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Accueil du site > Actualités > Religions > Le cardinal et les intégristes

Le cardinal et les intégristes

L’affaire fait grand bruit : le pape accorde à des intégristes bordelais, qui occupent indûment une église de la ville, l’autorisation de se regrouper en congrégation et de célébrer la messe selon le rite en vigueur avant la réforme liturgique. Est-ce le grand retour de la messe en latin ?

Lorsqu’elle a été rendue publique à l’automne, la décision de Benoît XVI a provoqué l’inquiétude des évêques, particulièrement du cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la conférence épiscopale, qui avait semblé la découvrir en même temps que ses diocésains... C’est maintenant chose faite : la communauté intégriste de l’abbé Laguérie se nomme désormais l’Institut du Bon Pasteur, et regroupe ses fidèles dans la nouvelle paroisse Saint-Eloi.

La paix est-elle ramenée pour autant ? Le cardinal n’en fait pas mystère : "Des réticences se sont exprimées", écrit-il sur son site Internet. C’est peu dire, la décision du Vatican ayant provoqué protestations et pétitions de prêtres et de laïcs qui avaient vu un retour en arrière dans cette nouvelle autorisation de célébrer la messe en latin.

Mais le problème n’est pas seulement celui de la langue utilisée dans la liturgie, latin ou français. Il s’agit, plus profondément, de l’adhésion aux grandes options prises par l’Eglise catholique dans les années soixante : œcuménisme, ouverture aux autres religions, attitude positive vis-à-vis du monde moderne. Les prêtres du nouvel institut ont déclaré clairement que ces points "paraissent difficilement conciliables avec la tradition", même s’ils acceptent d’entrer dans "une attitude positive d’étude et de communication". Si la communion fraternelle est établie, comme l’écrit encore Mgr Ricard, les divergences doctrinales restent présentes.

La décision vaticane, finalement entérinée par le cardinal de Bordeaux, va donc plus loin que ce qui en a été diffusé dans le grand public. L’Eglise admet en son sein la présence de personnes qui n’adhèrent pas à la réforme conciliaire et leur confie une mission dans un diocèse. Toute la question est maintenant de savoir quelles vont être les conséquences de l’accord : est-il signé dans l’espoir de ramener à la raison les membres, très peu nombreux du reste, de l’Institut ? Ou bien une telle situation est-elle appelée à perdurer, voire à créer un précédent ? Le premier cas ferait de l’Institut du Bon Pasteur une sorte de piège dans lequel les intégristes se garderont sans doute de tomber ; la seconde hypothèse signifierait une évolution importante des structures de l’Eglise catholique dans laquelle, jusqu’à présent, le souci de l’unité était subordonné à un accord sur les questions dogmatiques.


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83 réactions à cet article    


  • Bill Bill 12 février 2007 12:37

    Bonjour emmanuel,

    C’est un sujet intéressant ! Mais je ne vois pas bien en quoi les traditionnalistes sentent tant le souffre ! J’ai bien lu que cela concerne « œcuménisme, ouverture aux autres religions, attitude positive vis-à-vis du monde moderne », mais à quel degré ?

    je constate tout de même que les traditionnalistes remplissent leurs églises, ce qui n’est pas le cas des églises « Vatican II » ! N’est ce pas une bonne occasion de mettre fin à ces divergences ?

    Bill


    • Emmanuel Pic Emmanuel Pic 12 février 2007 13:26

      Hello Bill

      Je ne pense pas avoir dit que les traditionalistes sentaient le soufre ! Personnellement, j’apprécie la beauté de la messe en latin, même si mon expérience pastorale me fait bien voir que ce n’est pas l’avenir ; et je suis également sensible à l’aspect radical et sincère de l’engagement de beaucoup de personnes de cette mouvance.

      Pour y voir plus clair, je vous suggère :

      1) De distinguer entre traditionalistes et intégristes ; les uns sont attachés à leur liturgie pour tout un tas de raisons que je respecte, les autres refusent des pans entiers de la doctrine de l’Eglise telle qu’elle a été définie à Vatican II, ce qui pose problème. Les trois thèmes que vous citez sont absolument fondamentaux.

      2) De mieux regarder ce qui se passe dans les Eglises en ce moment. Les mouvements qui ont le vent en poupe ne sont pas les mouvements traditionalistes, mais les Eglises évangéliques et les mouvements de réveil. On peut s’en réjouir ou le déplorer, mais on est obligé de prendre en compte ce phénomène (je vous renvoie aux travaux de Danièlle Hervieu-Léger et son équipe sur les mouvements « sectaires » en France). La fédération évangélique mondiale est aujourd’hui l’Eglise chrétienne la plus nombreuse après les catholiques. Je puis vous dire que c’est un univers dans lequel on est fort éloigné de l’intégrisme ! Si on est aussi sensible à l’action des traditionalistes, c’est parce qu’ils sont les plus visibles et les plus médiatisés, mais cela ne correspond pas à la réalité.

      Amicalement

      Emmanuel


    • Bill Bill 12 février 2007 14:08

      Cher Emmanuel,

      Oui c’est vrai, pour l’odeur de souffre, ce n’est que l’impression que me donne l’attitude de nos cardinaux qui vont raler jusqu’à Rome, à cause du retour au latin !

      Je dois avouer que je maitrise mal toutes ces notions, comme peut-être la plupart de nos concitoyens, cependant par la radio et par les informations, j’écoute les évènements, et je connais une petite église (très vaguement) qui commence à être connue : Saint-Nicolas du Chardonnet, à Paris. Cette église est traditionnaliste.

      Il y a un évènement qui m’avait marqué à l’époque où c’était presque une mode pour les immigrés sans-papiers de venir se réfugier dans les églises, avec la bénédiction du curé. On pouvait voir ces pauvres gens prier en direction de la Mecque devant les églises, églises qu’ils laissaient en piteux état, une fois leurs revendications entendues et acceptées.

      Il est arrivé la même chose à Saint-Nicolas, mais le prêtre n’a pas eu la même attitude, après avoir écouté leurs revendications (comme d’habitude, discours sur la colonisation, etc, etc...),il leur a dit qu’ils étaient les bienvenus, mais que c’était une maison de prière, et qu’ils pouvaient rester pour prier s’ils le voulaient, mais pas pour autre chose. Les « squatters » sont donc restés un temps, en silence, et sont vite repartis !

      J’en conclus un peu vite, je le veux bien, que d’un coté on a laissé les gens pisser derrière l’autel, car cela se serait vu (!) et que de l’autre, on s’est fait respecter, en douceur, et dans l’accueil malgré tout.

      L’église Saint-Nicolas du Chardonnet distribue aussi des vêtements aux pauvres, sans se soucier de leur religion ou de leur race, c’est là que je vais déposer mes vêtement lorsque je change de garde-robe.

      Et puis la messe en Français, je me permets de n’être pas d’accord avec vous, la messe s’est ringardisée, il y a quelque chose d’un peu « niais » (pardon !) dans la messe en Français, et qui ne rend pas le mystère qu’avait le latin, mais vous connaissez sans doute la chanson de Brassens, « sans le latin... » ? Le latin avait aussi l’avantage de réunir des fidèles de langues différentes. Et puis ces chants sont superbes !

      C’est sans doute ce qui est dramatique pour les églises de tradition « Vatican II », comment rendre le mystère, sans la magie des chants latins, qui avaient traversés les siècles et s’étaient sans doute améliorés avec le temps et la ferveur des croyants ?

      Je suis d’accord sur le faît que les langues vernaculaires sont importantes, mais le mélange des deux ne me paraitrait pas si mal !

      Amicalement

      Bill


    • Bill Bill 12 février 2007 14:46

      Emmanuel,

      Voici un lien sur la Passion , que vous connaissez peut-être déjà, ce sont des récits passionnants qui vous interpelleront peut-être.

      Bien cordialement

      Bill


    • pierrot (---.---.141.25) 12 février 2007 16:18

      @ Emmanuel Pic

      Je crois que vous confondez deux attitudes très diverse : traditionnalisme et intégrisme. Si l’une relève bien de l’Eglise, l’autre notion relève d’une attitude personnelle pour ne pas dire individuelle.

      On ne peut comparer que deux choses de même nature. Aussi bien le Bon Pasteur qu’Ecônes sont traditionnaliste, en aucun cas intégriste.

      D’autre part, il est vrai que de dire la messe en latin, et vous faites bien de dire que ce n’est pas seulement une question de langue, c’est bien remettre en cause la doctrine de Vatican II.

