Merci pour cette observation très précise qui a déjà été évoquée sur d’autre plan mais qui est ici très « pure » et donc très efficace en tant qu’objection à l’idée d’harmonie par le même.
Nous plongeons ici au coeur des processus perceptifs dont la caractéristique première est certainement de « voir quelque chose », donc d’opérer une distinction figure / fond qui nous amènera à porter notre attention sur l’arbre isolé au milieu de la plaine désertique.
L’arbre qui rompt l’uniformité (la memêté de l’étendue) du désert fait paysage, il donne quelque chose à voir et cela nous plaît pour une raison qui pourrait vous surprendre mais que je n’ai pas inventée : nous goûterions la beauté de ce constraste car il nous rappelerait la vision de la peau maternelle régulière dont l’uniformité est rompue par le mamelon objet du désir.
Dans cette hypothèse, la différence, la rupture de l’uniformité nous plaît parce que... nous l’assimilons à des choses vues qui nous plaisent, que nous portons en nous et c’est la correspondance entre ce que nous portons en nous et ce que nous rencontrons qui nous réjouit .. .par le sentiment de continuité, d’unité avec le monde. Sentiment océanique qui est un déjà-vu de la prime enfance.
Bref, nous n’échappons pas aux réactions circulaires et à l’assimilation. Nous sommes cela. Et ce n’est pas un problème. Car la créativité de cela est infinie.
Bien entendu, je précisé qu’en dépit de l’enthousiasme qui m’amène à utiliser l’indicatif au lieu du conditionnel, tout cela n’est qu’une hypothèse.