@Jean-Pierre Castel
Quand on regarde la théorie des causes d’Aristote, la cause n’est pas conçue du point de vue physique, c’est-à-dire dans le temps, mais du point de vue logique (« lien logique nécessaire qui rattache, ou devrait rattacher la conclusion aux prémisses d’un syllogisme »).
Un rapide coup d’oeil à l’étymologie de conséquence, montre que dès 1253, le substantif conséquence est connu pour avoir été utilisé dans le sens moderne [« suite qui entraîne un fait, une action » (P. de Fontaines, Conseil ds Gdf. Compl.) ;] ; cependant que ce sens coexiste avec le sens logique [1269-78 « lien logique nécessaire qui rattache, ou devrait rattacher la conclusion aux prémisses d’un syllogisme » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 12110)]
Voyez comme le Pape Sylvestre II travaille dès avant l’an mil sur la conception des horloges.
Voyez comme le péché est la cause et comme la punition divine est la conséquence en christianisme. Voyez comme le monde a un début et une fin. La fin, chez Aristote, n’est-il pas la raison d’être plutôt qu’un aboutissement ? Voyez comme les évangiles suivent une progression linéaire et sont chacun ordonnés de la naissance du christ à sa mort en croix. Comparez avec le Coran qui est ordonné de la plus longue strophe à la plus courte...
Enfin, disons que pour l’absence de compréhension de la succession temporelle en Grèce, je me base sur l’affirmation faite ici, dans ce lien que je vous avez déjà posté. Je vous cite l’extrait page 259 :
« Rappelons que, dans la pensée grecque, la cause finale précède seulement logiquement (et non temporellement) sa conséquence, c’est à dire sa propre réalisation (entéléchie). La base de la dynamique Grecque est l’apparition et la disparition. Les choses sont apparues et peuvent durer, mais elles ne peuvent pas se changer. On ne peut pas séparer temporellement la « cause finale » de l’ « objet ». Chez Fermat, la séparation de la cause et de la conséquence dans le domaine temporel représente donc une rupture totale et définitive avec la causalité grecque. »
Ceci indique bien qu’il y a eu une innovation majeure en occident par rapport à l’antiquité grecque ; que celle-ci est de modéliser le monde physique dans l’ordre de la succession temporelle. Or, cette conception linéaire du temps est précisément le propre du christianisme...
@Gollum : je suis un enfant et ça ne gêne pas du tout de le rester éternellement. Je ne veux pas être adulte. Si je le paraît parfois, ce n’est qu’apparence. Dans ma tête, je reste d’abord un enfant.