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Accueil du site > Tribune Libre > La science économique est-elle une science exacte ?

La science économique est-elle une science exacte ?

La science économique est-elle une science exacte ? Les représentations du fonctionnement économique ont fondamentalement évolué, voire connu des ruptures, au cours de l’histoire de l’humanité. Le processus d’établissement du savoir n’est pas linéaire mais heurté par des débats et des oppositions protéiformes. Il semble à cet égard que l’on puisse en proposer une lecture qui situe, pour chaque grande périodisation historique de la pensée économique, une représentation dominante qui s’impose comme telle et façonne des pratiques effectives, face à laquelle on pourra repérer l’esquisse d’une alternative. L’histoire de la pensée économique résulte ainsi d’une tension permanente entre deux pôles : une orthodoxie (au sens étymologique de pensée droite et dominante) et une hétérodoxie (opinions divergentes). Sur ces bases, la tendance la plus prégnante est celle de l’affirmation d’une orthodoxie qui associe une vision autorégulatrice de l’économie et la rigueur méthodologique des sciences dures ou exactes. Le fonctionnement de l’économie paraît alors purement mécanique : les modélisations calculatoires exercent une puissante séduction de par l’illusion d’une saisie exacte des phénomènes humains qu’elles procurent. En contrepoint, l’hétérodoxie critique s’élabore aujourd’hui en termes d’hétérorégulation (nécessaire multiplicité des acteurs intervenant dans le processus de régulation économique) associée à une méthodologie proche de celle de la sociologie ou de l’anthropologie en sciences humaines. Cette hétérodoxie a l’intérêt essentiel de laisser place au questionnement jamais résolu, au débat, à l’irréductible part d’imprévisible qui caractérise l’analyse des comportements humains en relation, lesquels ne sauraient être parfaitement saisis par la rigueur de l’écriture mathématique. La présentation de la science économique, en tant que science exacte ou non, relève par conséquent d’un regard épistémologique, c’est-à-dire une réflexion sur le savoir lui-même. Quels sont les objectifs, les problématiques, les démarches, les méthodes permettant de bâtir des concepts et des savoirs en économie ? La question sous-jacente est alors : l’économie est-elle une véritable science caractérisée par des objets et méthodes déterminés et fondés sur des relations objectives et vérifiables ? Ou bien constitue-t-elle une science humaine en tant que discipline que l’on qualifierait d’économie politique ?

 Dans une approche relevant de la « science » économique en tant que discipline rigoureuse et normative, l’économie est définie par une délimitation stricte à la sphère des rapports marchands. Il s’agit alors d’étudier son fonctionnement mécanique et d’établir des lois décrivant des invariants. L’outil de référence est la formalisation mathématique (dérivées secondes, systèmes d’équations linéaires, calculs matriciels avec matrice hessiennes permettant d’obtenir les extrema locaux et les optima économiques). L’idéal, voire le fantasme, consiste à transcrire méthodiquement l’économie en équations linéaires ou complexes. La discipline économique se mue dès lors en une science pure dénuée d’aspérités conceptuelles. L’école néoclassique avance ainsi une définition de l’économie qui prend en compte la délimitation stricte de la sphère économique qu’elle mobilise dans une approche essentiellement calculatoire et formelle. On doit par exemple la notion d’équilibre général, l’un des concepts les plus abstraits de la science économique, à l’économiste français Léon Walras dans son ouvrage Traité d’économie politique pure publié en 1874. L’économie devient la science du seul échange marchand, la science, en somme, de l’ « allocation optimale des ressources rares » selon l’expression de Lionel Robbins, grand Professeur à la London School of Economics (LSE). L’idiome « ressources » recouvre ici, au sens de Robbins et Paul Samuelson, des réalités diverses : les ressources au sens des inputs du producteur (facteurs de production, i.e. le travail, le capital, l’énergie) et les ressources au sens des outputs (produits de la production ou les services). La problématique centrale de l’école néoclassique est donc celle de l’échange équilibré : à quelles conditions l’équilibre, c’est-à-dire l’égalisation offre agrégée-demande agrégée sur un marché, est-il atteint ? Les néoclassiques, dans ce cadre conceptuel qui est celui d’une économie pure, rigoureuse et peu ou prou exacte, entendent montrer que le mécanisme des variations des prix est de nature à réaliser cette égalisation qui apparaît a priori comme un principe fondamental de l’économie.

