@ Enzo
Non les inégalités ont toujours existé, pas le racisme ! elles ne se justifiaient pas par la race, elles étaient établies par un statut, de castes (nobles, esclaves, serfs ... ) - ou de classes - et non pas en raison de critères ethniques de races. Il y avait une hiérarchie sociale légalement définies ou reconnues dans les sociétés antérieures.
A partir du moment où ces catégories ont disparu (individus égaux, société plus égalitaire) il a fallu exprimer le rapport de domination sur d’autres critères pour le justifier autrement. Le racisme est historiquement un concept récent, dont on ne trouve trace auparavant.
Un regard marxiste sur la question ...
Racisme et lutte de classes
D’où vient le racisme ?
Le racisme s’est développé dans une phase clef de l’expansion du capitalisme à l’échelle mondiale : la colonisation et l’instauration de plantations coloniales dans le Nouveau Monde au XVIIe et au XVIIIe siècle reposant sur le travail contraint d’esclaves importés d’Afrique.
Non qu’il n’existait pas de pratiques discriminatoires, notamment religieuses, dans les systèmes précapitalistes mais elles ne correspondaient pas à une vision racialisée du monde et la plupart du temps la conversion des opprimés permettait d’y échapper. C’est bien le capitalisme qui universalisa pour la première fois les préjugés raciaux. [je crois que nos sociétés auront toujours du mal à l’admettre !]
On a coutume de dire que l’esclavage fut le produit d’un racisme déjà enraciné dans la société occidentale. Or c’est l’inverse qui est vrai, les théories racistes firent leur apparition avec la nécessité de justifier l’esclavage. Auparavant ce besoin n’avait pas lieu d’être, pas même dans les sociétés esclavagistes grecques ou romaines. En effet, dans les sociétés hiérarchiques précédentes, la population était divisée en groupes légalement inégaux – l’esclavage n’étant que l’une des formes de ces statuts juridiques inégaux – mais ces inégalités n’avaient besoin d’aucune justification particulière autre que leur utilité sociale. Les esclaves en Grèce pouvaient être tout aussi grecs que leurs maîtres. Il était donc directement question d’inégalités de classes et non de races. Il en va autrement avec le capitalisme puisque son mode de production repose sur l’exploitation d’une main d’œuvre salariée libre. Le capitaliste et le travailleur sont désormais légalement égaux sur le marché du travail. Le travailleur est libre de ne pas vendre sa force de travail, mais comme il est aussi libre de toute propriété, il est poussé à se monnayer pour survivre. Dans un tel système où l’égalité formelle masque l’inégalité réelle, le recours au travail forcé est une anomalie qu’il faut pouvoir justifier.L’énorme besoin en main-d’œuvre que créait l’établissement des plantations coloniales pour satisfaire en matières premières et en produits de consommation le marché mondial florissant impliquait d’importer massivement des travailleurs sur le continent américain. Cette réorganisation monumentale du travail à l’échelle planétaire impliquait à son tour le recours au travail servile.Au début, ce besoin fut satisfait par des serviteurs blancs sous contrat venus d’Europe en échange du prix de leur voyage, de leur liberté, etc. Leur servitude était quasi totale mais ne pouvait être perpétuelle en raison des conséquences que cela risquerait de produire sur les travailleurs européens si la situation de leurs frères leur était révélée. En plus de tarir la source d’immigration nécessaire, cela risquerait sans nul doute de créer des désordres sociaux en révélant au grand jour l’exploitation cachée derrière « l’égalité » promise par le capitalisme.
Le besoin intarissable en nouvelle force de travail et le problème d’instabilité qu’impliquait la fin de la servitude de la main-d’œuvre européenne conduisirent les capitalistes de l’époque à recourir à l’esclavage des africains.
Mais le besoin de justifier la contradiction manifeste que représentait la dépendance du capitalisme vis-à-vis du travail servile restait entier. En créant une catégorie d’humains qui ne méritait pas l’égalité, le racisme put résoudre cette contradiction. Il fut le seul artifice permettant de refuser aux uns ce que le capitalisme promettait aux autres.
Le racisme a également été nécessité par l’impérialisme. La concurrence entre les nations européennes dans le contrôle des richesses et des matières premières nécessaires à leur supériorité économique mit les classes dirigeantes en conflits directs avec les populations « indigènes ». Une autre justification devint nécessaire. La spoliation des richesses fut masquée par l’idée du « fardeau de l’homme blanc », dont la mission consistait à amener la « civilisation » à des peuples primitifs et barbares.
06/02 01:31 - Mmarvinbear
Je vérifie toujours avant de poster, mais ce « salopard » m’a marabouté et j’ai (...)
05/02 19:45 - nemotyrannus
J’ajoute que moinsser des faits est équivalent à nier la réalité. Ca en dit beaucoup sur (...)
05/02 19:27 - Enzo
Njama, Je suis d’accord avec vous sur le fait que dans l’antiquité (notamment (...)
05/02 16:08 - al.terre.natif
J’adore le « Cela ne signifie pas que je sois pour une nation multiculturelle qui a mon (...)
05/02 15:15 - al.terre.natif
ensuite il y a un autre aspect, et ce même chez nous : certains parlent en semaines aménorées (...)
05/02 14:41 - Mmarvinbear
Aucune. En fait, l’erreur vient de ce qu’ au Japon, il est coutumier de parler de (...)
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