@l’auteur. Les remarques de leypanou paraissent de bon sens. La chute ou la mise à l’écart d’une manière ou d’une autre de Paul Kagamé à elle seule n’est pas une garantie pour que le Congo trouve le calme. Vous même vous relevez le fait que le Rwanda ne soit pas un pays démocratique. D’ailleurs en Afrique, il n’y a pas un seul pays démocratique. Encore que le concept de démocratie, concept occidental, est très élastique et très fumeux, même en Occident. Kagamé et ses proches, comme tous les régimes politiques en Afrique, ne sont que des pions manipulés du bout des doigts par les occidentaux pour assouvir leur cupidité, même si ces pions ont leur propre couleur. C’est sur cet aspect des choses qu’il faudrait beaucoup plus insister.
Lorsque Kabila Père avait réussi à chasser Mobutu et à prendre le pouvoir avec le soutien d’une large coalition Rwanda-Ouganda-Zimbabwé-Angola suite au génocide rwandais exécuté par le régime Hutu d’Habyarimana, cela avait soulevé de grands espoirs chez bons nombres d’africains nos parents. Cet espoir était que cette large coalition allait se traduire par le regroupement de ces Etats en une seule fédération. Ce qui était alors très facile à réaliser compte tenu de la catastrophe humaine et morale dans laquelle le génocide rwandais avait plongé la région et l’Afrique. Malheureusement, les différents Etats étant portés à bout de bras par les occidentaux, ces Etats néocoloniaux furent incapables d’entrevoir cette issue qui eût été salutaire pour les peuples de la Région des Grands Lacs et pour l’Afrique.
Quiconque veut, en faveur de l’Afrique noire, traiter le problème de la stabilité et de l’émancipation politique, économique et culturelle des peuples africains, ne doit pas se borner dans le carcan des frontières coloniales. Celui-là, ou celle-là, pour être sérieux, doit nécessairement se situer dans une perspective fédératrice de ces peuples balkanisés par les européens. La poursuite de cette solution suppose au préalable l’entente et la fusion des mouvements indépendantistes des divers Etats en un seul mouvement autour d’un centre de coordination unique. Toute solution qui passe à côté est nécessairement catastrophique, faisant le jeu des occidentaux.