 Avec les néoclassiques, la science économique ainsi proclamée rejoint « l’idée newtonienne de ce qu’une théorie scientifique devrait être : universelle, déterminée, fermée, d’autant plus objective qu’elle ne contiendrait aucune référence à l’observateur, d’autant plus parfaite qu’elle atteindrait un niveau fondamental échappant à la morsure du temps » (PRIGOGINE et STENGERS, in La nouvelle alliance, métamorphose de la science, 1979). Prétendre à l’exactitude pour la science économique c’est donc en réalité prétendre à l’universel, c’est nier la force du temps. Dans L’Évolution créatrice, le philosophe moderne Henri Bergson note très justement que « la science antique portait sur des concepts, la science moderne cherche des lois ». Existe-t-il des lois intangibles et générales en science économique ? Cette sempiternelle question est celle qui a opposé, en son temps, le philosophe, sociologue et anthropologue allemand Karl Popper aux « vérificationnistes ». L’existence ou l’acceptabilité des lois en science économique ne peut être établie que dans la logique d’une potentielle falsification ou infirmation. Deux débats majeurs sont sous-jacents : la science économique se prête-t-elle à l’énoncé de lois ? Et si oui, l’infirmation est-elle pertinente en économie ? Montesquieu définit une loi comme une « relation nécessaire découlant de la nature des choses ». Toutes les activités scientifiques cherchent en ce sens à déterminer des lois ou des relations explicatives entre les variables considérées. Cependant, on remarque immédiatement que les lois, en science économique, peuvent être de simples corrélations (covariation positive ou négative entre variables aléatoires réelles) ou bien constituer de véritables liens de cause à effet (causalités). Les lois économiques peuvent également être empiriques ou purement théoriques et ont de facto un statut très variable. On isolera par exemple les « relations tendancielles » comme la tendance vers l’état stationnaire énoncée par David Ricardo ou la baisse du taux de profit que l’on doit à Karl Marx. Mais la science économique se fonde aussi sur des relations logiques, découlant de la définition et des propriétés supposées de certaines variables (loi des débouchés de Jean-Baptiste Say, loi de Walras). Les progrès de l’économétrie ont, de surcroît, permis d’établir des corrélations très fortes entre variables et de tester des équations à plusieurs variables à l’intérieur de modèles formalisés.

