@ Alinéa
Que vous soyez une déçue de la prétendue rationalité scientifique n’a rien de bien surprenant, d’autant plus si vous avez étudié la linguistique. J’aurais envie de dire, bienvenue au club. Rien de problématique à cela.
Là où je vois un problème par contre c’est qu’à partir d’une déception essentiellement liée à l’expérience des pratiques (excessivement, bêtement et désastreusement) réductrices de la science vous en veniez à conclure que la raison est vaine car si peu présente en ce monde et/ou dans nos vies.
Pardonnez-moi ce rapprochement mais il vient à moi « spontanément » (en toute irrationnalité
) : je passe mon temps à rencontrer des familles qui ne comprennent rien à ce qu’elles vivent au sens où elles sont dépassées et invariablement, après les avoir écoutées, je les aide à voir l’ordre ou la logique implicite à leur vécu qui leur avait jusqu’à présent échappé(e).
Rien n’arrive sans cause, donc tout à une raison. A partir de là, l’exercice de la pensée n’est jamais vain, pour autant que la méthode soit bonne.
Vous avez choisi une science dans les postulats initiaux (Saussure etc.), terriblement réducteurs, ne pouvaient qu’avoir des conséquences catastrophiques. Vous ne pouviez accéder au sens. Vous n’aviez que l’ordre symbolique. Et vous pouvez le calculer avec les outils mathématiques les plus raffinés, jamais vous n’y trouverez le sens. Il n’y est pas.
Pas plus que la vie ne se trouve dans le texte de l’ADN. La vie est une totalité représentée par cette totalité en minuscule qu’est la cellule et certainement pas par cette chose insignifiante qu’est l’ADN (lorsqu’il se trouve hors de la cellule).
Vous avez marché à la suite de chercheurs ayant pris les mauvaises options. Ne commettez pas l’erreur de jeter le bébé avec l’eau du bain. Ne généralisez pas cette mauvaise expérience à toutes les pistes et les méthodes possibles. La science, comme la vie offre une infinité de voies possibles et l’échec de la linguistique n’est pas, loin s’en faut, preuve de l’échec nécessaire de toute pensée rationnelle.
C’est ce que je crois, et je veux le croire
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