      C’est le point le plus important. La messe dites tridentine est tournée vers Dieu, et non vers l’homme et par voie de conséquence, c’est bien la doctrine actuelle de Vatican II qu’elle remet en cause.

      Car s’il faut dire que les Eglise sont vides, ce qui est un fait, il faut ajouter que c’est parce que Dieu n’y est pas présent.


    • miaou (---.---.3.24) 12 février 2007 17:36

      « Je puis vous dire que c’est un univers dans lequel on est fort éloigné de l’intégrisme »

      Ou la ! Le créationnisme me semble en tout cas plus prégnant dans la nébuleuse évangélique que partout ailleurs.


    • joe (---.---.10.230) 14 février 2007 21:31

      Les églises sont vides car, malgré Vatican 2, il règne encore une atmosphère beaucoup trop vieillotte. Le latin a disparu, mais bon nombre de choses restent inintelligibles pour le chrétien Lambda. Y compris si on est allé au caté et qu’on a longtemps fréquenté l’Eglise. Dieu n’a pas déserté les églises, mais heureusement qu’il pense aussi à sortir pour voir ce qui se passe dehors.


    • Olivier (---.---.10.230) 15 février 2007 23:28

      Emmanuel, Au bout d’un moment, ne vaut-il pas mieux réécrire quelques articles sur les questions posées que répondre par commentaire parce que ça devient compliqué à lire


    • Bill Bill 15 février 2007 23:32

      Allons olivier, il suffit de lire dans l’ordre... C’est un peu le jeu...


    • (---.---.144.163) 12 février 2007 13:07

      « C’est peu dire, la décision du Vatican ayant provoqué protestations et pétitions de prêtres et de laïcs qui avaient vu un retour en arrière dans cette nouvelle autorisation de célébrer la messe en latin. »

      Retour en arriére ? L’Eglise est la gardienne de la Tradition.


      • mcm (---.---.121.69) 12 février 2007 14:32

        Moi qui pensait l’église gardienne de la parole de Dieu !


      • Fabrice Trochet Fabrice Trochet 12 février 2007 13:26

        Je crois aussi que seuls les traditionalistes peuvent sauver l’Eglise catholique. D’ailleurs ils sont les seuls à dénoncer les actes antichrétiens. Lorsque je vois que des églises brûlent sans que les prélats réagissent, je m’interroge. Les catholiques progressistes n’ont que le mot tolérance dans leurs bouches. La recrudescence de ces actes antichrétiens rend urgente une définition des limites de la tolérance. Pour moi on ne doit tolérer ni la haine, ni la violence, ni l’injustice.


        • Gnole (---.---.192.187) 12 février 2007 21:57

          Vous proposez quoi ? Une guerre sainte ?

          N’est-ce pas le Christ lui même qui a dit de « tendre l’autre joue » ? Ou alors comme pour beaucoup de « chrétiens »les enseignements du christ ne valent que lorsqu’ils s’appliquent aux autres ?

           smiley


        • levoisin (---.---.84.10) 12 février 2007 13:29

          L’ouverture et le dialogue envers les autres groupes religieux de confessions chrétiennes implique pour l’Eglise Catholique Romaine de traiter également avec ouverture et compréhension les mouvements plus intégristes issus même de l’Eglise Catholique Romaine.

          De même que lorsque l’on veut avoir une attitude de respect, on doit également l’avoir avec ceux qui sont irrespectueux.


          • ZEN zen 12 février 2007 13:39

            « L’Eglise admet en son sein la présence de personnes qui n’adhèrent pas à la réforme conciliaire et leur confie une mission dans un diocèse. Toute la question est maintenant de savoir quelles vont être »

            Tout cela mérite-t-il tant de bruit ? La querelle des anciens et des modernes au sein de l’eglise paraît bien dérisoire par rapport aux problèmes du temps...Aussi important que les rivalités entre sunnites et chiites.. smiley

            On ferait bien de s’interroger aussi sur les relations de ces « personnes » avec l’extême-droite. L’affaire Touvier et ses complicités sont encore dans les mémoires...


            • Nicolas (---.---.56.218) 12 février 2007 14:29

              à Zen,

              Merci de cette mise au point et de rappeler l’affaire Touviers, documentaire télé hier soir, sur sa traque en France pendant environ 50 ans, avec la protection de l’Eglise et (peut-être) de la Police. Le Vatican savait-il que des monastères et des cloîtres protégeaient un tel monstre ?

              Il y a, comme vous dites, des problêmes plus pressants que ceux de cet article.


            • vraitravailleur (---.---.125.60) 12 février 2007 22:36

              Touvier était peut-être un « monstre » mais pourquoi ne poursuivrait-on pas aussi les « monstres » qui ont torturé en Algérie et qui ont fait de pires horreurs que Touvier ?

              Feu le colonel Erulin a torturé à mort (voir le livre d’Henri Alleg « la question »). Giscard d’Estaing et le cinéma français en ont fait le héros de « la légion saute à Kolwezi ».

              D’autres de ces « monstres », qui rendent publiques leurs actions en Algérie, apparemment sans remords, se voient seulement mettre à la retraite d’office, non pas pour leurs actes, mais parce qu’ils ont trahi l’omertà.

              Sans parler de quelques dizaines de milliers de soldats du contingent, dont certains sont des élus, et qui ont accompli des forfaits : meurtres, viols, fusillades de femmes et d’enfants. Certains de ces bourreaux anonymes continuent du reste à en faire des cauchemars toutes les nuits. Pourquoi cherche-t-on à cacher ce que ces derniers ont fait ?

              Un jour viendra peut-être où un gouvernement, pour satisfaire un lobby quelconque, les fera rechercher pour « crime contre l’humanité ».

              Ils savent maintenant qu’ils pourront eux aussi chercher refuge chez des exclus de l’église officielle avant qu’un magistrat zélé ne les fasse débusquer par la gendarmerie.

              vraitravailleur


            • (---.---.170.72) 12 février 2007 13:51

              L’auteur semble oublier un peu vite qu’il faut distinguer « l’esprit du Concile » tel qu’il a soufflé en France et les textes officiels du concile : ces derniers rappellent bien la primauté du latin et du chant grégorien. Il semble également oublier que, par exemple, la fraternité St Pierre existe depuis 1988 et a été créée sous l’impulsion de Jean-Paul II pour célébrer exclusivement avec le rite dit de St Pie V. Enfin le latin est toujours en usage au sein des abbayes et certaines pratiquent d’ailleurs la messe « Paul VI » en latin.


              • miteny (---.---.130.65) 12 février 2007 14:08

                Je trouve que l’église catholique est une institution criminelle qui, en raison de son passé très antichrist, devrait, par mesure de salut public, se saborder...

                dieuexiste.com


                • Jim (---.---.86.127) 12 février 2007 15:28

                  Bonjour,

                  Article tres interressant, bien qu’on ne comprenne pas là ou vous voulez aller.

                  Une chose est claire, depuis vatican II les églises françaises se sont vidées, bravo les artistes... Une autre chose est claire : Tutoyer Dieu et le prendre pour son copain en chantant « gloire, gloire, gloire, à toi Ô Jésus » en tappant des mains, celà fait oublier que cet Homme est mort sur une croix pour « racheter les pêcher du Monde ». Lorsque l’on va dans une église actuellement, où est le Divin ? est ce toujours la même religion qui à inspirée les plus beaux morceaux de musique depuis des siècles ? où est cette religion qui a inspirée les plus grands sculpteurs ? les plus grands peintres ? les plus grands écrivains ?

                  Messieurs les religieux, sous couvert d’oecumenisme, d’hyper-tolérance, vous avez chassé Dieu de vos Eglise, ayant discuté avec des prêtres, eux même n’y croient plus qu’à moitié, ou du moins gardent le coté humain du Christ, mais pour le divin passez votre chemin, un Imam vous expliquera beaucoup plus intelligement le concept de Dieu.

                  Demandez vous pourquoi les « mouvements integristes » sont en plein essort, ce n’est pas par haine du système moderne, ce n’est non plus parsqu’ils sont mus par un besoin identitaire, mais tout simplement parsqu’ils adorent Dieu leur créateur, et en tant que créature ils rendent honneur à leur créateur en se prosternant à ses pieds, en le remerciant pour sa bonté et sa compassion.

                  Je suis sûr que Sainte Thérese, docteur de l’église, une des femmes les plus simples, les plus gentille que la Terre ait connue, serait indignée de l’attitude de l’ensemble prêtres ’modernes’ qui occupent nos églises.

