Bonjour Pierre.
Pour vos réflexions, il est sans doute utile de jeter un coup d’oeuil sur le livre de Jack Goody, « Le vol de l’histoire ». http://www.amazon.fr/Le-vol-lHistoire-Comment-lEurope/dp/2070122387
Voici la présentation du livre :
" Une fois encore, comme hier à propos de la famille en Europe ou de la
place de l’écriture dans notre civilisation, Jack Goody vient perturber
la ronde des historiens emportés par leurs certitudes. A la question
soulevée par l’anthropologue britannique, on devine déjà ce qu’argueront
les esprits chagrinés par cette interpellation d’exigence : comparaison
n’est pas raison. Or, c’est bien de cela qu’il s’agit.
La question ?
C’est le « vol de l’histoire », c’est-à-dire la mainmise de l’Occident
sur l’histoire du reste du monde. A partir d’événements qui se sont
produits à son échelle provinciale, l’Europe a conceptualisé et fabriqué
une présentation du passé toute à sa gloire et qu’elle a ensuite
imposée au cours des autres civilisations.
Le continent européen
revendique l’invention de la démocratie, du féodalisme, du capitalisme
de marché, de la liberté, de l’individualisme, voire de l’amour,
courtois notamment, qui serait le fruit de sa modernisation urbaine.
Plusieurs années passées en Afrique, particulièrement au Ghana,
conduisent Jack Goody à mettre aujourd’hui en doute nombre
d’« inventions » auxquelles les Européens prétendent, sous les plumes de
Fernand Braudel, Joseph Needham ou Norbert Elias notamment, alors que
ces mêmes éléments se retrouvent dans bien d’autres sociétés, du moins à
l’état embryonnaire.
Économiquement et intellectuellement parlant,
seul un écart relativement récent et temporaire sépare l’Occident de
l’Orient ou de l’Afrique. Des différences existent. Mais c’est d’une
comparaison plus rapprochée que nous avons besoin, et non d’une
opposition tranchée entre le monde et l’Occident, au seul profit de ce
dernier. "
Cordialement.