Bonjour à tous et merci à l’auteur pour cette mise en lumière
partielle du métier de comparateur de prix.
Dirigeant moi-même un comparateur de prix sur différents
pays européens je souhaitais ajouter quelques précisions à ce post, qui
renforce la position de mon confrère Frédéric Lambert.
La charte FEVAD
Ce dispositif a été en effet mis en place d’une part pour
tenter de réguler l’activité et apporter de la transparence a l’utilisateur
(objectif non atteint) mais également pour permettre aux sites « épinglés » de
se déculpabiliser de leurs pratiques qui peuvent être qualifiées de trompeuses,
publicitaires ou biaisées.
En ce qui concerne notre site www.comparer.fr, nous avons volontairement et
sciemment refusé de signer cette charte pour différentes raisons dont la
principale est que les pratiques dictées sont, de notre point de vue, le strict
minimum à respecter et nos standards de fiabilité et de transparence sont bien supérieures
au cadre décrit.
Les comparateurs Vs. Les
listeurs
Il faut discerner deux métiers distincts, celui de
comparateur (agréger le maximum d’offres marchand en face d’un produit donné)
et celui de listeur (comme Twenga le fait très bien : référencer un
maximum d’offres marchands avec un effort d’agrégation moindre).
Il est important de considérer l’ensemble des phases de la
décision d’achat. On cherche tout d’abord un produit qui correspond à nos envies
ou besoins sur une base de renseignement des spécifications et des avis des
personnes l’ayant déjà acheté. Dans un deuxième temps, on cherche le meilleur
endroit pour l’acheter. En 2009, la Fevad avait publié une étude qui démontrait
que le prix rentrait à 62% dans la décision d’achat mais que bien d’autres critères
sont à considérer (disponibilité, notation du marchand, moyens de paiement et
facilitation de paiement disponibles chez le marchand, recommandation de
proches, programme de fidélité…)
Un bon comparateur est à mon sens, un site ou l’ensemble des
étapes de la décision d’achat sont prises en compte et aide ainsi le futur
client tout au long du processus.
La manipulation des
résultats
Comme le site que gère Monsieur Lambert, www.comparer.fr classe les produits par
popularité (nombre de fois cliqués) et les offres marchands en ordre de prix
croissant incluant les frais de port afin d’éviter les désagréments et autres
mauvaises surprises lorsque le client est redirigé vers le site marchand pour
effectuer la transaction.
Dans notre cas, notre modèle économique est au CPC (cout par
clic). Tous les marchands référencés sur www.comparer.fr
paient le même montant par clic. Ce montant varie en fonction des catégories.
Bien sûr, il serait tentant et lucratif de chercher à
augmenter ses revenus en acceptant les demandes de mise en avant des marchands.
Mais cela mettrait en péril nos valeurs intrinsèques d’impartialité et de
neutralité sur lesquels nous construisons notre marque et notre réputation. La
gratuité d’Internet est une utopie, mais la pureté des modèles garantit selon
nous, la survie à long terme des acteurs vertueux.
L’exhaustivité des
offres affichées
Un point n’a pas été mentionné dans votre post : le comparateur
de prix reste tributaire des informations délivrées par le marchand. Le
marchand, qui travaille avec des marges réduites et connait des couts d’acquisition
grandissant (merci Google) pilote très précisément la rentabilité de chacune de
ses ventes et de chaque référence de son catalogue.
Par exemple, Apple lance un nouveau produit. Il y a un
engouement de consultation de ce nouveau produit mais une intention d’achat,
les premiers jours, pas forcément optimale. Le comparateur va facturer le
marchand pour des « leads » adressés dont la transformation en
vente sera basse. Donc le marchand peut décider de retirer ce produit des
informations qu’il nous envoie. C’est ainsi qu’il est difficile d’afficher des
offres que le marchand ne souhaite pas voir affichées.
De la même manière, si le marchand envoie des informations erronées,
il est humainement impossible de les détecter parmi les millions d’offres reçues
et mises à jour sur une base quotidienne.
La solution est de conserver une communication ouverte avec
ses utilisateurs qui, eux-mêmes, remontent l’information sur les erreurs d’affichage.
J’espère que ces quelques précisions aideront les acheteurs
en ligne à utiliser nos outils avec une plus grande clairvoyance.
Je vous souhaite une excellente journée.
Stephane Deubel – Directeur Général de www.comparer.fr