter à des taux d’intérêt très faibles voire nuls auprès de la Banque de France. Désormais, il ne lui reste plus que deux options : se tourner directement vers les particuliers ou vers les banques privées.

      Graphique de la dette publique

      L’article 104 du Traité de Maastricht à été signé le 7 février 1992 et il est entrée en vigueur le 1er novembre 1993. Puis plus tard, en 2008, si ma mémoire est bonne, l’article 104 de Maastricht est devenu l’article 123 de Lisbonne.


    • bigglop bigglop 11 septembre 2012 19:48

      Re-bonjour @Eau du robinet,

      Voici ce que j’ai trouvé sur Wikipédia, et que j’ai lu ailleurs (site économique, historique)

      Extrait :

      "La critique de la « loi de 1973 » s’inscrit en fait dans un débat économique plus large, notamment sur la création monétaire. La France a aujourd’hui une dette de plus 1 800 milliards d’euros, or elle a déjà payé plus de 1 400 milliards d’euros d’intérêts à ses créanciers depuis 40 ans. Des créanciers qui sont à 65 % étrangers et en grande partie des banques privées et des marchés financiers1.

      Jusque 1992, la Banque de France pouvait lui prêter sans intérêt 10,5 milliards puis 10 autres milliards à taux très faible2. Au delà, l’État doit emprunter sur le marché privé, c’est ce qu’il s’est passé en 1973.

      Beaucoup de gens croient que la loi de 1973 oblige l’État à emprunter aux marchés financiers privés par son article 25 : « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France3. »

      En fait c’est en 1993, avec le Traité de Maastricht4, qu’une telle interdiction de principe est énoncée, dans son article 104, paragraphe 1 également réécrit à l’article 123 du TFUE5."

      Je n’ai pas trouvé de graphique de l’évolution de la dette publique depuis 1945, seulement un graphe sur le déficit assez parlant

      Qu’en pensez-vous ?


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 12 septembre 2012 00:03

      Ré-Bonjour bigglop,

      — début de citation —
      Jusque 1992, la Banque de France pouvait lui prêter sans intérêt 10,5 milliards puis 10 autres milliards à taux très faible2. Au delà, l’État doit emprunter sur le marché privé, c’est ce qu’il s’est passé en 1973.

      Beaucoup de gens croient que la loi de 1973 oblige l’État à emprunter aux marchés financiers privés par son article 25 : « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France3. »

      En fait c’est en 1993, avec le Traité de Maastricht4, qu’une telle interdiction de principe est énoncée, dans son article 104, paragraphe 1 également réécrit à l’article 123 du TFUE5.« 
      — fin de citation —

      Je ne sais pas ou l’auteur (sur WIKI...) à cherché cette information sur les 10,5 milliards + 10 milliards à taux faible ? J’ai trouvé cette information nulle part ailleurs ...

      Admettons, que la Banque de France pouvait prêter 20,5 (10,5 + 10) milliards après la loi du 3 janvier 1973 ... Quand on regarde le tableau suivant
      http://ecosocietal.files.wordpress.com/2010/08/190910-3.png
      on constate qu’en 1979 la dette s’élévait déjà à 82,8 milliards d’euros donc les 20,5 milliards d’Euros ne representent qu’un quart (voire col 4). Puis en 1993 la dette est déjà montée à 515,4 milliards d’Euros ... on y est bien loin des 20,5 milliards ...
      J’en deduit que l’origine de la dette publique est bel et bien la loi du 3 janvier 1973.

      Ce texte sur wiki crée des embrouille, il faudrait le corriger car c’est ERRONÉE !
      L’interdiction remonte au 3 janvier 1973 en ce qui concerne la France !

       »Pour moi« l’article 25 est très claire en soit (aucune exception est mentionnée).

      Je fait aussi confiance à Etienne Chouard (Professeur d’économie) . Dans la
      vidéo suivante, laquelle à une durée de 6:51 minutes, il évoque à deux reprises l’année 73 (1973).
      http://www.dailymotion.com/video/xlgdzl_etienne-chouard-l-arnaque-de-l-impot-sur-le-revenu_news#from=embediframe

      Et dans cette vidéo Etienne Chouard dit bien :
      http://www.dailymotion.com/video/xi5vdd_etienne-chouard-les-gros-malins-de-la-theorie-du-complot_news?start=388
       »A partir du moment ou l’état en 73 à renonce à créer la monnaie ..."

      Puis quand on regarde votre graphique on voit bien que la courbe commence bien à déscendre, est un hazard, en 1973.

      L’origine de la dette française est ancrée dans la loi 73-7 , article 25 du 3 Janvier 1973, retranscrit bien plus tard dans le droit européen.


