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Commentaire de easy

sur Y a-t-il plus de violence religieuse dans le monde monothéiste que dans le monde non-monothéiste ?


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easy easy 15 novembre 2012 13:39

La violence me semble irréductible tant que nous conserverons forme biologique. Elle disparaîtra quand nous deviendrons des smartphones en allure de mycélium, quand nous vivrons dans la terre.

Il y a d’abord la violence vécue dans l’enfance : gifles, fessées, triques, bâton, ces choses ) potentialité mortifères soutenant d’autres formes de violences.

Ces violences éducatives ont deux aspects possibles :
Soit elles sont une des grammaires du Moi-Toi
(Le gamin a marché sur le pied de son éducateur qui lui a alors collé une baffe. C’est à peu près ce que vivent les lionceaux).
Soit elles sont une grammaire du Moi-Toi-Lui. (le gamin a mal parlé à la maîtresse alors sa mère lui en colle une. Aucun animal ne vit cela)

Je ne vais pas développer ici toutes les incidences de chacun de ces deux cas.
J’en dirais seulement que la violence en Moi-Toi, surtout si aucun mot n’est mis dessus (aucune forme de médiation) est facilement gérable par l’enfant car toutes les relation dyades sont gérables d’un point de vue intellectuel (Ce qui fait que, dans la nature, les bestioles ne semblent pas psychologiquement tourmentées).
Infiniment plus complexe à gérer, à digérer, est la violence en Moi-Toi-Lui car Lui est indéfini et on peut tout lui faire dire. Le Lui, le médiatique, ouvre la porte à la manipulation, au mensonge. (Deux êtres humains sur une île déserte = zéro mensonge)




Je passe à une autre problématique.
A sa naissance, l’enfant aurait besoin de la relation Moi-Toi avec sa mère (Il est d’ailleurs possible, comme Freud l’a suggéré, qu’il ne sache même pas distinguer Moi de Toi dans ses premiers mois). Raison de plus alors pour que la mère montre clairement à l’enfant ce qu’est son Moi, qu’elle se montre à lui de manière très individuelle. Ce qui est fort difficile ne serait-ce que si elle a d’autres jeunes enfants puisqu’elle doit dire à l’un « Je ne suis pas disponible à toi parce que je dois l’être aussi pour ton frère » (Cet enfant perçoit certes que sa mère est multiple mais que son frère l’est aussi).
Seul un enfant aîné ou unique a quelques chances de connaître une relation immédiate avec une mère entièrement disponible quand il l’interpelle.

S’il a la chance de connaître la relation immédiate avec sa mère, ce n’est qu’ensuite ou accessoirement que l’enfant apprendra la relation polygonale Moi-Maman-D’autres.

Il y a peu d’enfants ayant bénéficié d’une relation immédiate avec leur mère (ou avec leur père se présentant à eux également de manière très individuelle). S’il en existe, ces enfants, une fois devenus adultes, ne seront attirés que par les relations dyades, de personne à personne et supporteront mal que leur interlocuteur se présente à eux encombré de Nous (par exemple s’il tripote tout le temps son téléphone). Ils ne se sentiront pas à l’aise face à un auditoire. On dira d’eux qu’ils sont timides, introvertis, égoïstes. En réalité, ce sont là des gens se contentant de relations très simples, très immédiates, qu’ils savent bien gérer, et n’ont aucune envie de faire quelque révolution que ce soit. Ce sont des gens qui peuvent être comblés par une seule personne, pourvu qu’elle sache se présenter de manière vraiment individuelle. Dans le film Le rayon vert, on assiste, à la fin du film, à la rencontre entre deux personnes de ce type.



A l’opposé de ces cas, d’autres enfants ont, dès les premiers mois, une mère s’offrant à eux non pas en tant que personne unique, autonome, individualisée, mais en sorte de Nous, en sorte de Lui, en sorte de On. Ces enfants ne parviendraient jamais à avoir en face d’eux un Toi vraiment clair, stable, défini, franc.
Or seules les relations dyades sont gérables.
Ces enfants à mère indéfinie ou médiates ne parviennent donc pas à acquérir clairement ce qu’est la relation dyade, ils ne parviennent pas à gérer mais en ont envie. Ils veulent percer le mystère de l’immédiateté tout en ignorant ce que c’est.
Une mère indéfinie serait par exemple une mère qui, quand elle regarde et s’occupe de son bébé, le voit en sorte de Jésus (Pour faire bonne mesure, elle l’aurait appelé son enfant Gabriel). Alors qu’elle est seule avec lui dans la pièce, elle se comporte comme si elle était accompagnée de Dieu ou de Jésus. Si par exemple l’enfant tente un geste en Moi-Toi sur elle, elle va lui répondre comme si elle était observée, censurée par quelque autre autorité, par quelque autre présence. Les réactions de la mère ne seront pas logiques de l’immédiateté « C’est bizarre -se dit l’enfant- je la caresse mais elle se recule alors que moi j’apprécie les caresses ». Il doute alors de ses propres sensations et se demande s’il ne devrait pas lui aussi reculer aux caresses. Je vois là une porte ouverte aux graves troubles de la personnalité.



