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Commentaire de la béotienne

sur Refondation : de la violence éducative à l'éducation démocratique


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la béotienne 9 novembre 2012 16:10

Bonus-malus ne font pas partie du code de la route, mais d’une réglementation privée des assureurs. Je ne connais pas leur genèse, mais je soupçonne que leur raison d’être se situe plutôt du côté de l’intérêt de l’assureur.

Mais j’approuve la comparaison avec le code de la route : est-ce que l’usager reçoit une récompense à chaque fois qu’il s’arrête à un feu rouge ? Sa seule récompense est la sécurité instaurée par ce code à condition, bien sûr, que tout le monde le respecte et c’est là qu’interviennent les sanctions négatives nécessaires au pauvres humains imparfaits que nous sommes...

Ai-je tort de penser qu’il faut calquer le fonctionnement de la loi dans une classe sur celui de notre société ?
Dans la vraie vie, il n’y a pas de récompense matérielle à se bien comporter.
Si au cours des débats sur les règles de la classe on a montré que les règles sont là pour nous assurer sécurité et paix, je trouve bizarre qu’on ait à prévoir des récompenses matérielles puisque la réussite visée est de l’ordre de l’immatériel.
Voilà ma représentation de la cohérence.

Votre phrase : « ...les enfants/élèves en sont les premiers utilisateurs-garants ; ils adorent ça et y sont bien plus attentifs que l’adulte... » me rappelle un autre problème que je vis au quotidien :

Comment gérer le zèle que certains mettent à me signaler les infractions qui m’ont échappé ?

« Maitresse, il a deux livres dans son casier !! » (alors qu’ils n’ont droit qu’à un seul)
 
Comment savoir si cette dénonciation vient d’un élève qui rêve chaque jour d’avoir deux livres dans son casier mais qui respecte scrupuleusement la règle douloureuse que j’ai édictée ou d’un qui ne prend jamais de livre parce qu’il s’en fout, qui veut au pire faire punir l’autre ou au mieux que la règle soit respectée ? Est-ce que ces deux cas ne devraient pas être traités différemment ?

Je réponds toujours : « On ne dénonce pas les copains ! »

Pour l’instant, je trouve cette réponse bien fondée puisque je considère que mes élèves doivent se serrer les coudes devant la dure loi que je leur impose. 
Mais dans le cadre d’une loi co-construite, dont chaque élève se sentira garant, devrai-je accepter ces interventions comme légitimes et punir le dénoncé ? Je crains que leur tendance naturelle à se surveiller les uns les autres ne s’accentue.

Autre problème : sur quel temps les « punitions » peuvent-elles être accomplies ?
Pendant les récréations ? Non, bien sûr.
Pendant que les autres sont en activités sympas (EPS, Arts Visuels) ? Ils y ont tous droit.
A la maison ? Ça ne rime à rien.
Là non, plus, je n’ai pas encore trouvé.

Bon, j’arrête là avec mes questions pratico-pratiques que vous prendrez peut-être (à tort ?) pour des bonnes raisons de ne rien changer...

Il ne me reste plus qu’à attendre votre livre (très pratico-pratique, j’espère smiley )


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