« »« »« » Mais les ordres donnés par Rome me semblent eux sans grande diversité ni ambiguité. Ce qui ramène à la question : pourquoi des hommes de coeur continuent-ils à se réclamer d’une organisation totalitaire et à la défendre ? « »« »«
Je ne les connais pas ces ordres donnés par Rome mais je veux bien croire qu’ils étaient durs. Ne serait-ce qu’au travers du fait que les Las Casas ont dû galérer contre leur Chef.
Votre référence à Matteo Ricci est très pertinente et vraiment archétypique comme vous le dites.
Rome était dure. Oui, certainement. Mais à bien comprendre que Rome ne pouvait maintenir son pouvoir, dont celui de pouvoir envoyer des soldats sans armes à travers le monde et qu’ils y soient respectés, qu’en étant dure. Il faut quand même garder à l’esprit que Rome subissait les attaques de Calvin et Luther qui avaient sur les sauvages des points de vue certes moins interventionnistes mais du coup beaucoup mois évolutionnistes ou optimistes »Ils n’ont pas la grâce et ne l’auront jamais« (Ce qui a produit une attitude méprisante des protestants face aux Peaux-Rouges)
Toujours est-il qu’il y a les ordres de Rome, et il y a l’application sur le terrain et là c’est une autre histoire.
’’’’’’ Un parallèle m’est venu : le syndrome de Stockholm : tous ces chrétiens qui défendent leur Eglise malgré sa violence ne se comportent-ils pas comme ces otages qui prennent la protection des preneurs d’otage contre ceux qui veulent les libérer ? »« »« »«
A mon sens, il y avait une constante : Tout missionnaire se retrouvait en concurrence avec les colons et seule la Force de Rome pouvait les aider à maintenir les colons à distance (très net dans le film Mission)
Tout missionnaire avait donc d’une part à pratiquer quelque inculturation ou syncrétisme de son évangélisation (contre les ordres durs de Rome) et d’autre part à soutenir ou contribuer à la force de son Ordre, à la force d’Avignon-Rome. Sur ce plan je ne vois que haute conscience.
Alors que sur le terrain, dans la relation immédiate avec les sauvages, la haute conscience laisse la place aux instincts et réflexes et c’est là que par quelque sorte de syndrome de Stockholm inversé, le missionnaire fusionne avec celui qu’il était censé convertir. Lui-même succombe, il se défroque et couche avec la sauvage, il lui fait des gosses, il se promène nu.
(Du syndrome de Stockholm, on dit que c’est la victime du ganster qui se convertit à lui, parce que ça nous offense, ça nous vexe. Mais on dénie que le ganster aussi se converti à son otage)
Quand un chien et un daim se retrouvent à devoir vivre ensemble, ils pratiquent la culture chien-daim. Cf. Kate et Pippin.
Il n’y a pas que les missionnaires qui ont couché avec la sauvage qu’ils étaient censés dominer. La très grande majorité des colons et soldats ont succombé aux charmes du sauvage. Je doute qu’un seul missionnaire n’ait pas couché.
Mais, c’est là un point crucial, ils en avaient honte face aux leurs, face aux Blancs. Alors soit ils s’en cachaient, soit ils disaient (sur place, aux autres colons) de cette relation qu’elle était bien de maître à esclave. »T’inquiète, je maîtrise, elle n’est rien pour moi«
On aurait mis une caméra dans la case, on aurait vu que le soi-disant maître rampait devant la Congai.
Les Blanches restées en Europe, quand elles voyaient leurs hommes (pères, fils, frères, maris) partir vers les sauvages, ils redoutaient le défroquage (à raison) et ces hommes se voyaient l’obligation d’envoyer des lettres contenant quelque chose en »Ah la la, qu’elles sont moches et connes les sauvages qui m’entourent !«
Des millions de bâtards sont nés de relations qui n’ont jamais existé.
On bande mais on s’en cache.
Il y a eu un siècle d’expositions coloniales avec zoos humains. Les Maîtres et Maîtresses visitaient ça par dizaines de millions sans jamais dire »Punaise, il me fait bander". Mais curieusement, la mode est passée à l’exotique et la musique comme la danse sont devenues endiablées.
Sans l’immédiateté sexuelle, pas de Obama.
C’est la période de la traite négrière qui restait encore séparatiste du sexage pour l’immense majorité des Blancs. Blancs et Sauvages ne se voyaient pas ou très rarement.
Mais dès La case de l’oncle Tom, Buffalo Bill’s Wild West et les expositions coloniales, le contact sexuel tabou s’est délité pour tout le monde Blanc (Les sauvages étant moins intéressés aux horizons lointains, à la découverte, à la curiosité, ils étaient moins intéressés par cette transgression)
Le Blanc va vers le Sauvage pour le sexe, le Sauvage va vers le Blanc pour la bouffe.