Les Hébreux ont souvent eu tendance à partir dans des spéculations intellectuelles hasardeuses, toujours ancrées dans leur texte sacré (jusqu’à des temps récents tout du moins).
Cependant les Hébreux ne se reconnaissent pas chrétiens, et j’avoue que je ne connais pas la conception du temps des Hébreux.
Ce texte ne parle pas que du XVIème : il fait mention de Nicolas de Cues.
Vous semblez me réduire la science à quelques uns dont le génie fut surtout de faire parler d’eux. Mais la plus grande partie des découvertes est venue empiriquement, dans l’artisanat.
L’instrumentation a précédé la théorie. Par exemple la lunette (qui n’est pas de Galilée..). Pourquoi exclure Léonard de Vinci de votre Panégyrique ?
Passage de la causalité logique à la causalité temporelle.
Je ne parle pas du temps cyclique, qui fut perçu partout, mais du temps linéaire, par-dessus le cycle naturel.
Le temps linéaire est absolument fondamental, car un esprit qui ne le perçoit pas « tourne en boucle ». Concevoir un temps linéaire, c’est aussi et surtout produire en l’esprit une pensée linéaire et continue, qui « avance », ce qui est la base même de toute réflexion approfondie : c’est en fait avoir une faculté de concentration (et donc pouvoir fournir un travail de bénédictin...)
Par conséquent, l’effet produit par le christianisme sur l’esprit de ses populations, par sa conception d’un temps linéaire, c’est de les faire sortir des comportements cycliques (voir cyclothymiques...).
La musique classique le montre bien : elle n’est pas fondée sur une boucle répétitive. Par exemple : Vivaldi. Prenez encore les règles du théâtre classique (extrait wikipédia) :
« Qu’en un jour, qu’en un lieu, un seul fait accompli / Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. »
Ces deux vers de Boileau résument la fameuse règle des trois unités :
l’action doit se dérouler en vingt-quatre heures (unité de temps), en
un seul lieu (unité de lieu) et ne doit être constituée que d’une seule
intrigue (unité d’action). Ces règles poursuivent deux buts principaux.
D’une part il s’agit de rendre l’action théâtrale vraisemblable car les
décors n’ont pas besoin de changer et l’action se déroule en un temps
qui pourrait être le temps de la représentation.
D’autre part l’action est plus facile à suivre car les intrigues
compliquées mêlant de nombreux personnages sont proscrites au profit
d’intrigues linéaires centrées sur peu de personnages.
C’est à dire que l’effet du christianisme est d’abolir l’esprit « zappeur ».
Et c’est justement cette continuité du fonctionnement spirituel qui permet le progrès.
Mais en effet, vous n’êtes pas philosophe, vous n’y connaissez pas grand chose en science non plus, votre connaissance de l’histoire des sciences est assez rudimentaire, et ne parlons pas de vos connaissances en matière de religions...
Mais sur quoi appuyez-vous donc votre thèse ?
Sur des stéréotypes... C’est à dire répéter en boucle ce qui a déjà été mille fois.
Mais se répéter un mensonge ne le rendra jamais vrai...
Tout montre le contraire : le progrès est sorti des sociétés chrétiennes.
Donc la société chrétienne est la cause, le progrès la conséquence.
C’est de la logique élémentaire.