@ Alinéa,
Vous posez une sacrée question qui aussi intéressante
soit-elle ne doit pas nous détourner du constat désastreux du suivisme
et de la soumission à l’autorité qui caractérise l’humain en général.
Car porter l’attention sur ceux qui résistent adoucit la peine de constater que, par ailleurs tant d’humains sont portés à se soumettre. Il faut donc comprendre, mais ne pas se raconter d’histoire.
Quoi qu’il en soit, certains
résistent oui.
Si je ne m’abuse, Loup Rebel n’a pas répondu directement à votre question puisqu’il nous donne, me semble-t-il, une explication pulsionnelle de la soumission dans l’expérience fameuse de Milgram.
Pour ce qui est de comprendre la résistance et non la soumission, je vous proposerais une réponse logique à partir du postulat initial qui voudrait que l’imitation soit partout. Autrement dit, c’est encore du côté de l’imitation qu’il faudrait chercher la réponse.
En effet, observons que celui qui ne se soumet pas, qui ne reproduit pas le modèle qu’on lui propose, n’est pas celui qui n’imite pas, il est plutôt celui qui imite ailleurs, autre part.
Comme disait en substance le poète Thoreau, celui qui ne marche pas au son du tambour c’est qu’il entend un tambour plus lointain.
Celui qui ne se soumet à telle norme, c’est qu’il a déjà adopté (imité) une autre norme, sur laquelle il a bâti son identité et, comme toute chose tend à persévérer dans son être (l’habitude), ce sujet va persévérer dans ses choix même face à l’adversité. Il restera attaché à ses valeurs, cad, qu’il les reproduira en acte quand bien même il devrait pour cela s’opposer à la pression de l’autorité.
Pour tout un chacun la question est donc toujours : quels sont mes modèles ? quelles sont les valeurs que j’ai intériorisées... en les imitant ?
@ Loup Rebel
Vous aussi vous posez une sacrée question : comment échapper au mouton qui nous habite et construire un véritable libre-arbitre ?
Je pense comme vous que la liberté de l’individu passe par la connaissance de son fond de commerce pulsionnel, ce que pour ma part j’identifie complètement à ce que j’appelle l’écosystème de ses habitudes qui sont autant d’automatismes mentaux qui le poussent à droite à gauche au grè de leur niveau d’activation intrinsèque et des conditions environnementales (dont les pressions sociales).
C’est pourquoi je recommande vivement l’éducation à la psychologie en général (j’ai même fait une association pour cela) et la psychoéducation en particulier, comme stratégie de prévention des psychoses (dont la dimension mimétique est, je crois, insuffisamment reconnue).
A noter que le lien donné plus haut par herbe montre les spécialistes de la mémétique ont déjà abondé dans ce sens.
Un début de consensus se fait jour on dirait 
Pour ma part, je ne vois pas trop ce que l’on peut faire de plus, à part donner de bons modèles, enseigner comment les reconnaître comme tels, et autant que faire se peut, en être un soi-même !
PS : je vous précise que j’ai répondu plus haut à votre commentaire sur le problème des théories à visée universelle.