Hello Bill
Je ne pense pas avoir dit que les traditionalistes sentaient le soufre ! Personnellement, j’apprécie la beauté de la messe en latin, même si mon expérience pastorale me fait bien voir que ce n’est pas l’avenir ; et je suis également sensible à l’aspect radical et sincère de l’engagement de beaucoup de personnes de cette mouvance.
Pour y voir plus clair, je vous suggère :
1) De distinguer entre traditionalistes et intégristes ; les uns sont attachés à leur liturgie pour tout un tas de raisons que je respecte, les autres refusent des pans entiers de la doctrine de l’Eglise telle qu’elle a été définie à Vatican II, ce qui pose problème. Les trois thèmes que vous citez sont absolument fondamentaux.
2) De mieux regarder ce qui se passe dans les Eglises en ce moment. Les mouvements qui ont le vent en poupe ne sont pas les mouvements traditionalistes, mais les Eglises évangéliques et les mouvements de réveil. On peut s’en réjouir ou le déplorer, mais on est obligé de prendre en compte ce phénomène (je vous renvoie aux travaux de Danièlle Hervieu-Léger et son équipe sur les mouvements « sectaires » en France). La fédération évangélique mondiale est aujourd’hui l’Eglise chrétienne la plus nombreuse après les catholiques. Je puis vous dire que c’est un univers dans lequel on est fort éloigné de l’intégrisme ! Si on est aussi sensible à l’action des traditionalistes, c’est parce qu’ils sont les plus visibles et les plus médiatisés, mais cela ne correspond pas à la réalité.
Amicalement
Emmanuel