 Plus récemment encore, les avancées majeures de l’économie expérimentale ont permis de réfuter certaines hypothèses, voire des pseudo-lois, sur la rationalité des comportements microéconomiques et la cohérence des choix intertemporels des agents économiques. L’étude de décembre 2001 de William Harbraugh, Kate Krause et Timothy Berry intitulée « GARP for kids » vérifie ainsi si la rationalité varie avec l’âge en testant la validité des axiomes faible et fort des préférences révélées. L’étude montre finalement que 95 % des adultes de 21 ans sont parfaitement rationnels, tout comme les jeunes enfants de 11 ans. Les auteurs trouvent qu’une grande majorité des sujets soumis au test font des choix parfaitement cohérents avec une maximisation d’utilité comprenant deux facteurs, le revenu et le don fait à autrui, comme si les individus consommaient deux biens (un bien matériel et de l’altruisme). En moyenne, une très grande majorité des choix est cohérente, seuls 2 % de ces choix violent les axiomes des préférences révélées. Cette étude est particulièrement intéressante car elle illustre que la rationalité économique et l’altruisme sont en réalité parfaitement compatibles : rien dans la théorie de l’utilité n’empêche d’étendre le concept à l’altruisme ou à la famille. Ainsi, il ne faut pas céder à une confusion pourtant séduisante entre science économique et économétrie : la seconde se distingue formellement de la première. Si la science économique est souvent nommée « science de la causalité », c’est qu’elle tente notamment de déterminer des causalités au moyen de théories établies indiquant les contrefactuels et les effets de causalité supposés. L’économétrie se consacre quant à elle à l’élaboration de tests empiriques plus ou moins puissants conceptuellement et reposant sur des notions essentielles de statistiques descriptives, d’analyse classique et d’algèbre linéaire. Il est donc primordial de ne pas se tromper de débat : la science économique n’est pas l’économétrie. Lorsque cette dernière aboutit formellement aux coefficients d’une régression multiple, ceux-ci sont eux-mêmes aléatoires, c’est-à-dire estimés avec une marge d’erreur ou d’incertitude notée e. De plus, les économètres associent à chacune de leurs observations une erreur estimée nommée résidu ; dès lors, la somme des carrés de résidus permet d’obtenir une valeur de coefficient de détermination R2 qui reflète la qualité de la régression économétrique, i.e. la qualité du modèle mathématique imaginé. Sur ces bases, la science économique intervient et doit donner des interprétations en vertu des théories applicables. Elle doit, en fonction de la valeur intrinsèque du coefficient de détermination, conclure à une simple corrélation ou établir une véritable causalité, un lien tangible de cause à effet entre variables. La responsabilité de l’économiste est donc immense ; il dispose d’une kyrielle de données chiffrées, de courbes de tendance, d’analyses en séries chronologiques, de modélisations des prise de risque sur les marchés boursiers et doit prendre des décisions qui peuvent avoir un impact direct ou indirect fort et perceptible par les populations. Ces remarques n’invitent-elles pas à reconsidérer le statut de la science économique ? L’économie n’est-elle pas, aussi et surtout, un champ d’étude de l’imprévisible, du spontané, de réalités profondément mouvantes ? L’économie n’est-elle pas l’analyse rigoureuse mais toujours perfectible d’un monde en perpétuel mouvement ?

 En économie, il semble que le réel ne soit jamais véritablement reproductible car il procède d’une dynamique historique tissée d’actions humaines et d’événements contingents, c’est-à-dire ne se situant ni dans le registre du nécessaire ni dans celui de l’accidentel. Hannah Arendt l’a d’ailleurs noté : l’événement, en économie, est ce qui s’écarte des prévisions sourcilleuses et du schéma rectiligne de l’explication causale. L’événement économique tient donc à l’acte humain sans pour autant en être le simple produit. L’idée de contingence à propos de l’action humaine revient à considérer que l’homme peut être libre, ce qui, incidemment, rend son action ontologiquement plurielle, imprévisible et indéductible. À cet égard, la réalité économique semble profondément évolutive et s’éloigne définitivement des caractéristiques canoniques des sciences exactes. L’économie, dynamique s’il en est, oblige à repenser sans cesse les théories et concepts et à (ré)avancer de nouvelles analyses. L’économie, en cela, n’est pas une science dogmatique et sécularisée ; elle est a contrario ouverte et en perpétuelle refondation, traversée de débats et controverses. Les courants de pensée évoluent. La transformation des faits et du contexte conduit à des mouvements de disqualification des théories en présence. En ces périodes de crise, le réel est difficilement saisissable et la référence mathématique paraît séduisante et rassurante mais il ne faut pas oublier les enjeux véritables de l’économie : penser et éclairer diversement les comportements de l’homo economicus. L’économie est alors un formidable apport aux sciences humaines traditionnelles, elle est comprise en ce sens où elle n’est que l’une des multiples facettes des sociétés au sein desquelles elle s’insère. La science économique est analysée en relation avec la compréhension du fonctionnement global de nos sociétés post-modernes, avec des phénomènes historiques et sociopolitiques largement imprévisibles. La démarche économique consiste alors à partir de l’observation des faits, du repérage des dynamiques socioéconomiques qui changent selon les contextes sociohistoriques, afin de proposer des interprétations, des grilles de lecture les plus pertinentes possibles, sachant que « la » vérité économique universelle est bien sûr illusoire. Cette démarche est d’abord et avant tout marquée par le pluralisme dès lors que l’on pose que l’économie ne saurait se situer du côté des sciences exactes. Il s’agit là d’une méthode compréhensive et non pas de la logique déductive caractéristique des sciences dures. La rigueur n’est donc pas à rechercher dans le recours à l’outil mathématique mais elle est à explorer et actualiser dans l’observation et l’interprétation. La rigueur intellectuelle appelle toutefois à la prudence et à la modestie dans lesdites interprétations et le respect du pluralisme.