                  Et pour ceux qui disent « il faut vivre avec son temps », n’oubliez pas que Dieu n’en à que faire, il est hors du temps.

                  Bon vent

                  Jim (qui s’ennerve un peu ajourd’hui )


                  • bersace (---.---.217.90) 12 février 2007 17:09

                    Pourquoi dire « retour au latin » ? Il s’agit uniquement de réhabilité le missel de St Pie V, alors que c’est le missel de Paul VI qui prévaut depuis Vatican II. On peut très bien dire une messe Paul VI en latin ! Mais contrairement à la messe St Pie V, la messe Paul VI permet d’utiliser la langue vernaculaire. Samedi 3 février, j’ai participé à une messe Paul VI, face au peuple et toute en latin ! :D

                    Cordialement, Étienne.


                    • mcm (---.---.121.69) 12 février 2007 17:18

                      @Jim,

                      « un imam vous expliquera beaucoup plus intelligement le concept de Dieu ! »

                      C’est un imam qui vous a expliqué que Dieu n’est pas votre ami ?

                      Si vous aimez Dieu, ne laissez personne vous priver de son amitié !


                      • Jim (---.---.86.127) 12 février 2007 17:50

                        Mcm

                        Un peu de bon sens : je disais que comparé à beaucoup de prêtres, des imams peuvent être plus érudis dans la maniere d’expliquer le concept de Dieu.

                        Ensuite, voici une pensée, émise par un philosophe, quelques siecles avant la venue du Christ sur terre : « La seule maniere pour qu’il y ait une amitié entre Dieur et l’Homme, c’est que Dieu vienne à l’Homme. » et non le contraire. Avant d’être l’ami de Dieu, je suis sa créature, celà ne veut pas dire que je suis sa chose, mais qu’en qualité d’être créé, je me dois d’abord de rendre grâce.

                        Je pense que dans la vie normale, vous avez des amis, vous aimez bien que ces derniers vous traitent « d’égal à égal », et pour Dieu vous faites comment ? vous mangez des pommes ?

                        Jim


                      • mcm (---.---.121.69) 12 février 2007 18:27

                        @Jim,

                        « Avant d’être l’ami de Dieu, je suis sa créature »

                        Vous ne pouvez pas être sa créature avant d’être son ami, pour la bonne raison que ceux qui ne sont pas les amis de Dieu sont les créatures du diable.


                      • Jim (---.---.86.127) 12 février 2007 18:50

                        Cher ami,

                        Amitié = échange. Dieu m’a donné la Vie, c’est donc mon ami Qu’ai-je donné à Dieu ? La seule manière de montrer mon amitié envers Dieu, ce n’est pas en le traitant comme un pote, c’est en observant ses commandements ( et les 10, pas que certains) et surtout en me montrant charitable envers le reste de sa création ( faune/flore/homme)

                        Vous m’avez l’air croyant, je vous invite à relire l’histoire d’une ame de St Thérese, vous verrez comment elle parle du Christ, oui elle aime le Christ, oui elle le sert, mais en aucun cas elle n’est son amie.

                        Jim


                      • Daniel (---.---.85.181) 12 février 2007 21:35

                        Jésus dit : « je ne vous appelle plus mes serviteurs, mais mes amis »... Ste Thérèse est une grande amie de Jésus... elle va même jusqu’à oser le contredire dans l’histoire où il est question d’une remise de dette

                        un doit 500

                        l’autre doit 50

                        et Jésus demande qui l’aimera le plus si les dettes sont remises...

                        la réponse approuvée par Jésus est celui à qui il a été remis le plus

                        mais Ste Thérèse dit que qu’elle n’a eut que peu à remettre parce que la route à elle avait été dégagée auparavant...elle l’aime davantage parce que Jésus a été prévenant à son égard...

                        un Ami, on le respecte et on tend à faire sa volonté parce qu’on l’aime

                        ...

                        il n’y a pas de créature du Diable !

                        le diable n’a rien créé, il est lui même une créature.

                        confiance...

                        Dieu dit à chacun :

                        « Tu me manques »


                      • Bill Bill 15 février 2007 21:34

                        particulièrement pour Jim et Mcm, et concernant l’amitié

                        Ce petit discours de Marcel Van avec Jésus :

                        "Jésus : Marcel, ma petite Thérèse ne cesse de t’exercer à être joyeux et, pourtant, il t’arrive de temps en temps de gémir, de te plaindre du dégout, de la fatigue ; à quoi te sert alors son enseignement ?

                        Marcel, cette leçon, il faut que tu la connaisses par coeur. Après t’avoir appris à faire des sacrifices, elle t’apprend maintenant à être joyeux. Tu as beau faire des sacrifices, si tu n’es pas joyeux, je n’ai aucune envie de les accepter. Je ne peux que les rejeter et ensuite tu pleureras..

                        Allons, petit Marcel, tu es mon petit frère, par conséquent, il faut que tu saches être joyeux ; sans cela , impossible pour toi de devenir l’apotre des enfants. Il faut qu’on puisse dire de ta vie qu’elle est une vie joyeuse. J’ai un caractère très difficile : je n’aime à jouer qu’avec les petits frères et les petites soeurs qui sont joyeux.

                        Quand à ceux qui sont tristes, je ne goute aucune joie avec eux, comme je te l’ai déja dit."

                        Je ne sais pas si ça vous apportera ! Mais si c’est le cas, vous pouvez vous rendre sur un blog consacré à Marcel Van

                        Bien à vous deux

                        Bill


                      • Cl4ud3 (---.---.217.103) 12 février 2007 17:53

                        bravo pour cet article !

                        si les églises se vident depuis 40 ans, c’est peut-être parce que la religion s’assure plus de position sociale. je m’explique : autrefois, on allait à l’église pour se montrer le dimanche et rencontrer les notables, il est était inconcevable de ne pas avoir de religion.

                        tout était bipolarisé : être croyant ou non, chrétien ou païen, catholique ou protestant... les nuances étaient peu appréciées.

                        qu’en était-il réellement de la Foi ? la messe en latin n’en est que la forme, le fond, c’est ce qui nous habite réellement. pour avoir un dialogue avec Dieu, nul besoin d’une église, c’est avec notre âme que nous lui parlons.

                        l’évolution de la société a fait que qu’il n’y a plus besoin de paraître ou être ou non religieux. ces dernières années, les religions, grâce à leurs chefs spirituels ont jeté des ponts entre elles, rendant obsolètes l’idée qu’une religion est supérieure à une autre, qu’une manière de croire est préférable aux autres. les intégristes de tous bords, ont fait de ce lien particulier qui relie l’Homme à Dieu, une chasse gardée en rejettant les positions autres que les leurs.

                        l’expresion de la Foi de nos jours, est différente d’y il a 50 ans... ce ne sont pas les prêtres modernes qui ont chassé les fidèles des églises, mais la prise de conscience personnelle de sa propre Foi.pourquoi sacrifier à des rites qui ne sont que des représentation de ce qui semble être l’expression d’une croyance transmise par les traditions ou l’éducation, et dans laquelle on ne se retrouve pas ? cette possibilité de libre arbitre permet à chacun de vivre sincèrement sa Foi, quelle qu’elle soit ou de ne pas en avoir.

                        si mes souvenirs sont bons, le Christ a été le premier à aller vers des « non-juifs », ceux que l’on nommait les « gentils », vatican II et Jean-Paul II n’ont fait que suivre cet exemple.

                        le retour en arrière des intégristes, et leur frilosité à aller vers l’autre, ne fait que renforcer les séparations qui existent entre les hommes. on en oublie que le christianisme prône l’amour de son prochain, la solidarité, la fraternité, l’égalité entre les hommes. le Christ avait lui-même battu en brêche les certitudes des pharisiens.

                        pour ma part, je me reconnais dans l’Abbé Pierre, Soeur Emmanuelle, Soeur Thérésa, le Dalaï Lama, Desmond Tutu, Martin Luther King, c’est à dire des hommes et des femmes, qui tout en se plaçant entre les mains de Dieu, ont servi l’homme et l’ont tiré vers le haut.


                        • Jim (---.---.86.127) 12 février 2007 18:34

                          Claude !

                          Par votre derniere phrase, vous nous montrez que vouscompris la logique chrétienne et celle que tous les hommes devraient développer, la charité « Si tu n’as pas la charité, tu n’es rien ».

