Merci Michel THYS d’apporter votre contribution « belge ».
Bien sûr le concept de laïcité est d’essence philosophique, également en France depuis toujours. Il serait assez stupide de le réduire qu’à un anticléricalisme idiot.
Je crois qu’en Belgique le concept est assez identique, mais nous n’avons pas eu historiquement la même façon de le traiter. L’Etat belge est (ou se dit) neutre par rapport aux religions, mais le financement des cultes est organisé par l’Etat belge, ce qui est, pour notre partie française, une condition non seulement totalement inacceptable, mais impossible ... ou alors c’est une déclaration de guerre, qui pourrait durer 100 ans s’il le faut.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_en_Belgique#Financement_des_cultes
L’Etat belge n’est pas un cas unique d’ailleurs en Europe, l’Allemagne octroie aussi des subsides et salaires aux représentants des cultes.
Il y a des idées bien sympathiques avec cette Europe, mais ce sujet pourrait être une pomme de discorde profonde du peuple français avec l’Europe. Cette laïcité à la française fait partie des valeurs de notre république, elle a fait ses preuves d’apporter la paix sociale historiquement, nous n’avons rien à prouver de plus de ce côté-là.
Je dirais même que notre système est plus sain que le votre qui pourrait de prime abord paraître plus équitable. Des remises fiscales sont accordées sur des dons aux associations, cultuelles, culturelles, syndicales, scientifiques, partis politiques ... etc. donc l’État indirectement « rémunère » ... à la différence près, mais importante qu’ici en France nous sommes libres de donner ou pas, et à qui on veut. Donc, la société civile n’est pas mise sous la tutelle de l’État dans ces domaines.
Concernant l’article du Monde cité par Aurélien Péréol, je dirais que si la RATP a envoyé paître le CCIF, la belle affaire, elle ne s’est pas laissée manipuler au nom d’une liberté d’expression ou de je ne sais quoi, du business peut-être (?), elle est restée laïque.
La laïcité est d’essence philosophique, c’est donc à chacun, CITOYEN, de l’exercer, y compris et en premier de la part de nos hommes politiques.