 Le problème est que la science économique se veut concurremment normative et positive. Les énoncés normatifs ne relèveraient pas a priori de lois. En revanche, les énoncés positifs sont nombreux qui se formulent comme « lois » : loi de la demande décroissante, loi de Say, loi des rendements décroissants, loi de l’utilité marginale décroissante… La réflexion sur ces différents énoncés montre d’emblée de grandes difficultés méthodologiques : les lois formulées en économie positive sont largement dépendantes d’un contexte formel et/ou socioéconomique rarement explicité et insuffisamment connu. De plus, elles ne sont acceptables que « toutes choses égales par ailleurs », condition qui n’est que très rarement réalisée. Enfin, les lois en économie sont généralement fort peu durables et semblent donc particulièrement délicates à établir. On peut, à cet égard, s’interroger quant au véritable objectif de l’économie positive : établir des lois probabilistes ou approximatives, poser de pures présomptions ? Ces démarches de réfutation et de contournement de la réfutation en économie reflètent-elles une attitude moins rigoureuse des économistes comparés aux autres scientifiques ? Rien n’est moins sûr, en témoignent les travaux de Kuhn sur les paradigmes scientifiques, comme ceux de Lakatos sur les programmes de recherche. In fine, la situation de réflexion est proche. Ce qui différencie l’économie des autres champs scientifiques et l’empêche de constituer une science exacte, c’est précisément son rapport à l’humain. Lorsque les représentations des comportements des acteurs économiques changent, les actions se modifient et la réalité économique se transforme également. Ainsi, notre raisonnement nous amène à relativiser et nuancer le statut des lois en économie. Plus encore, l’hypothèse selon laquelle les humains agissent de façon rationnelle ignore des aspects importants du comportement humain. L’homo economicus peut être considéré comme notablement différent des hommes réels dans le monde réel. Même l’hypothèse des anticipations rationnelles introduite dans des modèles néoclassiques plus récents peut être considérée comme non réaliste. De plus, quelle que soit sa définition exacte, l’« homme économique » est-il une première approximation vers un modèle plus réaliste, un modèle dont la validité est limitée à certaines sphères de l’activité humaine, ou un principe méthodologique général applicable à l’économie ? Les premiers économistes néoclassiques penchaient vers les deux premières réponses mais c’est la troisième qui semble être devenue dominante. La théorie néoclassique est ainsi critiquée pour son biais normatif, alors que, selon ses critiques, elle ne cherche pas à expliquer le monde réel mais à décrire une utopie économique dans laquelle s’appliquerait indéfectiblement le critère irréel de Pareto-optimalité : en fait, l’immense majorité des situations microéconomiques ou macroéconomiques ne sont pas parfaitement Pareto-efficientes ; les décisions sont presque toujours Pareto-améliorantes. Ainsi, en théorie des jeux, les équilibres de Nash (il en existe ou moins un en stratégies pures ou en stratégies mixtes en horizon fini dans un jeu à T périodes en vertu du théorème de Nash) ne sont pas toujours coopératifs et sont souvent inefficients. Pourtant, ils peuvent être choisis par les agents car ils reposent en fait sur des concepts beaucoup plus profonds d’interactions stratégiques et de comparaisons interpersonnelles que le monde néoclassique idéal peine à saisir conceptuellement. Mais même certaines analyses de théorie des jeux remettent en cause aujourd’hui des hypothèses que l’on pensait robustes comme celle de common knowledge (CK) remise en cause notamment par les travaux fondamentaux de Robert Axelrod de l’Université du Michigan qui conclut à la grande difficulté de trouver des programmes de jeux qui gagnent dans toutes les « populations de programmes » possibles… Comment évoluer, en effet, dans un monde où les populations de stratégies varient sans cesse et dépendent elles-mêmes d’une multitude de facteurs socioéconomiques exogènes ? Avec cette question volontairement ouverte, les chercheurs posent les bases d’un champ très récent et immensément riche de la science économique moderne : la théorie des jeux évolutionniste.

