@ TF1groupie
L’école d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec l’école d’après-guerre ?
C’est aussi idiot que de dire qu’un pays dont l’armée bat en retraite (comme la France de 40) n’a rien à voir avec ce même pays quand son armée se pensait sûre d’elle-même et conquérante (comme la France de 39 au moment de la déclaration de guerre).
Dans les deux cas, notez bien, il s’agit du même pays, engagé dans la même activité : la guerre. Et ce n’est pas parce qu’on s’est fait alors submerger et qu’on battait en retraite qu’on pouvait dire qu’on cessait de se battre. C’était la drôle de guerre mais c’était une guerre quand même.
Cette drôle de guerre dans l’éducation nationale, je la connais depuis 1983 en tant qu’enseignant et depuis 1999 en tant que psychologue scolaire. C’est toujours la guerre et le fait que les enseignants se fassent de plus en plus déborder ne change rien à ce fait.
Tout ce que cet article essaie de donner à entendre c’est que l’espace éducatif ne peut pas, ne doiit pas être le lieu du conflit et de la guerre. Le fait que, comme je l’ai indiqué plus haut, les adultes soient en train de la perdre cette guerre — car il n’y a plus d’enfants mais des sujets qui revendiquent le respect et cherchent à l’imposer agressivement quand on ne le leur donne pas et on ne le leur donne pas — ne change rien au fait qu’il s’agisse bien d’une guerre.
Il est tant de reconnaître que ce fût une erreur de perpétuer une tradition qui a peut-être eu ses raisons d’être en son temps, mais ce temps est révolu. Nous sommes à l’ère du respect de l’individu et il est temps de l’acter dès la maternelle.
Or, j’y insiste, nous sommes loin, très loin du compte. Les petits de maternelle, je l’ai vu régulièrement ces douze dernières années, subissent la violence éducative dans tout l’éventail du possible, qui va de la violence morale à la violence physique en passant par les cris et les humiliations diverses et autres.
Bien sûr, je ne suis pas en train de dire que tous les enseignants font usage du spectre complet de la violence éducative, mais je dis qu’il y a là un ensemble de pratiques qui restent complètement d’actualité et largement répandues avec, parfois, des classes laissées carrément aux mains de véritables « pervers narcissiques ».
Car figurez-vous qu’il n’existe aucun recrutement à partir d’un profil de personnalité. Les pervers sont partout et l’éducation nationale n’est pas épargnée. C’est vrai qu’un nombre conséquent ira se nicher dans les postes à responsabilité où ils pourront jouir tout à loisir de leur pouvoir mais certains sévissent dans les classes et notamment maternelles.
Si la loi interdisaient purement et simplement la violence éducative, ces personnalités toxiques auraient les ailes et les griffes largement rognées et il y aurait infiniment moins de souffrances morales pour nos petits élèves, car les blessures narcissiques ne cicatrisent jamais complètement et peuvent vous pourrir la vie.
J’ai ainsi une amie, une femme magnifique qui, alors qu’elle avait passé la soixantaine, m’a avoué qu’elle restait toujours tourmentée et atteinte dans son estime de soi et sa capacité à se poser de manière assertive dans la vie parce que, petite, vers 3 ans environ, elle avait été mise nue devant la classe (pour une raison que j’ai oublié mais il n’existe aucune bonne raison pour faire cela).
Les humiliations à l’école sont comme les feuilles d’automne, il en tombe à la pelle, et il faudrait que ça cesse.
Le simple fait de crier, qui est un aveu d’impuissance, est aussi une marque d’irrespect absolument intolérable.... pour les adultes ! J’ai bien dit pour les adultes, car pour ce qui concerne les enfants, nous fermons les yeux et les oreilles sur ce qu’ils subissent comme si, pour eux, ça ne comptait pas, comme s’ils pouvaient encaisser ça sans coup frérir alors que nous, adultes, ça nous détruit.
Et maintenant je pose la question : quel enseignant peut dire qu’il ne crie jamais dans sa classe ?
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