Ce dont vous parlez, c’est de la permissivité désastreuse avec laquelle
on a crû qu’il fallait éduquer ces bébés dont on nous disait, dans la
doxa psychanalytique, qu’ils étaient des « personnes ».
Je ne commets pas cette erreur. Pas de bons sentiments dans ma proposition, tout au contraire.
Pour vous le prouver je vais citer Thomas Gordon
qui est un excellent auteur et éducateur (dont le seul défaut est à mes
yeux de penser pouvoir « éduquer sans punir » (c’est le titre de son
livre). Notez bien que ce n’est pas mon cas. Je crois que la sanction
est éducative dès lors qu’elle a été discutée et convenue avant qu’il soit
nécessaire d’y venir).
En feuilletant son livre par hasard aujourd’hui même, j’ai trouvé cette
citation qui avait, de prime abord, intrigué ma compagne car sa chute
semblait contradictoire. Elle ne l’est pas du tout et il importe de le
comprendre. La voici, elle me servira de mot de la fin pour cet article et son
fil de commentaires :
"Plus je découvre les principales causes des comportements qui nuisent
aux jeunes et affaiblissement de notre société, plus je crois que notre
plus grand espoir de prévention réside dans un autre type de stratégie.
Il s’agit d’aider les adultes qui vivent ou travaillent avec les
enfants à apprendre un nouvelle façon de diriger leur famille, leurs
écoles et leurs organismes pour la jeunesse. Cette stratégie exigera
d’eux une attitude moins autoritaire, moins permissive et plus démocratique. "
Tout est dit je crois. Il s’agit de sortir de la naïve opposition entre autoritaire et permissif. Tout deux appartiennent au rapport de force où l’un domine l’autre. Ce qui nous sauve de cette forme de conflit latent ou patent, c’est l’accord,
qui fixe des limites et tient dès lors chacun à sa place, en le
libérant (du pouvoir de l’autre) par la loi commune. La démocratie (la
vraie) c’est cela qui pourra nous donner un vivre ensemble pacifique et
formateur pour les générations à venir. Voilà ce que je crois.