 Enfin, il est utile de remarquer que dans la plupart des situations économiques, un agent économique dispose d’une information privilégiée sur un autre. C’est notamment le cas du P.D.G. de GDF qui demande instamment une augmentation des tarifs au Gouvernement : il sait mieux que quiconque quelle est la structure réelle des coûts de production de son entreprise. Or cette situation privilégiée en terme d’information, quelle qu’elle soit, cette asymétrie d’information, constitue une ressource potentiellement puissante et efficace pour celui qui la détient, qui le conduira à modifier son comportement et à l’utiliser à son profit. On parle alors, de facto, de rente informationnelle. La littérature économique a développé deux concepts-clés dérivés de ces analyses en information asymétrique : l’anti-sélection (la caractéristique d’un bien, d’une entreprise ou d’un individu est cachée à certains agents) et l’alea moral (l’action d’un agent n’est pas observable, totalement ou partiellement, par les autres agents ou non vérifiable par un tiers). Ces concepts forts véhiculent eux-mêmes un principe d’externalités négatives qui tend à exclure du marché, à terme, les vendeurs de bonne qualité, pouvant déboucher sur de graves crises de confiance économique. On observe donc perpétuellement des inefficacités économiques et financières de tous ordres : inefficacités allocatives (triangles de perte sèche d’Harberger) et inefficacités informationnelles (motivations, incitations, effets dynamiques et crises structurelles ou conjoncturelles). Le marché peut donc être inefficace voire très inefficace. Ce qui invite bien évidemment à nuancer tous les postulats d’analyse extrêmement forts comme la rationalité absolue, la cohérence des choix ou encore le « principe » d’équilibre général. L’exemple de l’estimation de la croissance du P.I.B. français pour l’année 2013 est ainsi très parlant : toutes les organisations proposent un chiffre (i.e. de -0,5 à +0,8 point, valeur illusoire que le Gouvernement maintient cependant). En réalité, l’OCDE, Standard and Poor’s et Bercy n’ont pas les mêmes modes de calcul, ne se réfèrent pas aux mêmes structures de production, prennent ou ne prennent pas en compte le projet de Loi de finance 2013 qui vient d’être rejeté au Sénat… On constate aisément que les asymétries informationnelles sont un frein à l’efficacité et à l’efficience.

 En conclusion, nous retiendrons trois aspects fondamentaux de la science économique qui n’est ni exacte ni pure : l’économie est une science du comportement humain, c’est une science des méthodes et raisonnements empiriques car c’est aussi une science de la causalité, c’est enfin une science de l’(hypothétique) équilibre, de l’échange et des flux multiformes. Force est de constater que le reproche d’autisme de l’économie, qui visait initialement la microéconomie standard fondée sur une rationalité stricte et une parfaite information des agents, est désormais dépassé : trente années d’économie publique et de nouvelle microéconomie sont passées par là, sans évoquer, derechef, les développements majeurs de l’économie expérimentale qui remet plus encore en question nos modes de pensée modernes.

