Peut être le gouvernement est il allé trop vite.
Et au lieu de faire avancer la société, il la crispe, ce qui peut aller à l’encontre de ses objectifs, et de ceux du lobby gay.
Entre les villes et les campagnes, les jeunes et les vieux, les branchés et les prolétaires, les intellectuels et les manuels, les anciens et les modernes, il y a des niveaux de rupture, de discontinuités, des heurts.
Je pense que le mariage gay est un projet clivant, qui pour certains touche les bases même de leur être au monde, de leur façon de vivre et de penser.
Ces gens là réagissent viscéralement, comme si leur corps même était en cause.
Y avait-il urgence, dans un monde en déliquescence, de vouloir ainsi bouleverser une société qui est déjà déstructurée ?
Dans une phase économiquement sereine, la proposition eut été plus accetable pour les parties de la société déjà en déshérence. C’est mettre un coup de massue supplémentaire aux exclus du libéralisme. Quelque part, c’est mépriser leur désarroi.
L’urgence, la vraie, est de faire repartir le pays économiquement et socialement, en détricotant le modèle libéral de la compétitivité à tout prix, ce qui nous enfonce indéfiniment sans que nous n’y voyons d’issue. Plutôt que l’image du mur, j’y vois celui du marécage dans lequel on ne finit pas de s’enfoncer.
Le mariage gay n’apporte rien de ce point de vue là, sinon de troubler la vue. Hollande a inversé les priorités, c’est dommage.
Mais est-ce vraiment par hasard qu’il préfère s’occuper du sociétal plutôt que du social ?