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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur Le cycle, alpha et oméga de la psychologie


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 26 octobre 2012 17:35

Il me semble que je vous ai connu plus zen que cela.

Vous me parlez d’imperfections. Vous insistez dessus. Vous me demandez de dire d’où elles viennent. Mais notez bien que ce n’est pas mon problème. Je ne parle pas d’imperfections, je parle de cycles. Pas de cercles parfaits. Vous avez ici un problème parce que vous êtes parti de l’idéalisation du cycle comme cercle. Et cette idéalisation n’amène rien de bon.

Les cycles ne sont pas parfaits. Ils n’existent pas de reproduction à l’identique.
Maintenant si vous considérez que les chiens qui font des chiens et les chats qui font des chats font dans la différence plus que dans la similitude, c’est que vous êtes de mauvaise foi. Les chiens, les chats, les lions etc. font, écoutez moi bien, dans la ... reproduction.

Désolé pour vous si ça vous dérange, c’est comme ça. Moi ça ne me dérange pas.

Maintenant, venons à l’inanimé. Là aussi la reproduction est partout et visiblement vous ne voulez pas ... le voir smiley.

Les cristaux ne sont que répétition à l’infini de semblables structures qui viennent cristalliser les unes sur les autres et donc « se reproduisent » à lleur manière.

Mais venons en surtout à la météo qui vous semble l’imprévisible et le non reproductible par excellence.
Avez-vous conscience que, quoi qu’on en dise, il y a encore des ... saisons ? Cad, une répétition régulière des paramètres atmosphériques ?
Connaissez-vous les systèmes dynamiques avec lesquels on modélise la météo ? Ce sont des systèmes déterministes avec des équations précises mais ils sont chaotiques, cad, qu’ils présentent une « sensibilité aux conditions initiales », de sorte que si nous ne connaissons pas exactement ces conditions initiales, la prédiction n’ira pas loin. Un battement d’aile de papillon changera la donne.
Or, voyez-vous, le chaos qui semble un sommet dans l’instabilité et l’imprédictibilité est en fait une dynamique où les cycles sont denses. Il y en a partout, il n’y a que ça au sens où la dynamique chaotique n’est au final qu’une émergence de leurs interactions.
De manière amusante, il s’avère que le premier attracteur étrange qui a permis de penser le chaos et d’observer ses régularités internes dans l’espace des phases a précisément été l’attracteur que Lorenz a produit en 1963 en tentant de modéliser... la météo.

Donc là encore c’est loupé. Vous n’allez pas vous débarrasser des cycles comme ça.
Et surtout pas en disant que nous consommons du cycle allègrement comme si de rien n’était.
Non, j’y insiste, l’occidental moyen, normalement individué, se croit dans une trajectoire linéaire qui ne boucle que rarement et seulement à son corps défendant.

Chacun se croit libre et croit avancer sous la seule direction d’un libre-arbitre qui n’a jamais pensé tourner en rond. C’est pour ça que l’habitude a mauvaise presse. Pour voir les cycles, pour être cycliste comme vous dites, il faut ouvrir les yeux et décider de se confronter aux faits.

Si on ne le fait pas, on reste dans l’illusion du libre-arbitre qui va où bon lui semble, un peu comme un papillon, à sa guise apparemment, de droite et de gauche, mais jamais en rond ; c’est tellement ennuyeux ce qui se répète.

D’ailleurs on le dit aux fâcheux qui se répètent : vous radotez. C’est péjoratif.

Il y a un énorme travail de prise de conscience à faire sous ce rapport et c’est pour ça que le spécialiste de l’automatisme mental, J. Bargh parlait (pour choquer) d’une pensée automatique présente dans 99,4 % des cas.

Pour en venir à l’autisme, je ne dirai qu’une chose : vous projetez beaucoup, beaucoup trop. Les autistes n’ont pas notre souci d’originalité. Ils font dans la répétiion du même sans aucun problème, car elle les sécurise et lorsqu’ils peuvent s’inscrire dans l’espace social, ils n’ont qu’un désir : nous ressembler.

Voyez comme ils sont loins de nous, les pauvres, nous qui n’avons qu’un souci : nous individualiser, nous distinguer, être différents, être originaux !
Pathologie du soi que, bien entendu, nous n’avons fait qu’imiter de nos voisins ou des modèles offerts par la société ou la pub.

Alors easy, de quel côté vous rangez vous ? Du côté des individus moutons de panurge qui prétendent en choeur à l’originalité, à la différence, à la divergence ou du côté des autistes qui ont l’originalité vraie de vouloir être semblables, indiscernables, bref, comme les autres ?

Moi je suis du côté des autistes, ce qui fait mon originalité à ce qu’on m’a dit... smiley


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