                          Pour ce qui est de la foi interieure, du grand concept de Dieu dans nos coeurs, qu’il est inutile d’aller à l’Eglise, sans parler de votre histoire de paraitre qui me semble tout à fait saugrenue : on ne se montre pas pour aller a l’église, surtout pour aller adorer un cadavre en croix. De plus, savez vous ce qu’est la communions des âmes ? il est beaucoup plus satisfaisant d’aller prier son Dieu, avec ses mots, ensemble.

                          Bref, il est interressant de donner des exemples de ceux qui ont servi Dieu en donnant aux hommes, cependant je doute fort que le fait d’avoir déserté les église pour prier chez soi, soit tres utile...

                          Jim (qui décidément ne s’est pas calmé depuis ce midi)


                        • Bois-Guisbert (---.---.10.62) 12 février 2007 20:47

                          ...des hommes et des femmes, qui tout en se plaçant entre les mains de Dieu, ont servi l’homme et l’ont tiré vers le haut.

                          Surtout Desmond Tutu, aumônier d’un mouvement terroriste qui pratiquait le supplice du collier...


                        • Cl4ud3 (---.---.224.81) 12 février 2007 21:57

                          je vis dans un village, où jusque dans les années 70, il était OBLIGATOIRE d’aller à la messe le dimanche. sinon on était taxé d’athée ou pire... de protestant ! il était inimaginable que les femmes n’aillent pas se confesser au moins plusieurs fois par an, et les hommes avant pâques. le curé tançait ses fidèles s’ils n’avaient pas une raison valable de « sécher » la messe !

                          quand aux mariages interconfessionnels : ils relevaient pratiquement de l’oeuvre du diable !

                          le curé du village apprenait le cathéchisme à coup de baguettes sur le bout des doigts, et il n’y avait pas intérêt à se rebeller !

                          la religion telle qu’elle était pratiquée à Paris et en province, était différente : en province, le poids des coutumes issues du XIX° siècle était pesant jusqu’après 68 : la vie sociale s’organisait autour de la messe du dimanche : on y voyait le maire, le médecin, le notaire, le député...les hommes sortaient de la messe pour se retrouver au bistrot et échanger les nouvelles, conclure des affaires. ce monde là a disparu aujourd’hui.

                          sans vouloir me justifier, je suis de tradition catholique, élevée chez les soeurs, alors la religion, j’en connais un petit bout. et si je déserte l’église, c’est parqu’il me semble qu’il y a peu de prêtres qui sortent des sentiers battus. j’irais avec plaisir à l’office entendre mrg gaillot dire la messe ou le père guy gilbert : ces personnes ont su faire passer le message du christianisme.

                          c’est pourquoi, je préfère l’échange direct avec Dieu . ma Foi ne regarde que moi, et je la pratique comme je le souhaite. quand aux représentations du Christ en croix, cela ne m’a jamais génée : la crucifiction étant le supplice réservé aux esclaves rebelles, et aux bandits, elle est le symbole de l’humilité qui normalement devrait habiter tout chrétien convaincu.


                        • Cl4ud3 (---.---.224.81) 12 février 2007 22:05

                          @ Bois-Guisbert

                          je crois que nous n’avons pas les mêmes sources : Desmond Tutu est non-violent jusqu’à nouvel ordre...

                          http://fr.wikipedia.org/wiki/Desmond_Mpilo_Tutu

                          "Desmond Mpilo Tutu (né le 7 octobre 1931 à Klerksdorp, en Afrique du Sud) est un archevêque sud-africain noir, Prix Nobel de la paix en 1984. Il fut le président de la Commission de la vérité et de la réconciliation, qui fut chargée de faire la lumière sur les crimes commis durant le régime de l’Apartheid.(...) Durant toutes ces années, il n’a cessé de faire passer son message de paix et de non-violence. Il dénonce aussi bien le régime de l’Apartheid, que les noirs qui réclament vengeance. Pour lui, la paix entre les peuples est la seule voie possible. C’est pour ce combat pacifiste contre le régime de l’Apartheid, qu’il reçoit le 16 octobre 1984, le Prix Nobel de la paix."


                        • Matthao (---.---.240.196) 12 février 2007 19:00

                          « Les tièdes, je les vomis... » L’Eglise a rejoint le camp du relativisme et s’est vidée. Elle n’affirme plus sa foi mais la propose... avec un parfum de guimauve. Permettez moi de vous dire que la foi s’affirme, en cela les musulmans sont respectables, eux n’en ont pas honte. L’Eglise de France s’est couchée et fait du social, comme tous les people et les politicards. Le résultat est très concluant... Personnellement, je recherche l’absolu et non une assistante sociale de gauche qui me fait la morale façon Ségolène et qui chante en plus comme une casserole...Les sectaires ne sont pas où l’on pense. Plutôt que d’entendre à longueur d’office de la chansonnette et des larmichettes de crocodile sur les pauvres, j’ai abandonné toute pratique. Dieu reconnaîtra les siens...


                          • Bois-Guisbert (---.---.10.62) 12 février 2007 20:56

                            Et moi, j’ai abandonné toute croyance... Du moment que l’Eglise s’occupait d’autres choses que du salut des âmes des fidèles, elle n’avait plus de raison d’être. Elle devenait une assoce comme une autre. Et beaucoup plus à gauche que beaucoup d’autres, d’ailleurs...


                          • Comité Cicéron 12 février 2007 21:04

                            Pas certain que si vous abandonnez les pauvres à leur sort Dieu vous reconnaîtra comme un des siens !

                            C’est très différent le social fait par l’Etat (donc par des fonctionnaires appointés à vie et contraints de faire la paperasse afférente) et le social fait par des gens GRATUITEMENT et avec pour seul outil leur coeur.

                            C’est cela la perversion de notre époque : l’Etat se prend pour une Eglise, et c’est encore plus vrai chez les musulmans hélas.


                          • Pour la paix liturgique à Reims (---.---.117.115) 12 février 2007 20:18

                            Finalement, qu’à fait le cardinal RICARD ? Il a accueilli une frange de l’Eglise qui répond aux aspirations (légitimes écrivait Jean-Paul II en juillet 1988) d’une partie des fidèles. Ces fidèles, ne faut-il pas les accueillir comme l’a exprèssément demandé le pape JEAN-PAUL II ? Hélas, dans bien des diocèses, les évèques préfèrent accueillir les éloignés de l’Eglise et rejeter une partie du troupeau qui leur est confié. L’exemple du diocèse de Reims est édifiant. http://www.paixliturgiquereims.org/


                            • Bois-Guisbert (---.---.10.62) 12 février 2007 20:43

                              ...distinguer entre traditionalistes et intégristes ; les uns sont attachés à leur liturgie pour tout un tas de raisons que je respecte, les autres refusent des pans entiers de la doctrine de l’Eglise telle qu’elle a été définie à Vatican II...

                              Je fais partie d’une génération à qui on a enseigné que les protestants étaient des hérétiques avant, un beau matin, de nous dire qu’il y avait erreur, que c’étaient, en réalité, des frères séparés.

                              A ce moment-là, le choix qui s’offrait à moi, était soit de devenir intégriste, soit de devenir mécréant... Comme je ne peux pas plus croire en un Dieu qui change d’avis qu’en une Eglise qui se trompe, j’ai choisi d’être sérieux. Et cohérent.


                              • Cl4ud3 (---.---.224.81) 12 février 2007 22:08

                                @Bois-Guisbertce

                                n’est pas l’Eglise qui change d’avis, ce sont les hommes qui la composent qui évoluent... nuance...


                              • ZEN zen 12 février 2007 21:43

                                Je remercie l’Eglise catholique, par l’image qu’elle donne d’elle-même et de celui qu’elle appelle Dieu, de m’avoir aidé à être pleinement et définitivement athée...


                                • Cl4ud3 (---.---.224.81) 12 février 2007 22:16

                                  cher zen,

                                  votre opinion se défend. chacun son chemin spirituel. moi ce sont des personnes comme l’abbé Pierre, l’aumonier qui rentrait d’un camps de réeducation chinois qd j’étais en 6°, Martin Luther King... qui par leurs actes et leurs paroles, ont renforcé ma Foi.

                                  de toutes façon, il est difficile d’expliquer pourquoi l’on croit : c’est quelque chose qui vous habite, et vous ne savez pourquoi. parce, j’ai autant de preuves que Dieu existe que de sa non-existance...

                                  de plus, tendre la main aux autres, c’est d’abord un acte de Foi en l’Homme.


                                • ZEN zen 12 février 2007 22:40

                                  @Cl4ud3

                                  Merci pour le respect.


