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Commentaire de Fred59

sur Lettre ouverte d'un petit patron de PME à monsieur Montebourg


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Fred59 25 octobre 2012 12:26

Vous exprimez une détresse dont l’origine simple : le ’pursuit of happiness’, c’est-à-dire le droit réel et concret à simplement se lancer dans une activité et à y trouver son épanouissement professionnel, se trouve aujourd’hui quasi inexistant. Dans tous les secteurs d’activités, de puissantes corporations se réservent les marchés en faisant trifouiller lois et règlements à leur avantage, au niveau national et plus encore européen, piétinant jusqu’aux plus élémentaires droits humains.

Cette détresse vous pousse malheureusement à quelques solutions erronées, il y a quelques éléments que vous pourriez intégrer à votre réflexion :

- Sur les allègements de charges patronales et sociales : il ne faut pas oublier que les charges sont aussi une ressource de la nation. C’est redistribué, cela génère de la consommation et de la croissance. Salaire bas + filets de protection sociale amochés = récession. Sarkozy nous l’a prouvé : il a baissé le revenu disponible en déc. 2011, en augmentant la csg et la tva taux réduit. Punition : 3 trimestres sans croissance, c’est immédiat et implacable. A contrario, l’idée d’une prise en charge de la part salariale, comme l’avait envisagé Mme le Pen, permettrait (à charges égales pour les entreprises) d’augmenter le revenu disponible des ménages. Et donc les débouchés des entreprises. Encore faudrait-il trouver un financement clair et sûr pour cela.

- Sur les allègements d’impôts pour les entreprises : cela peut s’envisager, mais il faut un dispositif fin. Alléger les impôts pour les entreprises apparemment peu rentables grâce à d’injustifiées provisions pour risques ou charge, non ! Alléger l’I.S. pour des entreprises qui externalisent leurs bénéfices dans des filiales, non plus !

- Enfin, il y a investissement et investissement. Comme le relevait Charles Levinson dès les années 70, de nombreux investissements sont destructeurs d’emplois : il faut distinguer ceux destinés à remplacer des postes de salariés, des investissements accroissant la capacité de production. Je ne suis pas d’accord pour que de la destruction d’emploi donne droit à des réductions d’impôts.

Bref, votre colère est parfaitement naturelle et légitime, et sans doute M. Montebourg pourrait partager votre sentiment. Mais que voulez-vous, le cadre des accords internationaux actuels et en particulier le traité de Lisbonne, ne lui laissent que les yeux pour pleurer son impuissance à remplir sa mission.


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