 Avec Pierre-Hadrien Francey


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14 réactions à cet article    


  • La mouche du coche La mouche du coche 18 décembre 2012 08:58

    Article trompeur. L’économie ne peut pas être une science exacte puisqu’elle n’est déjà pas une science. smiley


    • Yvance77 18 décembre 2012 09:03

      Salut,

      Si je me base sur les propos du gourou Elie Cohen, je pense que l’on est plus dans l’art divinatoire !


      • Robert GIL ROBERT GIL 18 décembre 2012 09:35

        personne ne le dit mais tous les grands econimistes n’étaient pas des economistes...

        voir : L’ECONOMIE POLITIQUE OU LA SCIENCE DE LA DOMINATION


        • gaijin gaijin 18 décembre 2012 10:22

          une science ?
          qui serait incapable de prévoir qu’un jour il faut payer ses dettes ?
          qu’on ne peut pas éternellement mutualiser les risques et privatiser les profits ?
          qu’il n’y a pas de croissance infinie dans un monde finit ?

          si l’ économie voulait être une science il faudrait réviser les 4 opérations de base

          mais la « science économique » se fout de la réalité :
          elle n’est qu’un écran de fumée destiné a faire croire a la majorité des gens qu’il était normal qu’elle se fasse mettre par une minorité.
          autrefois on avait un roi : c’était la « volonté de dieu »
          aujourd’hui on a des banksters : c’est parce que « l’économie c’est compliqué »


          • Marc Chinal Marc Chinal 19 décembre 2012 00:24

            aux 4 opérations de base dont vous parlez, il faudrait également préciser qu’une science n’est « exacte » que lorsqu’on prend en compte correctement les éléments en présence,
            et l’un des éléments totalement négligé (même par les soit-disants opposants au système), est que tant qu’on utilisera de la monnaie, on sera piégés par sa rareté relative et obligatoire qui fait qu’on est obligé de voler le travail du voisin d’une manière ou d’une autre pour pouvoir se « payer » de quoi vivre, qui fait que ce n’est pas en prenant aux riches qu’il y aura disparition de la misère, qui fait que la pollution sera toujours plus rentable que d’avoir des processus de fabrication intelligents mais coûteux, qui fait qu’on aura toujours de fausses démocraties, etc, etc.
            http://www.dailymotion.com/video/xphpg9_qu-est-ce-que-la-monnaie-fonctionnement-naissance-etc_news


          • ZEN ZEN 18 décembre 2012 12:10

            Le plagiat est interdit
            Seul Attali peut se le permettre...


            • Pascal de Lima de Lima 18 décembre 2012 12:33

              Il s’agit du même papier que j’ai publié dans deux blog.


            • TSS 18 décembre 2012 13:47

              vous qui êtes enseignant à sciences po ,aviez vous prévu la m...e dans laquelle vous a mis

              R.Descoings avec sa folie des grandeurs... !!


              • ovni 18 décembre 2012 15:24

                de toute façon aucune science n est exacte .

                l histoire est close.

                bonne soirée a toutes et tous


                • perlseb 18 décembre 2012 17:34

                  L’économie n’est qu’une sous-science de la politique.

                  Et les économistes ne font pas vraiment de l’économie : ils ne font, pour la plupart, que l’apologie du système en place, sans prendre aucun recul.

                  La première question fondamentale en économie est celle-ci : allons-nous fonctionner selon le mode du partage ou selon le mode de l’échange ?

                  Dès lors que l’on définit une économie d’échange (société marchande), alors il devient naturel de définir la monnaie ainsi que la propriété privée. Mais il faut bien noter que ces 2 notions (politiques) ne seraient pas utiles pour une économie basée sur le partage.