    • bigglop bigglop 12 septembre 2012 16:54

      @Eau du robinet,

      Par rapport aux enjeux actuels sur les dettes publiques et déficits, la décision de la Cour Constitutionnelle de Karlsrhue, le Mes et TSCG, plus le programme « Outright Monetary Transaction » de la BCE, la récession économique, je trouve que cette discussion sur la Loi de 1973 plutôt « ésotérique » en ce moment.
      Je vous propose de la suspendre et j’ai été heureux d’échanger avec vous de façon cordiale

      A très bientôt


    • bigglop bigglop 13 septembre 2012 01:45

      Graphe Dette/PIB, pas très détaillé, mais on distingue les points d’inflexion


    • Reivax Nemo Reivax Nemo 8 septembre 2012 13:58

      sauf que tous les referendum dont la commission européenne et les gouvernement ont oublié qu’ils avaient jamais existé montre que les peuples ne veulent pas d’un tel mastodonte de bureaucratie où des gens non élus et en conflit d’intérêt avec des banques (goldman sachs pour draghi par exemple, et barrosso) transmettent le diktat des marchés sur les politiques d’austérité à appliquer et sur la destruction des structures d’Etat en place.

      J’emploi le mot diktat en conscience de cause, car c’est le meilleur chemin à prendre pour le retour du fascisme de masse en Europe.


      • Yvance77 8 septembre 2012 14:00

        La vraie bombe atomique aurait consisté à rendre les richesses sopliées aux peuples. On n’y est pas du tout... donc rien de nouveau ce le doux soleil de la mondialisation financière.



          • SEPH SEPH 8 septembre 2012 16:20

            L’opération lancée par Mario Draghi est faite les banques afin d’éviter le non remboursement de la dette par les États européens : Grèce,Portugal,Espagne,Italie, Malte,Chypre, ...France et les autres. C’est plus qu’une couverture pour les banques, cela permet aux banques de spéculer sans risques

            Mario Draghi est devenu le gouverneur des pays de la zone euro puisqu’il détient les cordons de la bourse.

            La France si elle ne veut pas sombrer dans la récession et l’inflation galopante n’a qu’une solution sortir de ce marécage où les banquiers dévorent toutes les richesses : le chômage,la précarité, les bas salaires devenant la norme pour les salariés


            • Tzecoatl Claude Simon 8 septembre 2012 17:27

              Effectivement, Draghi vient de sécuriser les créances. La prime de risque, donc l’intérêt de ces créances, ne peut être qu’inférieur à l’inflation, où alors je me fache.


            • Rémi André 9 septembre 2012 21:36

              Entièrement d’accord ! Application de l’article 50 du Traité de Lisbonne

              www.u-p-r.fr


            • Jean-Louis CHARPAL 8 septembre 2012 17:00

              Bombe atomique ?

              Pétard mouillé plutôt !

              Tout cela relève de l’escroquerie ultra libérale et démontre à quel point ce système repose tout entier sur le mensonge et une langue de bois insupportable !

              Que faudrait -il faire dans un monde qui marche sur ses peids et non sur la tête ?

              Que les Gouvernements empruntent à taux faible, voire nul, les sommes nécessaires à leur développement, aux banques centrales.

              Quelle ânerie monumentale que ceux-ci empruntent à des taux délirants (pouvant aller jusqu’à 17% !) leur propre monnaie. Alors que les banksters eux les obtiennent à 1% auprès de la BCE.Cela relève de l’escroquerie pure et simple et du Code Pénal !

              La BCE ne va absolument rien changer à ça. Et le pire, c’est que maintenant elle va encore aggraver les choses et que les médias pourris veulent nous faire croire que ce bond en arrière est une avancée !

              Les banksters n’ont pas à être subventionnés par la BCE, ni remerciés, ni secourus ! Ils perçoivent des intérêts délirants « récompensant » les risques qu’ils prennent. Donc ça suffit.

              De plus, lorsqu’ un pays recevra cette « aide », il sera encore plus enfoncé dans la misère. Lui sera imposée une politique débile d’austérité, saignant encore plus un malade qui a besoin de transfusions et non de saignées !

              A quand une presse libre et indépendante qui explique tout ça au peuple en lieu et place des chiens de garde et experts corrompus qui ne savent que répéter leur dogme absurde comme des perroquets ? 


              • Tzecoatl Claude Simon 8 septembre 2012 17:15

                " Gageons que nous allons les entendre nous expliquer que face à la solidarité désormais imposée des dettes, il FAUT que s’impose à tous les mêmes règles budgétaires et la même rigueur de gestion, que cela ne peut se faire que par le biais de l’Europe fédérale et qu’il y a urgence à accélérer la marche vers l’adoption du pacte budgétaire européen, du traité de stabilité, de la coordination et la gouvernance (TSCG) signé en février dernier."

                En écoutant ce que les américains pensent de leur fédéralisme, c’est clair, ça donne envie.

                Notez que tout les zélateurs d’une Europe fédérale se soucient très peu de plâtrer leur nouvelle marotte de démocratie.

                • eau-du-robinet eau-du-robinet 9 septembre 2012 00:07

                  — début de citation —
                  Ligne ouverte pour acheter les obligations des Etats en difficulté, sans plafond.
                  — din de citation —

                  La BCE peut donc désormais acheter les dettes des états Européens, mais ceci sous certaines conditions contraignantes....