                                • Cl4ud3 (---.---.224.81) 12 février 2007 22:44

                                  c’est normal : j’ai les mêmes que vous à la maison ! et ils sont moins tendres que vous ! lol ! smiley

                                  c’ smiley est de l’échange que nait la richesse...

                                  bonne soirée.


                                • Superpator (---.---.21.21) 12 février 2007 21:51

                                  Article intéressant.

                                  de ce que je lis dans la presse, j’ai le sentiment qu’en fait les evêques ont pris un coup de vieux, et les traditionnalistes un coup de jeune !

                                  En tout cas, ce qui est incontestable, c’est que les evêques français ont la foi chevillée au corps : malgré tout leurs échecs depuis 40 ans et le vidage quasi-mécanique des églises qui a suivi, ils continuent à prêcher les mêmes vieilles rengaines post-modernistes. Leur affolement lors de la création par Benoît XVI de l’Institut du Bon Pasteur était cocasse, et révélateur de leur panique ! Mais comme leurs églises se vident, je pense que viendra un moment où les seuls à se dire catholiques sur le territoire de France seront les traditionnalistes.

                                  Sur le clivage intégrisme/traditionnaliste, je vois à la TV beaucoup d’intégristes : en général, ils sont jeunes, barbus, habitent au Moyen-Orient, et n’hésitent pas à se faire exploser...blague à part, chacun comprendra qu’il y a un monde entre le BCBG bon teint qui va à la Messe en latin et l’excité qui veut tout faire pêter...

                                  je ne suis ni l’un ni l’autre. Mais je crois que l’Eglise de France ferait bien de prendre la mesure de ce qu’elle a perdu, et de prendre le train tradi en marche, parce que sinon elle sera laissée de côté (je n’irai pas jusqu’à dire comme le patron qu’à la fin elle sera jetée dans la géhenne de feu...)

                                  A +

                                  Superpator


                                  • Gerald (---.---.11.217) 12 février 2007 22:13

                                    a bien nourri (assez grassement d’ailleurs) l’immonde Boudarel, en lui reconnaissant comme service actif pour la retraite ses années de gardien de camp. Un beau monstre également, pas plus reluisant que Touvier en tout cas. On attend toujours la repentance...


                                    • jim (---.---.148.117) 12 février 2007 22:13

                                      Bonsoir

                                      +1

                                      Jim


                                      • pablito (---.---.234.62) 12 février 2007 22:22

                                        Je crois qu’il est important de replacer le débat au sein de l’église : la question est de savoir, si, en dépit des désaccords sur telle ou telle option du concile de Vatican II, on aime l’Eglise et on lui fait confiance.

                                        La seule question au regard de l’attitude de certains intégristes n’est ni le latin, ni la messe tridentine, mais seulement leur regard critique et sans confiance sur l’Eglise. C’est finalement la seule chose sur laquelle la question achoppe.

                                        Quant aux évèques, ils ne choisissent pas leurs paroisse ni leurs ouailles, ils prennent ce que Dieu leur envoie, ils gèrent tant bien que mal plus de 90 diocèses... Respect !


                                        • Droopy (---.---.199.139) 13 février 2007 13:48

                                          L’Eglise a mis 2000 ans, depuis qu’elle s’est associé au pouvoir temporel, pour transformer un extraordinaire message universel et pour tous les temps, en une pratique idolatrique à base de statues, d’anges et autres saints qui intercédent, etc..... Et transformer les textes d’origine en des formules magiques et superstitieuses qu’on agite en les sortant de leur contexte. Alors que ce soit en français ou en latin.... Pourtant les aspirations spirituelles sont bien présentes. Quand on voit le succès de films, des rayons « spiritualité » en librairie, des démarches des uns et des autres dans les associations, l’aide aux autres, et bien personnellement, je me demande comment se fait il que l’Eglise passe à coté d’une telle occasion de fédérer les personnes et leur donner un sens à leur vie.

                                          Je n’ai pas la réponse. mais ce que je pense, c’est qu’elle ne le fera pas à coup de latin, français, à coups d’adoration de statues, de saints dont la vie de beaucoup est loin d’être un modèle, grâce à des formules magiques ou des grands signes ostentatoirs au milieu des fumées d’encensoir.

                                          Ce n’est pas avec du latin, la position du pretre pendant la cérémonie ou le déroulement de la cérémonie qu’elle remplira les eglises. A mon avis personnel, c’est en s’adressant au fond : le coeur des hommes. La forme n’a aucune importance : les pharisiens s’occupaient de la forme. Qui s’est occupé du fond il y a 2000 ans ?


                                          • Don Diego (---.---.105.23) 13 février 2007 16:42

                                            Au fait.... Le latin etait la langue de l’occupant.... C’est un peu comme si l’on recitait la torah en allemand...

                                            As-t-on une reference qui nous permette de dire que Jesus l’Arameen parlait le latin ?

                                            En quelle langue fut ecrit le nouveau testament ?


                                            • Emmanuel Pic Emmanuel Pic 13 février 2007 18:55

                                              Jésus était Juif (et non araméen), parlait araméen (la langue commune de la région) et écrivait l’hébreu (la langue religieuse), avec comme tout le monde à son époque quelques rudiments de grec et sans doute pratiquement pas de latin.

                                              Les évangiles ont été écrit en Grec comme tous les livres du Nouveau Testament. Certains pensent qu’on a utilisé pour les écrire des documents araméens ou hébreux.


                                            • Amos (---.---.144.1) 13 février 2007 23:28

                                              OK Emmanuel, le latin n’était pas la langue parlée par Jésus. Mais il n’empêche que l’Eglise a parlé et écrit en latin pendant des siècles.

                                              Si Vatican II a permis à l’Eglise d’arriver à un dépouillement nécessaire pour s’adapter au XXIè sciècle, et force est de reconnaître que les Pères Conciliaires ont eu une vue prospective de l’évolution du monde. Qui aurait pu l’imaginer en 1958 ? C’était donc un évènement rénovateur indispensable.

                                              Néammoins, il me semble que la solennité du Credo chanté en Latin nous rattache vraiment à la continuité de notre Eglise. J’en ressents vraiment la force, et pour les cathos moyens dont je suis, le latin n’est pas pour moi une suite de formules magiques incompréhesibles, mais l’expression d’une continuité inscrite dans les siècles. J’apprécie que la célébration de quelques fêtes solennelles n’escamote pas complètement notre passé à partir duquel nous nous sommes construits.

                                              Il est vrai que la culture latine n’a plus la cote chez les plus jeunes qui trouvent dans la liturgie de Vatican II une approche plus à leur portée.


                                            • Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 février 2007 21:41

                                              @ Emmanuel Pic :

                                              « Jésus était Juif (et non araméen) »

                                              Que voulait exactement dire, à cette époque, le mot qui correspond à notre terme actuel « juif » ??


                                            • Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 février 2007 21:43

                                              @ Emmanuel Pic :

                                              « Certains pensent qu’on a utilisé pour les écrire des documents araméens ou hébreux. »

                                              Il serait intéressant d’avoir des précisions sur cet « on »


                                            • Emmanuel Pic Emmanuel Pic 15 février 2007 22:11

                                              « Juif » à l’époque de Jésus désigne une nation : une population qui se réfère à un texte fondateur (la Torah) et à une tradition incarnée par les Prophètes. La partiularité de ce peuple est qu’il ne se situe pas sur un territoire donné mais est dispersé (la diaspora) dans le monde connu. Les Araméens sont, eux, les habitants du territoire d’Aram, voisin d’Israël.

                                              Qui a écrit les évangiles ? On ignore avec précision quels sont les auteurs (d’où l’expression « selon » tel ou tel : ils se réfèrent à l’enseignement d’une personne dont l’autorité est reconnue). La théorie la plus reconnue aujourd’hui y voit l’expression de la foi des Eglises du premier siècle. Les premiers écrivains chrétiens ont donné des biographies de leurs auteurs, qui ne sont pas vérifiables d’après des sources historiques.


                                            • Senatus populusque (Courouve) Courouve 15 février 2007 22:26

                                              Comment est-ce possible puisqu’à cette époque, « nations » désignait les non-juifs, les « gentils », par exemple dans Joël, III, 3 ?


                                            • Emmanuel Pic Emmanuel Pic 16 février 2007 12:02

                                              « Nations » dans les versions françaises de la Bible traduit le grec « ethnoi », qu’il vaudrait mieux traduire par « barbares » ; les « nations » de la Bible sont donc les non-Juifs. Quand nous disons que les Juifs forment une nation, ce n’est évidemment pas dans ce sens-là.