Dans les cas les plus fréquents, l’enfant perçoit sa mère tantôt individuelle, tantôt accolée à quelque autre Personne.
Une mère ordinaire peut dire « J’aimerais bien que tu me caresses mais patati patata, la société, ceci cela » . En ce cas, les choses ont beau se présenter à l’enfant de manière médiatiques, il perçoit tout de même qu’il n’est pas fou. Il a tout de même confiance en ses propres sensations « OK, maman et moi apprécions tous deux les caresses mais, la société... ». Ces enfants n’ont pas peur de la société. Sans jamais l’apprécier entièrement, ils trouvent solution en entrant dans un sous groupe, dans une bande, dans une église

Ces enfants du lot commun, vont interpeller chacun en considérant qu’il est en relation avec quelque tiers. Ils tiendront compte de l’importance du tiers et traiteront les choses en médiateté tout en recherchant qu’elles délivrent une sensation d’immédiateté. C’est ce qui fait par exemple les gens qui cherchent à rassembler un large public avec qui ils éprouvent, sur scène, une sentation immédiate. C’est ce qui fait le charme de la télé, des émissions en direct si possible. C’est ce qui fait le charme du théâtre, du cinéma, des concerts, de Woodstok, des manifs, des messes, des émeutes, des guerres.

Ce n’est pas le côté pacifique ou agressif de cette messe qui importe mais son côté messe.

L’inconvénient alors c’est que cette sensation immédiate qu’on cherche à obtenir par le biais médiatique est complexe, coûteuse, et qu’elle n’offre donc pas de sensations physiques.
Pas de gratification simple par quelque baiser, coït ou caresse.
Même les formules en tournantes, en libertinages ou échangistes ne résolvent pas ce besoin d’immédiateté physique. Il reste toujours une frustration car on ne parvient pas à faire l’amour avec la masse. Quand un chanteur de scène se jette dans le public censé le rattraper, il prouve qu’il recherche ce contact immédiat, donc physique, avec la masse, avec sa mère-masse.

Car ce n’est que dans le sexage avec une personne hyper autonome et sans mot dire, qu’on ressent l’idéal de l’immédiateté.

La sensation physique qui manque à ceux qui cherchent leur solution au travers des messes doit alors être intellectualisée. En envoyant une troupe attaquer, soigner, panser, nourrir, affamer, réduire, sauver, une autre, ces soiffards peuvent davantage ressentir, de manière intellectuelle et par procuration, cette immédiateté physique qui leur manque avec la mère-masse.





Je reviens maintenant à la violence éducative par laquelle j’avais commencé. 
Bien qu’elle semble avoir comme problème la violence, cet élément ne pèse pas grand chose par rapport à l’autre élément qui est l’obtention d’une satisfaction immédiate soit par la relation dyade (simple, économique, physique) soit par la voie médiatique (complexe, énergivore, intellectuelle, insatiable et ouvrant aux notions d’infinis)

Si la violence éducative que vit un enfant ne pèse déjà pas grand chose dans son orientation, la violence qui est inscrite dans les religions ne pèse rien du tout. 

Il y a de la violence d’écrite dans les Livres. Mais cette violence est hyper minuscule par rapport à la violence réelle, vécue de jour en jour par un enfant, un ado, un adulte et sur tous les plans. 

Sans aucun Livre il y aurait de la violence de vécue tous les jours par chacun et chacun y verra repère, solution pour ressentir l’immédiateté physique avec les tiers (avec ce qu’un individu transporte de tiers en lui) 

Si l’on croit que les Livres ont été inventés pour répandre la paix sur le Monde, on ne peut que s’offusquer qu’ils comportent des indications de violence. 
C’est une méprise. Ces Livres n’ont jamais été inventés pour faire la Paix sur terre. Certes, ils semblent viser essentiellement l’amour, l’immédiateté amoureuse avec quelque Tiers commun (ce n’est pas du tout le cas du bouddhisme) car ce que chacun recherche c’est évidemment l’immédiateté douce avec quelqu’un. Il était donc logique que les Livres prétendassent à l’Amour. Mais ils ne doivent en aucun cas exclure la violence car ce n’est in fine que par la violence qu’on parvient à ressentir cette immédiateté relationnelle avec la masse. 


En parcourant un champ de bataille jonché de cadavres, de notre camp et de l’autre camp, on est certain, absolument certain et pour toujours, qu’on a établi un contact direct Moi-Toi en toute exclusivité. Pendant le combat, aucun soldat ne s’est occupé de lire ses SMS. Chacun en est certain, il a eu son interlocuteur tout à lui réservé.