                  Est-ce légal ?
                  Pas vraiment mais la BCE à fait un « jolie » tour de passe passe (entorse à l’article 123 du TFUE)

                  L’OMT (Outright Monetary Transactions) concernera les obligations d’État de maturité inférieure à 3 ans, et les opérations auront lieu sur le marché secondaire ; c’est à dire que la BCE rachètera à des investisseurs des obligations souveraines déjà émises sur le marché et ne financera donc pas directement les Etats. Le financement aurait été direct si la BCE avait acheté sur le marché primaire, c’est à dire au moment des émissions obligataires. Pourquoi cette distinction de maturité et d’achat sur le marché primaire ou secondaire ? Simplement pour éviter la monétisation pure et dure, c’est à dire le financement des États par la Banque Centrale qui est totalement interdit par l’article 123 du traité de Lisbonne.

                  Article 123 du traité de Lisbonne :

                  1. « Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées »banques centrales nationales", d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite."

                  Voila comment violer en tout impunité l’Article 123 grace à Super MARIO !

                  Malin ? Pas vraiment, car c’est Allemagne qui est maintenant sur la sellette ! C’est elle qui vas être le garant des toutes les dettes accumulées par la BCE ! !

                  La bombe est armée, attention la détonation vas faire du dégâts !


                  • eau-du-robinet eau-du-robinet 9 septembre 2012 00:27

                    Mais c’est quoi exactement ce « Outright Monetary Transactions » ?

                    Il s’agit d’un nouveau programme lancé par la BCE, en raison des "perturbations graves observées sur le marché des obligations publiques qui proviennent de craintes infondées de la part des investisseurs sur le réversibilité de l’euro" (Mario Draghi, conférence de presse Francfort 06/092012).

                    Ce programme permet à la BCE de racheter les dettes d’Etats de la zone Euro émises entre 1 et 3 ans et de contourner l’article 123 du traité de Lisbonne.


                  • Saul 9 septembre 2012 18:03

                    Quand on a adopté l’euro le cadre institutionnel qui le créait n’a pas été expertisé pour tenter de prévoir s’il pouvait comporter l’apparition de crises financières graves et, si ces crises apparaissaient, comment on allait pouvoir les résoudre. Pourtant on savait que certains pays qui entraient dans la zone euro avait l’habitude de dévaluer leur monnaie pour résoudre des crises financières les concernant et que la dévaluation leur serait désormais interdite. Quand on regarde le cadre institutionnel de la zone euro, il devait pourtant être évident qu’il finirait par créer des crises financières.

                    Il y avait bien une monnaie unique, mais chaque État de la la zone euro était et est encore libre de se faire de la concurrence fiscale et sociale (comme le souligne le cas récent de Bernard Arnault qui veut devenir belge !).

                    Cette concurrence abolissant aussi tout barrière douanière comportait, pour diverses raisons, le risque que les États peu compétitifs allait se désindustrialiser et favoriser un développement basé sur la dépense à crédit, un secteur public hypertrophié et un endettement excessif. Le problème est que la zone euro n’étant pas un Etat Fédéral avec un budget fédéral, les pays qui devaient s’appauvrir n’avaient aucun financement à attendre, par l’intermédiaire du budget fédéral, des pays compétitifs s’enrichissant et de plus la dévaluation leur étant interdite, c’était, pour eux, un piège mortel. En outre la zone euro n’est pas une zone monétaire optimale, la mobilité du travail y est forcément réduite en raison de problèmes linguistiques et de portabilité des droits sociaux d’un pays à un autre, les chômeurs des pays s’appauvrissant ne pouvant pas, en règle général, allait travailler dans les pays où il y plus de travail. Enfin chaque État devait se financer sur les marchés financiers et il était interdit la BCE de financer les États membres de la zone euro. Les caractéristiques de ce cadre institutionnel de la zone euro comportait, à l’origine, un risque très élevé d’apparition de crises financières gravissimes. Il est étonnant qu’il n’y ait eu aucune expertise pour évaluer ce risque.

                    Aujourd’hui est-ce qu’on expertise comme il le faudrait les remèdes qui sont appliqués à la crise de la zone euro pour éviter son éclatement. Ces remèdes tentent d’éviter aux pays qui ne sont pas encore en crise d’avoir à financer de façon importante sur sur une très longue période de temps les pays en crise. Rien n’est moins sûr quant à leur pertinence si j’en crois certaines études (trois sont signalées ci-dessous) et en définitive la zone euro risque d’imploser avec un coût beaucoup plus élevé que celui qu’on aurait payé si on n’avait pas retardé son éclatement par des fausses solutions dont celles que s’apprêtent à mettre en œuvre la BCE.

                    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65572

                    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65460

                    http://raphael.didier.over-blog.fr/article-le-colosse-grec-a-genoux-109245273.html


                     

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