                                            • Polydamas (---.---.21.90) 14 février 2007 17:53

                                              « Il s’agit, plus profondément, de l’adhésion aux grandes options prises par l’Eglise catholique dans les années soixante : œcuménisme, ouverture aux autres religions, attitude positive vis-à-vis du monde moderne. »

                                              En quoi ces options, malgré toute leur légitimité, sont-elles obligatoires ? Vatican II n’a jamais été autre chose qu’un concile pastoral, c’est à dire qui ne prônait pas de vérité de foi. En conséquence de quoi :
                                              - le rit tridentin n’a jamais été interdit
                                              - rien n’oblige les traditionnalistes à accepter ces nouvelles orientations qui visent à mettre toutes les religions sur le même plan...

                                              Par ailleurs, l’utilité du latin est la suivante : c’est une langue morte dont le sens du vocabulaire est fixé pour toujours, chose essentielle en liturgie.


                                              • Emmanuel Pic Emmanuel 15 février 2007 17:49

                                                Juste une précision en réponse à votre commentaire : Vatican II a été un concile tout aussi dogmatique que les autres, come en témoigne le titre de plusieurs de ses documents (« Constitution dogmatique »). POur ce qui est du latin : encore une fois, le problème de l’intégrisme n’est pas le latin, mais justement la réception du Concile.


                                              • Polydamas (---.---.21.90) 16 février 2007 11:01

                                                Pourriez vous me dire quels sont les nouveaux dogmes qui viennent de Vatican II ?

                                                A ma connaissance, il n’y en a pas eu un seul. Le vieil ordo missae n’ayant jamais été aboli....

                                                La constitution dogmatique vise des rappels de la Foi révélée, avec lesquels tout le monde est d’accord, ça ne touchait aucunement les nouvelles orientations liturgiques.


                                              • Polydamas (---.---.21.90) 16 février 2007 11:03

                                                Et je vous recommande le Bref examen critique du cardinal Ottaviani qui explique trés bien en quoi cette nouvelle liturgie dérive vers du protestantisme.


                                              • Emmanuel Pic Emmanuel Pic 16 février 2007 12:19

                                                1) Qu’une constitution soit dite « dogmatique » ne signifie pas qu’un nouveau dogme soit proclamé, mais qu’elle a valeur dogmatique, comme vous le dites vous-même, en développant et en précisant le donné antérieur de la foi. Je vous renvoie par exemple à Lumen Gentium 21, ou à ce qui est dit sur l’infaillibilité du collège épiscopal uni au pape, ou sur le dialogue inter-religieux, etc.

                                                2) Vous avez également raison pour ce qui concerne la liturgie : les dispositions liturgiques n’ont jamais eu valeur dogmatique. La meilleure preuve est que dans l’Eglise catholique différentes liturgies coexistent sans que cela pose problème. D’autre part, même le rite romain avant Vatican II pouvait être célébré face au peuple : c’est le cas dans les grandes basiliques romaines, où la messe a toujours été célébrée de cette manière (y compris bien sûr par Saint Pie V). Intutile donc de chercher un changement de rite dans une constitution dogmatique.

                                                3) Je dois vous contredire quand vous dites que tout le monde est d’accord sur le contenu des constitutions dogmatiques du Concile : c’est précisément là-dessus, et non sur la messe en latin ou dans tel ou tel rite, que porte le désaccord avec les Lefebvristes. C’est le problème du « ralliement » de l’abbé Laguérie : il n’a pas donné son accord sur ces textes.

                                                Je constate en lisant les commentaires que beaucoup ignorent ce fait : le problème de l’intégrisme catholique, ce n’est pas l’usage du latin, c’est ce qui est dit de l’oecuménisme, du dialogue inter-religieux et de la relation entre l’Eglise et le monde. En quelle langue aurais-je dû écrire mon article pour être compris ?


                                              • pierrot (---.---.141.25) 17 février 2007 12:23

                                                @ Emmanuel Pic

                                                Je confirme le fait que le problème est bien Vatican II. Que l’oecuménisme (vu sous l’angle de Vatican II) est bien le problème qui procède d’une méconnaissance profonde du catholiscisme, et avec raison.

                                                LE problème du latin, néanmoins n’est pas secondaire dans la mesure ou cette langue est une langue morte donc non susceptible à des interprétations qui évolueraient à travers le temps. C’est bien pourquoi que dans les messes dites modernes, tout et n’importe quoi se côtoient en ne distillant que n’importe quel sens.

                                                L’homme n’est pas la mesure de Dieu.

                                                Pourtant vous faites totalement l’impasse, concernant la messe, sur le symbolisme sous prétexte que plusieurs rites se côtoient harmonieusement. Car tous ces rites se tournaiet vers Dieux et non vers le peuple. Pourquoi faites vous silence devant cela ? Pourquoi continuer à prêher une espèce de catholiscisme de façade qui soit surtout une espèce de démocratie sociale ?

                                                Aussi en tant que prêtre faut-il que vous ayez une piètre connaissances de la portée réelle de la messe correctement dites et dans toute sa grandeur.

                                                Sans elle on fait du social, mais les forces pour accomplir réellement cette oeuvre manquent !


                                              • Chriskur (---.---.77.130) 21 février 2007 18:45

                                                Je suis d’accord avec Polydamas : œcuménisme, ouverture aux autres religions, attitude positive vis-à-vis du monde moderne sont des doctrines, donc liées à la dogmatique, mais ce ne sont pas des dogmes : on peut les nier sans aucun problèeme pour le credo ou l’esssentiel de la foi. Elles sont du domaine des relations extérieures, de la mission, donc d’abord de la pastorale, et rien n’empêche de changer de pastorale. La preuve, c’est que le système de défense anti-mondain du concile de Trente (la hiérarchie écclésiale qualifiée de « armée en ordre de bataille ») et de la « petite » tradition depuis le début du christianisme a existé pendant longtemps, en parfait accord avec le dogme. Ce qu’il faut dire, c’est que la nouvelle pastorale (largement inefficace) est une conséquence contingente résultant (donc liée au) du dogme et aussi de nouvelles circonstances historiques. Ces circonstances peuvent changer de nouveau depuis Vatican II. Ensuite la FSSPX n’est pas du tout contre l’oecuménisme, mais contre le faux oecuménisme. Idem pour le monde et les autres religions : on peut interpréter que son attitude vient des fausses interprétations du concile, non du concile lui-même, et qu’ils attribuent faussement au concile les sottises de la période postconciliaire, e.g. le concile parle de dialogue prudent, donc présuppose des éléments défensifs, Ecclesiam suam parle de l’« immunisation » contre le monde comme une condition nécessaire du dialogue, etc. On peut penser que la FSSPX en fait trop, manque d’équilibre, mais ceci est normal en contexte : elle équilibre l’excès inverse de la période postconciliaire, surtout chez les locaux, surtout en France. Bref, les éléments en question sont bel et bien pastoraux d’abord, et de loin, donc historiques et contingents, bien que liés indirectement au dogme, et ils n’y sont pas plus liés que leurs contraire (i.e. la fermeture au monde est aussi liée au dogme que l’ouverture, ainsi que leurs dosages precis).


                                              • Don Diego (---.---.105.23) 14 février 2007 19:24

                                                ’ Eli , Eli , lama sabachtani ? ’

                                                ’Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonne ? ’

                                                C’est bien en arameen que Jesus s’adresse a Dieu. Mais pourquoi , alors qu’il a prophetise sa propre trahison par Judas , se lamente-t-il d’avoir ete abandonne par Dieu ?


                                                • jim (---.---.16.75) 15 février 2007 00:06

                                                  Bonsoir Diego

                                                  Cette phrase nous montre la partie humaine de Jésus, qui au bout de son calvaire, apres avoir enduré milles souffrances, et celà pour que s’accomplice ce pour quoi il etait ici ; il pousse un crie d’homme, puis rend l’âme.

                                                  Bonne soirée

                                                  Jim


                                                • Bill Bill 15 février 2007 12:04

                                                  Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis. Mon Dieu, j’appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; même la nuit, je n’ai pas de repos.

                                                  Toi, pourtant, tu es saint, toi qui habites les hymnes d’Israël ! C’est en toi que nos pères espéraient, il espéraient et tu les délivrais. Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ; en toi ils espéraient et n’étaient pas déçus.

