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Commentaire de Roungalashinga

sur Y a-t-il plus de violence religieuse dans le monde monothéiste que dans le monde non-monothéiste ?


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Rounga Roungalashinga 13 novembre 2012 14:36

Il aurait été intéressant d’étudier la violence chez les peuples païens de l’Europe pré-chrétienne. On aurait pu parler, par exemple, des Vikings et de leur culte de la guerre.

La conversion religieuse, chrétienne ou musulmane, a accompagné la volonté coloniale de domination, centralisation, uniformisation, pour l’étendre aux croyances, aux mœurs, aux règles matrimoniales, aux pratiques sanitaires, voire à la langue. "Cette action avait souvent une conséquence inattendue : la destruction des cadres sociaux et éthiques trop liés à ce paganisme pour pouvoir subsister sans lui« [17]. »Aujourd’hui encore, partout où des missionnaires le portent, il a la même action de déracinement.« [18]

Sans doute mieux soignés et instruits, mais clochardisés ou massacrés, ces hommes, victimes d’une « déculturation » et d’un affaissement d’identité, n’ont plus eu "d’yeux pour se voir, de parole pour se dire, de bras pour agir« 

Vous dites-là quelque chose de très pertinent, et l’on peut critiquer avec raison la maladresse, voire la brutalité, avec laquelle ces conversions ont été faites. Rares ont été les missionnaire capables de comprendre que la vocation du christianisme était l’inculturation (c’est la manière dont il s’est implanté, progressivement, en Europe), et non l’imposition soudaine et brutale de dogmes qui ont dû paraître incompréhensibles aux indigènes de l’époque.
Mais puisque nous sommes dans le sujet, je tenais tout de même à dire qu’il existait des exemples fameux, comme Bartholomé de Las Casas dont la présence a dans certains cas plutôt contribué à adoucir les violences qui étaient faites aux colonisés. N’oublions pas également que si le clergé n’avait pas déclenché la controverse de Valladolid, les Européens ne se seraient sans doute même pas posé la question de savoir si on pouvait esclavagiser les indigènes du Nouveau Monde. Tout cela doit rentrer en ligne de compte dans le bilan.

Il faudrait également nuancer les phrases du genre » Il s’agit de véritables guerres civiles, qui montent les uns contre les autres, au nom de leurs croyances, des citoyens d’une même ethnie, d’une même classe ou d’une même nation". En effet, en lisant cela, on dirait que la croyance religieuse est un élément séparé des autres identifiants des individus de l’époque. Je crains que cela ne soit un anachronisme, étant donné que de la croyance s’ensuivait à l’époque l’inféodation politique, les considérations morales, économiques (la question de l’usure, les métiers proscrits, etc.). Par conséquent, malgré votre effort, il reste encore, dans certains cas, à séparer ce qui est purement religieux de ce qui ne l’est pas. Mais d’après ce que je viens de dire, à certaines époques tout était mêlé de religion, donc cette tâche s’avère parfois être un non-sens.


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