Je crois avoir déjà répondu à vos deux principales objections :
- « on dirait que la croyance religieuse est un élément séparé des autres identifiants des individus de l’époque ». Non, j’ai pris le soin de dire les,motivations sont toujours complexes, et que chaque cas mérite examen, pour évaluer l’importance, décisive ou pas, de la motivation religieuse . Je crois que, malgré les motivations politiques évidentes, la dimension religieuse des guerres de religion européennes est difficilement contestable.
- « Rares ont été les missionnaire capables de comprendre que la vocation du christianisme était l’inculturation ». Vous auriez d’ailleurs pu citer Ricci, mais il a été formellement désavoué par le Vatican. « L’inculturation » est un concept apparu dans l’Eglise à Vatican II, et on ne peut pas dire que le clan des pluralistes l’ait franchement et durablement emporté. Donc que certains à l’intérieur de l’Eglise essaient de limiter les dégâts, bien sûr. Mais en ne s’attaquant pas à la cause racine, au dieu jaloux pour résumer, ils se donnent bonne conscience mais passent à côté du problème.
L’essentiel me paraît là : tant qu’on en reste à des exégèses lénifiantes, tant qu’on dit « ce n’est pas Dieu qui est violent, ce sont les hommes », on passe à côté du problème, et on va accuser qui les musulmans, qui les chrétiens, qui les Juifs, qui tel ou tel courant de « ne pas avoir compris » le sens des Ecritures. Alors qu’il faudrait que tous se réunissent pour reconnaître ce vice interne au monothéisme, qu’ils partagent tous. Ce qui ne veut pas dire tout rejeter du monothéisme par dessus bord.