                                                  Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple. Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : " Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre ! Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! "

                                                  C’est toi qui m’as tiré du ventre de ma mère, qui m’as mis en sûreté entre ses bras. A toi je fus confié dès ma naissance ; dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu.

                                                  Ne sois pas loin, l’angoisse est proche, je n’ai personne pour m’aider. Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m’encerclent. Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi.

                                                  Je suis comme l’eau qui se répand, tous mes membres se disloquent. Mon coeur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles. Ma vigueur a séché comme l’argile, ma langue colle à mon palais.

                                                  Tu me mènes à la poussière de la mort.

                                                  Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m’entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; je peux compter tous mes os.

                                                  Ces gens me voient, ils me regardent. Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.

                                                  Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens à mon aide ! Préserve ma vie de l’épée, arrache-moi aux griffes du chien ; sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles.

                                                  Tu m’as répondu ! Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée.

                                                  Vous qui le craignez, louez le Seigneur, glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob, vous tous, redoutez-le descendants d’Israël.

                                                  Car il n’a pas rejeté, il n’a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ; il ne s’est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte.

                                                  Tu seras ma louange dans la grande assemblée ; devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses. Les pauvres mangeront : il seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : « A vous, toujours, la vie et la joie ! »

                                                  La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui : " Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! "

                                                  Tous ceux qui festoyaient s’inclinent ; promis à la mort, ils plient en sa présence.

                                                  Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir. On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son oeuvre !

                                                  cf psaume 21


                                                • Don Diego (---.---.105.23) 15 février 2007 09:40

                                                  Jim,

                                                  Dois-je comprendre que Jesus ne connaissait pas le but de sa mission ?

                                                  N’etait-il pas entendu qu’il devait accomplir un sacrifice redempteur et que c’ en etait le point culminant ?

                                                  Dans ce cas ou se trouve l’abandon ?

                                                  Merci.


                                                  • jim (---.---.106.186) 15 février 2007 10:21

                                                    Bonjour !

                                                    Bah, en fait, je n’ai pas la chance d’être dans les petits papiers du Père et du Fils smiley.

                                                    Dans l’hypothèse ou Jésus eut été Dieu, il aurait donc été au courant de l’ensemble de sa vie terrestre, puisqu’en qualité de Dieu, le temps n’a pas court pour lui, il voit donc le passé le présent et le futur. L’hypothèse étant posée, allons y. Jésus, malgré l’ensemble de ses qualité divines supposées, à choisi de s’incarner dans le corps d’un homme, l’Eglise par ce grand mystère nous parle de charité et d’humilité quant à ce mystère car il est vrai que si j’étais Dieu, je ne choisirai pas de m’incarner dans un corps humain (supportant mon propre corps depuis 27 ans, je reconnais qu’il y a plus drole) mais soit. Donc, ce Dieu décide de devenir humain pour porter son message. En acceptant l’ensemble des contraintes liées à notre corps, il en accepte aussi les réflexes ( je te met un clou dans la main, tu cries, normal ) les travers etc... Par cette phrase ( Père, Père, pourquoi m’as tu abandonné ) on y voit le crie de désespoir d’un homme faible agonisant, parlant à son Père(Dieu), qui est en même temps lui (trinitaire), affirmant ainsi le coté humain de sa divinité.

                                                    Je viens de ressortir mes évangiles(merci !), c’est une traduction tres ancienne ( 13eme)

                                                    Voici ce que dit Luc sur la scène : Et dixit illi Iesus, Amen dico tibi : Hodie mecum eris in Paradiso. ( Alors Jésus, jetant un grand cri, dit : Mon père, je remets mon âme entre vos main.). On n’en parle pas ici.

                                                    Selon Jean maintenant , rien de tout celà : Jésus ayant donc pris le vinaigre, dit : tout est accompli, Et en baissant la tête, il rendit l’esprit. Le fameux crie du coeur ne figure pas là.

                                                    Voyons ce que dit Matthieu : Et sur la neuvième heure, Jésus jeta un grand cri, en disant : Eli, Eli, lamma, sabacthani ! C’est à dire mon dieu, mon dieu, pourquoi m’avez vous abandonné ?

                                                    Marc nous dit exactement la même phrase.

                                                    Deux évangéliste ont parlé de cette phrase du Christ, deux autres ont évoqués d’autres détails qui ont leur importance également. Il faut voir aussi que chacun à écrit selon a sensibilité et son niveau de relation avec le christ.

                                                    Je pense qu’il faut y voir la confirmation de son humanité, ce grand cri de désespoir qu’on peu lancer lorsque vraiment, on est mal, Jésus, l’à fait, grâce lui soit rendue.

                                                    Voilà, si j’ai pu vous éclairer un peu.

                                                    Jim


                                                    • Bill Bill 15 février 2007 10:54

                                                      Mon très cher Jim,

                                                      J’ai lu avec attention votre commentaire, et je voudrai y rajouter quelque chose :

                                                      Mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné est issue d’un psaume, le psaume 21ici qui est plutôt un psaume d’espoir, lisez-le, vous serez très intéressé. Une page aussi concernant ce psaume dans le domaine un peu plus théologique ici , vous serez vraiment intéressé !

                                                      Concernant l’avenir de Jésus, il déclare à plusieurs reprises qu’il va être crucifié et il dit aussi à la samaritaine :"25 La femme lui dit : ’’Je sais qu’un Messie doit venir - celui qu’on appelle Christ. - Lorsqu’il viendra, il nous annoncera toutes choses.’’ 26 Jésus lui dit : ’’Je le suis, moi qui te parle.’’

                                                      Bien cordialement

                                                      Bill


                                                    • Emmanuel Pic Emmanuel 15 février 2007 18:00

                                                      @Jim

                                                      Juste une petite correction : la phrase de Luc que vous citez en latin signifie en réalité « Aujourd’hui, tu seras avec moi au Paradis ».

                                                      Tout-à-fait d’accord avec vous pour votre interprétation du cri de désespoir de Jésus : Jésus n’a jamais triché, il était vraiment homme (même s’il était aussi vraiment Dieu). D’autre part, ce cri est en effet le début d’un psaume, qui se termine par l’annonce de la résurrection. Peut-être tout simplement l’évangéliste nous suggère-t-il que Jésus n’a pas eu le temps d’aller jusqu’au bout, en quelque sorte ?

                                                      Pour ce qui concerne la connaissance que Jésus avait de son destin : c’est un sujet difficile, car personne ne peut se mettre dans la tête de Jésus au moment où il a prononcé ces fameuses phrases. Sans doute Jésus avait-il longuement médité la vie des prophètes, en particulier de Jérémie, et constaté que beaucoup d’entre eux s’étaient heurté à l’incompréhension de leurs contemporains. Il savait également quelles pouvaient être les conséquences de ses prises de position hostiles aux Sadducéens, et de son interprétation de la Loi, fidèle à la prédication de Jean Baptiste qui avait lui aussi connu la mort. Il n’est donc pas étonnant qu’il se soit attendu à subir le même sort que Jean.


                                                    • Bill Bill 15 février 2007 21:27

                                                      Emmanuel,

                                                      Pardonnez moi de vous poser la question si abruptement, mais, croyez vous en Dieu ?

                                                      Si vous pensez que les évangiles mentent, alors comment pouvez vous croire aux « mystères » ?

                                                      « 17. Et Jésus montant à Jérusalem, prit à part les douze, et leur dit en chemin : 18. Voici, nous montons à Jérusalem, et le fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes, et ils le condamneront à mort ; 19. et ils le livreront aux païens, pour qu’ils s’en moquent et le battent de verges et le crucifient ; et le troisième jour il ressuscitera. »

                                                      Aurait-il pris le risque de mentir ? Je suis toujours un peu surpris de ces réserves chez les prêtres...

                                                      J’espère vous relire...

                                                      Bill


                                                    • Bill Bill 15 février 2007 21:38

                                                      Et ceci :

                                                      "26.30 Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers. 26.31 Alors Jésus leur dit : Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. 26.32 Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée. 26.33 Pierre, prenant la parole, lui dit : Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi. 26.34 Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. 26.35 Pierre lui répondit : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose. 26.36 Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples : Asseyez-vous ici, pendant que je m’éloignerai pour prier. 26.37 Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses. "

                                                      Manifestement il aurait été alors le seul à s’y attendre...

