Ce qui fait la langue, ce n’est pas tant le lexique que sa syntaxe.
Il n’est pas étonnant que 90% des 14% d’emprunts (soit 13,6% du lexique) soit des substantifs, car le substantif n’est jamais qu’une étiquette que l’on pose sur une chose. Il est donc tout-à-fait logique que les plantes d’origines étrangères, inconnues en France (cacao, patate, cacahouète, banane, tomate), soient issues de langues d’origine étrangère.
En revanche, ce qui fait la substance de la langue, ce ne sont pas les substantifs, qui eux ne désignent que les choses, mais sa syntaxe, c’est-à-dire la disposition des mots dans la phrase et aussi les idiotismes que seuls les locuteurs qui ont le français comme langue maternelle comprennent naturellement.
La syntaxe, c’est l’ordonnancement de la langue, donc l’ordonnancement de la pensée propre à ses locuteurs : c’est une manière de penser.
Pour ce qui concerne l’importance de l’Afrique dans le Français.
En Afrique, le français est une langue vernaculaire, qui permet à des locuteurs d’ethnies différentes, donc de langues différentes, de converser. Mais il n’est que rarement la langue maternelle et d’usage en famille, laquelle reste le patois propre à l’ethnie.
Donc il convient de ne pas surestimer le rôle de l’Afrique dans la pérennisation du Français. Une langue vernaculaire, cela peut changer rapidement. Et justement, comme la langue vernaculaire tend à devenir l’Anglais...