                  A partir du moment où on définit la monnaie, la question principale de cette économie qui suppose plus ou moins que tout a une valeur quantifiable en monnaie (même si ça reste parfaitement faux, l’argent ne mesurera jamais la satisfaction humaine), la question principale donc, c’est qui crée la monnaie dans le système ? C’est, encore une fois, très politique, et c’est là qu’il faut chercher le vrai pouvoir dans une société marchande (les banquiers, donc).

                  Pour la propriété privée, la question fondamentale que devrait se poser tout économiste est la suivante : est-ce que le système de répartition de la propriété privée est stable ou au contraire, fortement instable ? C’est-à-dire : y a-t-il une contre-réaction qui permet de redistribuer la propriété privée de ceux qui possèdent le plus vers ceux qui ne possèdent pas ? Dans notre système, la réponse à cette question (hautement politique) est que le mode de répartition de la propriété privée est le plus instable possible : plus vous possédez, plus votre revenu augmente et plus vous pouvez posséder. A l’inverse, ceux qui ne possèdent rien (locataires) devront travailler de plus en plus, sans aucune garantie de réussir à posséder un jour (et plus ça va, plus la séparation deviendra nette entre les possédants et les autres : on pourra alors à nouveau parler de castes, de néo-féodalité).

                  Qui dit répartition fortement instable, dit crise grave récurrente.

                  Après, les économistes peuvent se battre sur des broutilles sans intérêts (PIB, chiffres monétaires divers), les questions fondamentales (politiques) ne sont jamais abordées, donc ils ne comprendront pas (ou feront mine de ne pas comprendre) pourquoi leur modèle étriqué ne prédit pas grand chose.

                  Les plus mauvais des économistes sont quand même ceux qui nient formellement que l’économie est avant tout politique.


                  • Jason Jason 18 décembre 2012 17:37

                    Si l’économie était une science, on ne serait pas dans la merde dans laquelle on se trouve. Cette soi-disant discipline (il faudrait dire anarchie, ou désordre permanent) se rapproche plus de la magie, de la sorcellerie que d’une discipline cohérente. D’ailleurs de nombreux soi-disant économiste, dont quelques prix de la Banque de Suède, l’ont déjà dit. Consultez, entre autres : Bernard Maris, Antimanuel d’économie.


                    • antyreac 18 décembre 2012 21:09

                      L’économie essaye d’écrire les phénomènes économiques avec plus ou moins de bonheur et c’est déjà pas trop mal...


                      • moussars 23 décembre 2012 14:41

                        Il y a la gestion, avec toutes les formules mathématiques inimaginables qu’on veut...
                        C’est neutre.
                        Et il y a la politique, l’idéologie avec tous les intérêts dissimulés, hypocrites, manipulés...
                        C’est tous sauf neutre. Mais la première est au service de la seconde...
                        Il n’y a pas de science économique, comme le TINA de Thatcher, par exemple, aurait voulu nous le faire croire.

                        Il faudrait déjà commencé par supprimer le statut de salarié.
                        Les vrais Soviets (différents des bolcheviques), dans la Pravda (qu’ils avaient créée avant de se la faire voler et d’être exterminés) , s’étaient prononcés pour... dans la mesure où les salariés étaient le (la) conjoint(e) et les enfants de l’entrepreneur", comme certains aiment appeler les exploiteurs, s’ignorant même parfois...


                        • AlainV AlainV 30 décembre 2012 20:04

                          Bon, l’économie n’est pas une science exacte, mais une science humaine qui tente d’élaborer des modèles interprétatifs. On oublie les profs de fac qui continuent à présenter l’économie comme une science prédictive.
                          Et maintenant, on fait quoi ?
                          Il faut bien gouverner, prendre des décisions.
                          Il faut que chaque citoyen soit informé pour élire ceux qui proposent les bonnes décisions.
                          Il faut s’organiser pour empêcher l’oligarchie de prendre les mauvaises décisions.
                          Ca en fait du travail !

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