Alors, bon.
Le « pour faits de résistance » a été un
vrai questionnement. Je l’ai enlevé plusieurs fois avant de le maintenir. Il
était là pour lever une ambiguïté ; on me demande si mon père était juif
quand je le dis déporté. Certains lobbies juifs veulent détourner la
déportation à la seule extermination des juifs d’Europe et j’ai connu des juifs
(comme des musulmans) qui se sont fait incinérer, même s’ils ne sont pas la
majorité du genre. Je voulais gagner du temps. Raté !
Mon père était du côté des vainqueurs mais serait resté un
terroriste si l’issue de cette guerre avait été différente. Je n’en tire pas,
pour moi, de gloire particulière ; à quel titre ? Il se trouve que
les valeurs que ces gens défendaient nous permettent aujourd’hui de nous
écharper joyeusement, vous qui dites, moi qui refuse d’entendre. Remercions-les
pour cette conviction… Et pardonnez-moi si j’ai pu laisser entendre le
contraire vous concernant, mon autisme ne m’entraîne pas jusque là !
Je voulais juste répondre, par un exemple, à votre
propos concernant l’absence de lieux de mémoires et de symbolisme, parce que je ne comprends toujours pas pourquoi
vous écrivez ceci : « […] Le sacré, dans l’acte de crémation
dans nos régions, n’intervient en aucune manière. […] » L’acte
symbolique de mon père est forcément le premier qui m’est venu à
l’esprit ; j’en ai d’autres. Les religions, et depuis les Lumières sous
d’autres formes, des assemblées humanistes ont sacralisé l’homme. Le
comportement de l’individu, face à la mort, est dicté par cette
« valeur » sacrée qui l’imprègne et qu’il a acquise bien avant le
christianisme, qu’il soit croyant ou se pensant athée.