                                                      Amicalement

                                                      Bill


                                                    • Emmanuel Pic Emmanuel Pic 15 février 2007 22:19

                                                      Cher Bill,

                                                      décidément c’est difficile de se comprendre... Vos citations, toujours judicieusement choisies, illustrent parfaitement ce que je dis : c’est en faisant appel à une iterprétation profondément originale de l’Ecriture que Jésus prend conscience de son propre destin. Cette interprétation est tellement nouvelle que ses disciples eux-mêmes ne la comprennent pas tout de suite (d’où la réaction de Pierre). Le titre même de « Fils de l’Homme », que Jésus s’applique à lui-même, est une citation du livre de Daniel (chap 7). Il n’y a pas là de quoi perdre la foi...


                                                    • Bill Bill 15 février 2007 23:17

                                                      Allons cher Emmanuel,

                                                      C’est de la discussion que vient la compréhension...

                                                      Je vous remercie de considérer que mes passages sont judicieusement choisis, croyez qu’en aucun cas je ne vous cherche quelque querelle que ce soit ! Mais le sujet m’interresse, et bien que ne fréquentant pas les églises pour les messes, je suis très attaché au catholicisme. Vous êtes théologien, c’est donc moi qui ait à apprendre de vous.

                                                      Mais je m’étonne toujours chez les théologiens modernes de trouver des doutes sur des sujets bien précis, par exemple sur les auteurs des évangiles. Je crois savoir que ce qui fait douter les historiens , c’est que Jésus prédit la destruction du temple. Doutez vous qu’il ait pu le faire ? Doutez vous également des miracles ? Si c’est le cas comment alors pouvez vous croire que Marie était vierge ? Et par conséquent, comment pouvez vous croire que Jésus est le fils de Dieu, comment envisagez vous dans ce cas l’hostie ? Quid de la Trinité ?

                                                      Si Jésus ne prend conscience de son destin qu’à la lecture des textes anciens, alors, qu’est ce qui dit qu’il est le Messie ? Et que vaut son sacrifice par conséquent... il ne peut plus représenter le nouvel Adam. Ne trouvez vous pas qu’il y a là le même reproche que celui que faisait Jésus, en parlant de ceux qui ne croit pas Moïse ?

                                                      Enfin, si Jésus n’est pas le fils de Dieu alors l’Eglise est tout entière idolâtre...

                                                      « Maintenant mon âme est troublée, que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ? Mais c’est présisément pour cette heure que je suis venu. »

                                                      J’apprécie dans ce sens le Pape qui veut réconcilier la foi et le science, cependant la théologie n’est pas forcé de céder le pas à l’Histoire sur certains domaines, ainsi la raison n’expliquera jamais de façon rationnelle ce qu’est une apparition, là où l’Eglise pourra la reconnaitre.

                                                      Voila, pardonnez toutes ces questions et cette petite provocation, plus haut...

                                                      Bien cordialement

                                                      Bill


                                                    • jim (---.---.106.186) 15 février 2007 11:22

                                                      Bonjour mon cher Bill

                                                      Vous nous donnez là de tres beaux éclairages ! Merci pour ces liens,

                                                      Bien à vous

                                                      Jim


                                                      • Rocla (---.---.227.16) 15 février 2007 11:45

                                                        Les bretons ont les boues noires alors que les cardinaux ont les bouts rouges .

                                                        Rocla


                                                        • Don Diego (---.---.105.23) 15 février 2007 16:42

                                                          Parvenir a la conclusion qu’en demandant a Dieu pourquoi il l’a abandonne il faut lire un message d’espoir est tout simplement un exercice de methode coue...

                                                          Jesus montre surtout a mon humble avis qu’il est une creature de Dieu qui s’en remet a son createur et qu’il n’a qu’une prise limitee sur son propre destin.

                                                          N’est-il pas designe en de maints endroits comme ’le fils de l’homme ’ ?


                                                          • Bill Bill 15 février 2007 21:40

                                                            Cher Don Diego,

                                                            Vous parlez ici de la foi et du doute. C’est une question de croyant que vous posez déjà, il y en a bien d’autres !!!

                                                            Cordialement

                                                            Bill


                                                          • chmoll chmoll 16 février 2007 07:59

                                                            un peu hors sujet

                                                            parait que dieu rachète nos péchés,qui connait les tarifs ?


                                                            • Emmanuel Pic Emmanuel Pic 16 février 2007 18:56

                                                              A propos de la messe en latin ou pas, un article de « La Croix » de ce soir fait le point sur la question :

                                                              http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2295214&rubId=4079

                                                              Bonne lecture


                                                              • Amos (---.---.144.1) 17 février 2007 14:26

                                                                Merci Emmanuel, d’avoir rappelé que Vatican II respecte toute notre Histoire, dans laquelle nous puisons pour avancer. Ayant connu le boulversement apporté par le rite de Paul VI, et le rôle majeur de l’assemblée en Eglise, on a parfois du mal à retrouver ses repères. Pour nos enfants qui n’ont connu que l’époque post-conciliaire, ces questions ne se posent pas.


                                                              • 26 février 2007 11:15

                                                                D’un point de vue protestant, cette relative ouverture aux traditionnalistes, ou integristes comme vous voudrez les appeller est evidemment une excellente nouvelle.

                                                                Nous sommes sur certains points assez proche d’eux. Comme nous, se fondant sur leur libre examen, ils ont decides de ne pas suivre aveuglement ce que leur dictait la hierarchie romaine.

                                                                A certains egard, les catholiques qui auraient, au fond d’eux meme, souhaites conserver l’eglise d’avant Vatican 2 mais se sont adaptes par discipline, sont peut etre les vrais integristes.

                                                                Si l’eglise catholique ne parvenait pas a admettre, en son sein, de legeres differences concernant le rituel, la vision du monde contemporain a un moment donne etc... on voit mal ce que l’on pourrait en esperer en matiere de dialogue avec d’autes eglises avec lesquelles elle a des divergences theologiques bien plus nettes.

                                                                Songez que chez nous, cohabitent bon an mal an, non sans tensions parfois, des creationnistes strictes et des theologiens qui considerent que l’inexistence de dieu est une piste prometteuse. L’un dans l’autre on arrive a peu pret a louer le seigneur ensemble en tant que de besoin.

                                                                Si les trop catholiques n’arrivent pas a s’entendre avec les pas assez catholiques et les suffisamments catholiques, alors evidemment tout dialogue oecumenique est du temps perdu.


                                                                • poetiste poetiste 18 mai 2007 11:29

                                                                  Petit poème à méditer sur l’intégrisme religieux :

                                                                  Religions dangereuses.

                                                                  Monsieur, dans la tribu, on oublie le sujet Lorsque l’esprit tribal se lève d’un seul jet Et que l’instinct grégaire vous entraîne à la guerre Alors de réflexion il n’y en a plus guère.

                                                                  Les fous, les extrémistes jouent votre vie aux dés Les bedeaux crient haro sur de pauvres baudets La vieille inquisition qui sévissait naguère S’empare du pouvoir, restitue l’arbitraire.

                                                                  Sur vos épaules encor, il y a votre tête Le temps n’est plus Monsieur de penser à la fête Quand la partie se joue sur votre propre vie Et que vous n’avez plus à donner votre avis.

                                                                  Des hommes inventent un dieu qui sera contre vous Inspirés par le mal, c’est à lui qu’ils se vouent Vous voilà prévenu et n’en avez que faire Inconscient de marcher sur la voie de l’enfer.

                                                                  Après moi le déluge, dites-vous très cynique Occultant le danger de la pensée unique. Votre instinct dévoyé vous accule au suicide Car vous serez aussi, Monsieur, du génocide.

                                                                  Craignez l’identité qui se veut mimétique Elle n’est pas la foi et se trompant d’éthique De la violence elle est la vieille contagion La maladie des hommes dans leurs religions

                                                                  Toujours dans la tribu, on force l’épithète On oublie le sujet et on oublie sa tête Quand on ne veut plus voir de quoi elle dépend L’épée de Damoclès, elle aussi se dépend.

                                                                  A.C.


                                                                  • ciceroncpascarre 20 août 2007 09:09

                                                                    Bonjour Emmanuel, je ne comprends pas le procès en sorcellerie fait à tous ceux qui aiment trouver des repères dans la religion : n’est-elle pas faite pour ça ?

                                                                    D’autre part, le latin fait partie de notre culture, et il ne semble pas que l’Eglise catholique soit plus en phase avec le « monde moderne » depuis qu’elle a abandonné le latin !

                                                                    Là-dessus je rejoins le pape sur son approche de la liturgie de la Messe : l’Eglise catholique latine a une langue sacrée, qu’elle n’hésite pas à s’en servir, y compris pour le chant grégorien.

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