Le moment même de la bataille, pour ceux qui ne sont pas enrôlés de force, est un orgasme.

Et la gratification, au sortir d’une bataille ? 
Bin elle existe aussi. Elle n’est certes pas partagée par le camp perdant. Mais pour le chef du camp gagnant, pour ses soldats survivants aussi, c’est près de l’orgasme, en version intellectuelle. 
A l’entrée d’une bataille, chaque camp est déjà certain de jouir d’une immadiateté extraodrinaire et à vie avec ceux d’en face, avec les siens aussi, et se voit une chance sur deux d’en jouir encore longtemps après. D’où les arcs de triomphes montés sur faits de meurtres.

Ainsi, parce que rien n’est aussi pertinent en termes de relations immédiates avec une masse qu’une Saint Barthélémy, il y en aura encore. Les Livres ne servant à rien sinon de temps en temps comme prétexte, comme support rhétorique.

Les trois entretuages que les Français ont vécus, 1789+Terreur ; 1830 et 1848 se sont produits sans besoin des Livres. 
Et chacune de ces vives relations sont en mémoire de tous. Ce vécu est bien plus important que tout ce que peuvent raconter les Livres.

Toutes les études qu’on pourra faire sur l’incidence des religions seront à côté de la plaque. Le seul fait d’avoir vécu un véritable bain de sang compte mille fois plus.


(Même une guerre dont chacun saura qu’il n’en sortira pas vivant, est intéressante à vivre pour tous les soiffards de la relation immédiate par le biais média)



La longueur de mes textes offre à mes lecteurs le temps de s’imprégner de ce que je met en relief afin qu’il ressente la chose. J’espère que vous aurez eu le temps nécessaire pour commencer à ressentir la jouissance qu’on peut tirer d’un baiser de la mort.

Si vous avez commencé à entrevoir cette jouissance, vous comprendrez vraiment que les Livres n’y sont pas pour grand chose dans l’état du monde et qu’il ne servirait à rien d’écrire un Livre tout en bisous.






En attendant que nous soyons devenus un mycélium souterrain, il n’y a qu’un moyen de changer cette situation et elle consiste à ce que les parents s’offrent en accès immédiat à chacun de leurs enfants.

Or, de nos jours, un père et une mère, se montrent à leurs enfants en étant encombrés de Twitter et autres Facebook. Alors dès leur plus jeune âge, les enfants recherchent la relation immédiate ailleurs par le biais médiatique. Il est toujours possible de se contenter pendant longtemps de la jouissance très intellectuelle que procure la sensation d’immédiateté via le médiatique et en version I Love You.
Mais il débouche sur quoi cet I Love You virtuel à part d’avoir allumé tous ensemble notre briquet en nous balançant ?

Dès qu’une occasion se présente de ressentir la plus puissante des sensations qu’offre une Saint Barthémémy bien saignante, ou ne serait-ce qu’une manif bien chaude, les soiffards d’immédiateté n’hésitent pas. Le hooliganisme en est un des mille avatars.


Vérifiez, les plus grandes saignées se sont produites en internen entre soi. 
La relation immédiate, c’est avec ses parents, avec les siens qu’on la recherche. Aucun Parisien ne fantasme d’une relation immédiate avec un Massaï. 
C’est avec les nôtres que nous recherchons la relation immédiate. Le massacre interne est alors la meilleure solution.

Les pays arabes n’ont pas eu l’occasion de se toucher immédiatement depuis des siècles. Ils n’ont fait que subir nos touchages, ceux des Européens. Là, ils sont en train de se toucher entre eux. 
Mais je compte bien que les Ricains vont recommencer à se toucher vivement entre eux, que les Chinois vont recommencer à se toucher vivement entre eux, les Russes aussi.
Ca fait trop longtemps que ces gens ne se sont pas embrassés à mort. (Ce qui n’empêche que pour en arriver à se toucher entre soi, on puisse invoquer un prétexte allant à commencer à toucher quelque exotique)...

Nous semblons avoir deux sortes de cycles. Un cycle primaire, celui qui génère les générations par périodes de 25 ans, qui est de faible friction. Puis un cycle secondaire, par périodes d’un siècle où il faut une forte friction. Tout ça entre soi, entre gens de même culture.

 

Les paramécies se multiplient en se divisant, Une devient deux, puis devient 4 ...
Mais en plus de cette scissiparité, de temps en temps, elles s’accollent à une autre pendant quelques minutes histoire de se mixer leurs chomosomes. Elles vivent dont seules pendant quelques ’générations’ (le terme est impropre) et soudain ont besoin d’un gros bisou qu’on appelle conjugaison. Il y a un cycle primaire distant, isolationniste, et un cycle secondaire très rapproché.








 


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