Crise ? Mutation ? La belle affaire. Dans un demi siècle, je serai mort et mes enfants aussi. Mes petits enfants seront bien vieux et leurs petits enfants à eux n’auront plus le bleu de mes yeux, ni de ceux de mon père et de ma mère et leurs cheveux seront crépus. Ma lignée sera éteinte et ma race sera morte. Ce sera alors mon extermination totale.
Non, je ne veux de ça. Je ne veux pas que ma race meure, je ne veux pas que ma lignée s’éteigne. Si je sais que ma mort est inéluctable, celle de ma suite m’est insupportable. Je hurle mon désespoir, mon sentiment d’impuissance devant cette tragédie qu’on m’impose et qui va souffler plus de vingt siècles d’histoire de ma famille, européenne de la Gaule cisalpine aux plaines du Danube.
Quand j’entends ces politicards exerçant un pouvoir de papier me dire en pleine gueule que le métissage est une nécessité, une chance même, j’ai envie de vomir.
Quand j’entends tous ces fils de bourges entonner le même discours, ces fils de pute qui se feront musilms ou pédés suivant le sens du vent, j’ai envie de sentir le recul de la crosse au départ de la chevrotine.
Quand j’entends les « élites » de la com’ déverser sans sourciller leurs mensonges éhontés pour nous entortiller comme du bétail, j’ai peur. J’ai peur de manquer de fil de fer pour les accrocher, eux et leurs maîtres aux réverbères de nos cités.
Non, l’étouffement et l’ abatardisation de ma race, c’est le mal. Je me fiche éperdument des raisonnements foireux des uns et des autres tentant de justifier sa disparition parce que rien ne saurait la justifie. Si ces collabos veulent jouer le rôle des Kapos, tant mieux. Et qu’ils en portent l’insigne sur la poitrine ils seront plus faciles à cibler.
Le désespoir semble réveiller le vieil animal carnassier qui survit au fond de moi et faire renaître la liberté du loup.
Quand mon ordre sera éteint, je n’en aurai plus la loi.