L’économie n’est qu’une sous-science de la politique.
Et les économistes ne font pas vraiment de l’économie : ils ne font, pour la plupart, que l’apologie du système en place, sans prendre aucun recul.
La première question fondamentale en économie est celle-ci : allons-nous fonctionner selon le mode du partage ou selon le mode de l’échange ?
Dès lors que l’on définit une économie d’échange (société marchande), alors il devient naturel de définir la monnaie ainsi que la propriété privée. Mais il faut bien noter que ces 2 notions (politiques) ne seraient pas utiles pour une économie basée sur le partage.
A partir du moment où on définit la monnaie, la question principale de cette économie qui suppose plus ou moins que tout a une valeur quantifiable en monnaie (même si ça reste parfaitement faux, l’argent ne mesurera jamais la satisfaction humaine), la question principale donc, c’est qui crée la monnaie dans le système ? C’est, encore une fois, très politique, et c’est là qu’il faut chercher le vrai pouvoir dans une société marchande (les banquiers, donc).
Pour la propriété privée, la question fondamentale que devrait se poser tout économiste est la suivante : est-ce que le système de répartition de la propriété privée est stable ou au contraire, fortement instable ? C’est-à-dire : y a-t-il une contre-réaction qui permet de redistribuer la propriété privée de ceux qui possèdent le plus vers ceux qui ne possèdent pas ? Dans notre système, la réponse à cette question (hautement politique) est que le mode de répartition de la propriété privée est le plus instable possible : plus vous possédez, plus votre revenu augmente et plus vous pouvez posséder. A l’inverse, ceux qui ne possèdent rien (locataires) devront travailler de plus en plus, sans aucune garantie de réussir à posséder un jour (et plus ça va, plus la séparation deviendra nette entre les possédants et les autres : on pourra alors à nouveau parler de castes, de néo-féodalité).
Qui dit répartition fortement instable, dit crise grave récurrente.
Après, les économistes peuvent se battre sur des broutilles sans intérêts (PIB, chiffres monétaires divers), les questions fondamentales (politiques) ne sont jamais abordées, donc ils ne comprendront pas (ou feront mine de ne pas comprendre) pourquoi leur modèle étriqué ne prédit pas grand chose.
Les plus mauvais des économistes sont quand même ceux qui nient formellement que l’économie est avant tout politique.