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Commentaire de njama

sur Lettre ouverte au Grand Rabbin Gilles Bernheim


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njama njama 19 janvier 2013 12:19

Merci pour le compliment, vous pouvez vous en inspirer librement c’est copyleft.

Et merci pour l’humour, qui n’est pas sans rappeler une autre PMA - Procréation Mystérieusement Assistée smiley - qui a(urait) eu lieu il y a environ 2000 ans. Marie est d’ailleurs considérée comme une deuxième Ève.

D’une façon globale, la substance biologique (la chair) est et reste androgyne par nature. L’union de la chair produit la chair de l’enfant. La science ne contredira pas, puisque c’est la gamète x ou y du spermatozoïde (gamète androgyne ?) qui seulement détermine le sexe du futur enfant, et non le fait d’être mâle/homme ou femelle/femme, l’un et l’autre n’étant qu’un couple vecteur de la procréation.
ça tient à peu de chose finalement cette différentiation, une cause infime. La création se poursuivant dans un équilibre mystérieusement assisté d’une quasi égale répartition des sexes.
Le sexe-ratio (taux comparé du nombre d’hommes et de femmes pour une génération donnée) mondial est de l’ordre de 1,01 en 2011, les raisons de ce très léger déséquilibre étant plus imputable à des raisons culturelles, économiques ou sociales, qu’à des causes biologiques.
La conscience de son identité sexuelle ne me semble pas être tellement l’objet de ces 2 chapitres de la Genèse.

P21 L9 GB : La dualité des sexes appartient à la constitution anthropologique de l’humanité.
JL : l’exemple est fort mal choisi puisque ce passage de la bible est interprété par des talmudistes comme quoi l’homme aurait été dans un premier temps « homme-et-femme » non-séparé, indistinctement, une sorte d’androgyne premier. Ce qui justifierait la deuxième version de la Genèse où la femme est créée après l’homme et tirée de lui.

Je ne ne crois pas à l’androgyne premier, c’est une vue de l’esprit. La théorie de l’évolution des espèces semble se baser sur une androgynie primordiale, sans fournir aucune explication à la différenciation sexuée.
L’homme ici prend un sens générique, celui d’être humain, adamah en hébreu qui est un nom commun - les bibles chrétiennes en en fait un Nom Propre Adam, premier homme « mâle » dont la femme serait issue -.
On constate encore ici des divergences dans les traductions, les bibles chrétiennes disent :
Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. (Gn 1/27)
La bible du Rabbinat : 27 Dieu créa l’homme à son image ; c’est à l’image de Dieu qu’il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois.
27 Dieu créa l’homme à son image ; c’est à l’image de Dieu qu’il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois.La traduction (très littérale) d’André Chouraqui n’est pas différente : 27. Elohîms crée le glébeux à sa réplique, à la réplique d’Elohîms, il le crée, mâle et femelle, il les crée.

On note quand même qu’il y a un grand écart sémantique, la distinction mâle et femelle concerne tout le règne animal. La traduction hébraïque ne vient pas donc contredire la théorie de l’évolution, l’homme est crée au stade animal, mais déjà doué d’intellection (vieux concept de l’antiquité relatif « à la conscience » - les animaux étaient également doués d’intellection, chacun ayant celle de son espèce - ) puisqu’il est invité à cultiver et garder le Jardin d’Eden avec quelques consignes.
le verset suivant confirme : « Dieu les bénit [toute la création], et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, ... »(1/28)
L’homme (adamah est donc déjà sexué)

Je ne vois donc pas à vrai dire dans ce premier chapitre l’androgynie ou une interprétation associative androgyne.

Dans le 2° chapitre l’évolution est d’ordre « qualitative » (on supposera que Dieu -Tout Puissant - puisse modifier Sa Création -achevée - sans en perturber l’équilibre, c’est ce qu’il fait en donnant à l’être humain « une aide » ( ce chaînon manquant ? de l’anthropopithèque à l’homme). L’homme adamah (mâle et femelle) est déjà crée, il modifie simplement légèrement cette création, artifice d’ordre métaphysique qui permet à l’homme de dépasser le stade de cette première intellection, - stade de conscience originel - et de devenir cet être pensant, (« l’Homme ») capable de se penser « lui-même » - conscience de « soi-même », par le biais d’un effet miroir ... celui de la perception de l’altérite quand l’homme (adamah) se réveille de sa torpeur si bien rendue par la traduction hébraïque. Une aide semblable à lui.
Nous sommes dans le jeu des ressemblances, et si Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, encore faut-il que l’homme puisse avoir la possibilité d’avoir conscience de cette ressemblance, d’être à son image ...

La question du sexe, et de la conscience de l’identité sexuelle dans cette introduction de la Genèse, me semble, avoir été faussée par des interprétations ancestrales qui tiennent lieu de vérité, et de très peu d’intérêt.


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